Le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a précisé, lundi dernier, la suspension du Droit unique de sortie (DUS) sur l’exportation du karité. «Un DUS de 50 FCFA (le kg) avait été instauré, et nous avons souhaité que ce DUS soit suspendu, le temps que la filière puisse être mieux organisée », a annoncé le ministre, à l’ouverture de la 7ème Conférence mondiale sur le karité. Plusieurs défis majeurs touchent la filière. Notamment la préservation et la gestion des peuplements de l’arbre à Karité, la domestication par l’amélioration génétique et la maîtrise des techniques de multiplication végétative. Mais aussi, le renforcement des capacités des collectrices et de leurs organisations, l’amélioration du taux de transformation, l’organisation et le développement du circuit de commercialisation. Près de 400 participants de toute la chaîne de production, venus de plusieurs pays, notamment du Bénin, du Burkina Faso, du Ghana, du Sénégal, du Cameroun, du Nigeria, des USA, du Canada et de l’Australie, prennent part à ces assises. Les acteurs de la filière karité appellent de tous leurs vœux, à des réformes de ladite filière pour une meilleure organisation capable d’améliorer leurs conditions de vie. L'exploitation artisanale de la noix de karité est l'une des difficultés auxquelles font face ces acteurs. Ce procédé rend non seulement l'ouvrage pénible, mais aussi ne permet pas aux producteurs de bénéficier d'un prix raisonnable. «Quand ça manque, le prix va jusqu'à 1.200 FCFA, mais actuellement le beurre de karité coûte 700 FCFA », a relevé Nagnenegué Soro, agent commercial et secrétaire général du Réseau ivoirien de Karité (Rika). Le karité est un arbre qui pousse spontanément dans la savane et ses noix sont collectées en général par la gent féminine. Les noix sont séchées, décortiquées pour avoir des amendes. La Côte d'Ivoire qui abrite cette Conférence mondiale sur le Karité jusqu'aujourd’hui, produit annuellement 40.000 tonnes de karité et se positionne comme le cinquième pays producteur de karité. Les acteurs de la filière sont constitués de 90% de femmes, estimées à environ 12.000. Le Gouvernement ivoirien, pour sa part, a annoncé son engagement à soutenir ce secteur afin de faire ressortir ces réelles potentialités économiques qui devront, à terme, réduire la pauvreté en sortant les producteurs de la précarité et surtout leur permettre d'exercer leur activité dans de bonnes conditions.
BS
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