Après le communiqué du ministère de la Santé rendu public, dimanche nuit, les collaborateurs de Raymonde Goudou Coffie montent encore au créneau. « A ce jour, aucun cas d’Ebola n’a été enregistré en Côte d’Ivoire », rassure Dagnan N’Cho Simplice, directeur de l’Institut national de l’hygiène publique (Inhp), au cours d’un point-presse tenu hier, au 16ème étage de la Tour C. Toutefois, il juge que le risque de propagation de cette pandémie reste élevé du fait des mouvements importants des populations entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. «Ce risque s’est encore accentué avec la propagation de l’épidémie dans la capitale guinéenne, à Conakry », observe le conférencier. Le directeur de l’Inhp ajoute que des mesures sont prises pour prévenir toute éventualité. Il cite le renforcement de la surveillance épidémiologique dans tout le pays, surtout dans les régions de l’Ouest. « Les districts sanitaires ont été mis en alerte afin de détecter précocement tous les cas suspects en provenance des localités touchées. Ces cas seront pris en charge par nos services sanitaires compétents et feront l’objet d’un suivi épidémiologique », détaille Dagnan N’Cho Simplice. Il cite au nombre des mesures, le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières terrestres et aéroportuaires et de la vigilance dans les services d’urgences, l’organisation de la prise en charge des cas, la création d’un poste avancé de coordination à l’Ouest et enfin l’organisation des campagnes de sensibilisation. A ce niveau, il spécifie que pour éviter la contamination, les populations devraient éviter de chasser les gibiers et également la manipulation et la consommation des animaux. En cas de fièvre, de maux de tête et de saignement, il faut prévenir un agent de santé et informer ses proches tout en restant chez soi. Il est interdit de toucher le malade afin d’éviter la propagation de la maladie dans la communauté. A la question de savoir si les autorités envisagent la fermeture des frontières, le conférencier a répondu par la négative. Selon lui, « l’Ebola est une maladie virale aiguë qui provoque de graves flambées épidémiques de fièvre hémorragique virale chez l’homme. Ces flambées ont un taux de létalité pouvant atteindre 90%. Il se transmet à la population humaine par contact étroit avec le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques d’animaux infectés. » En Afrique, l’infection est constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris frugivores, de singes, d’antilopes des bois et de porcs-épics infectés retrouvés morts ou malades en forêt. Pour la première fois en Guinée, une épidémie s’est déclarée le 9 février dernier, dans le Sud du pays, faisant au moins 59 morts sur 80 cas recensés. Les deux cas de suspicion enregistrés en 1994 et en 1995, en Côte d’Ivoire, n’ont jamais été confirmés. « Ils ne sont pas considérés dans les statistiques », relativise un membre du cabinet ministériel avec qui nous avons échangé, en marge du point-presse. Par ailleurs, une réunion interministérielle sur le sujet est annoncée pour cet après-midi au ministère de l’Intérieur.
Nesmon De Laure
Nesmon De Laure
