Depuis quelques jours sur Facebook, je vois déferler des posts sur le décès d’une jeune ivoirienne de 23 ans, Awa Fadiga, décédée suite à une agression dans un taxi et au refus du personnel médical d’un hôpital public d’Abidjan de la soigner.
La famille de cette dernière souffre du fait que leur fille soit décédée non pas parce qu’elle n’avait pas les moyens pour la soigner mais parce qu’elle n’était pas là à temps pour payer les soins de cette dernière.
Je suis très peinée à chaque fois que j’apprends le décès brutal d’un(e) jeune africain(e) dans la fleur de l’âge qui a tant à offrir à sa communauté, à son pays, à son continent. Mais le but de cet article n’est pas de pleurer Awa Fadiga que des milliers de gens pleurent déjà depuis des jours ; larmes qui ne la ramèneront jamais.
Des milliers de jeunes Africains meurent chaque année dans le silence de l’indifférence
La scène d’Awa Fadiga a causé autant d’émotions peut-être parce que c’était Awa Fadiga. Elle était surement unique, spéciale et aimée par plusieurs ; et donc, son décès a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Mais dans « le silence de l’indifférence », des milliers de jeunes africains décèdent ainsi chaque année.
Il y a deux ans, j’ai perdu un cousin dans les mêmes conditions à Lomé (Togo) qui a passé cinq heures sans soins d’urgence au CHU Tokoin après s’être fait renversé par un camion. Le temps que ses parents arrivent sur les lieux, il était dans le coma et quelques heures après, il décédera.
Au Togo, il y a selon les données du ministère de la circulation, à peu près 7 000 accidents de voitures par année dont plus de 600 décès. 600 décès par an sur une population de 6 millions d’habitants et cela n’est que le chiffre des accidents de la circulation.
Des accidents et des décès qui auraient pu être évités si et seulement si nous avions des dirigeants responsables qui se soucient d’assurer la sécurité routière des citoyens ainsi que la sécurité sanitaire en fournissant aux personnels médicaux, le nécessaire pour administrer les soins d’urgence ou pas, aux patients.
Riche ou pauvre, il est inconcevable qu’une personne décède par manque de soins
Ce qui me désole dans les propos de plusieurs personnes dans l’affaire Awa Fadiga est que la famille d’Awa avait de l’argent pour payer, mais qu’il était trop tard. Je suis déroutée par ce raisonnement car cela sous-entend que le « meurtre » de cette jeune fille aurait été excusé si ses parents n’avaient pas de quoi payer.
Chaque jour, dans un pays africain dirigé par des irresponsables, au moins une personne décède par manque de soins. Et si et seulement si nous avions des ministres de la Santé qui se souciaient moins de comment voler les moustiquaires destinées aux femmes enceintes, comme c’est le cas au Togo, ou comment détourner les fonds de l’Etat, comme c’est le cas un peu partout en Afrique, l’on éviterait ces tragédies.
Riche ou pauvre, il est inconcevable qu’une personne décède par manque de soins. Même si les parents d’Awa n’avaient pas de quoi payer les soins, elle ne devait pas mourir. Et pourtant, dans le domaine médical seul, ceci est l’une des plus insignifiantes tragédies.
Tragédies dans le « silence de l’indifférence »
Dans plusieurs de nos pays d’Afrique, les personnels médicaux laissent mourir des femmes enceintes avec leur bébé parce qu’elles n’ont pas de quoi payer l’accouchement.
Dans plusieurs de nos pays les médecins demandent aux familles de conduire leurs parents malades en phase terminal d’un cancer, à la maison parce que ceux-ci ne sont pas assez nantis pour couvrir les soins palliatifs.
Dans nos pays, l’on laisse mourir des bébés de quelques jours, tout simplement parce que les parents n’ont pas de quoi les soigner. Et ceci dans le « silence de l’indifférence ». C’est devenu une norme, des histoires qui ne nous choquent plus jusqu’à ce que cela arrive à un de nos proches ; et là, ça fait mal, ou jusqu’à ce que cela nous arrive à nous-mêmes, et là, il est trop tard.
Le drame dans tout ceci est que les africains sont si ignorants qu’ils ne connaissent pas la simple définition du mot politique qui les fait trembler. Et par conséquent, ils ne savent pas que leur chômage, leurs maladies, leur faim, leurs accidents, leur mort est une conséquence de la mauvaise gestion de leur pays, donc une affaire politique.
Ignorants et inconscients que nous sommes, abêtis de surcroit par la misère, l’on a peur de combattre ces ministres et ces présidents qui s’asseyent sur nos richesses, nos libertés, notre bonheur et même nos vies parce que nous avons peur de la politique.
Un gouvernement, son unique rôle - UNIQUE je dis bien ! -, est d’assurer l’épanouissement du peuple. D’assurer son épanouissement en mettant en place des mécanismes et en développant des structures qui garantiront la sécurité physique, morale, sanitaire, alimentaire et financière du peuple.
Son rôle n’est pas d’organiser les marches de soutien, de célébrer la fête de l’indépendance, d’inaugurer l’ouverture des ONG (organisations non gouvernementales, NDLR), de parrainer les soirées culturelles et encore moins de voyager à longueur d’année et recevoir des fleurs des mains des fillettes dans tous les aéroports du monde.
Ces frivolités sont les à-côtés de la fonction. Mais nos dirigeants irresponsables ont fait de ces « à-côtés » leurs fonctions et oublient leurs devoirs. C’est comme si vous payez la scolarité de votre enfant et les seules choses auxquelles il s’intéresse ce sont les excursions, les récitals et les pique-niques organisés par l’école.
Cet enfant, il faut le responsabiliser et c’est ainsi que nous devons procéder avec nos dirigeants qui eux, même s’ils ne sont pas des enfants, sont plus irréfléchis que les gamins de la maternelle.
Les Africains doivent sortir de la torpeur
Quand vous refusez de vous intéresser à la gestion des affaires publiques, c’est-à-dire vos affaires, vous refusez de dénoncer ouvertement les négligences et les abus de vos dirigeants parce que vous avez peur, ou vos parents finiront, ou vous-mêmes finirez malheureusement comme Awa Fadiga et ces milliers d’Africains qui sont partis ainsi sans que cela ne gêne personne.
Africains, sortons de cette torpeur. Arrêtons d’avoir peur de cette mort qui nous tuera de toutes les façons. Arrêtons d’être inutiles à notre génération et à nous-mêmes. Arrêtons de cautionner indirectement la destruction de nos pays, de notre avenir, de notre bonheur. Soyons responsables. Responsables en luttant pour que nos pays soient à l’image de ces pays que nous donnons en exemple.
Il ne suffit pas de dire « Dieu fera » pour que ça aille parce que Dieu n’a jamais dit à un individu de croiser les bras et de voir sa vie s’améliorer.
Dans les pays des peuples conscients, le ministre de la Santé aurait démissionné depuis des jours, ainsi que le Directeur de l’hôpital ne serait-ce que pour sauver la face. Mais dans nos pays nous avons peur. Nous tournons au tour du pot. Nous exigeons le minimum. Des pétitions « à la con » pour que le personnel médical soit puni.
Pensez-vous que ce personnel médical à de quoi soigner pour refuser de le faire ? Pensez-vous que ce sont ces pauvres infirmiers et médecins mal payés et sous-alimentés qui couchent avec les milliards de francs CFA destinés à vous soigner ? Et quand on parle, vous n’avez que la phrase « je ne fais pas la politique » à la bouche.
La politique ce n’est pas la guerre, la torture, les arrestations arbitraires et les violences
Quand nous cesserons d’être des poltrons, des inconscients et des égoïstes, nous ne serons plus représentés par ces voleurs, ces irresponsables et ces personnes cyniques qui sont nos dirigeants.
Nous avons raté certes notre éducation civique et politique et c’est pour cela que nous avons aussi peur de la politique mais sachons que cette politique contrôle notre vie jusque dans notre lit et même après notre mort car elle déterminera où et comment l’on devrait disposer de nos corps sans vie.
La politique ce n’est pas la guerre, la torture, les arrestations arbitraires et les violences comme on nous le fait voir. C’est parce que la politique a été corrompue par des voyous qui sont prêts à tuer juste pour avoir le pouvoir de détourner nos richesses que la politique est présentée comme une action violente. Ce n’est pas la politique qui tue mais c’est le fait de laisser des délinquants faire la politique à notre place qui tue.
Les Africains doivent arrêter de se voiler la face avec la Bible et le Coran
Africains, prenons nos responsabilités et exigeons le meilleur de nos dirigeants. Il est temps que nous cessions de tolérer la fainéantise et l’escobarderie au plus haut sommet de l’Etat. Que nous arrêtions de nous voiler la face avec la Bible et le Coran en pensant que Dieu toucherait le cœur du ministre pour qu’il cesse d’être égoïste afin que nous ayons le droit de vivre non comme des animaux mais comme des humains.
Dans la Bible, Dieu a demandé au peuple d’Israël de croire en lui, de le prier et de le suivre pour pouvoir remporter ses batailles contre les Cananéens et les Philistins. Il n’a pas dit : « Allez-vous enfermer dans les églises, priez et je combattrai vos ennemis à votre place ». Alors, arrêtons de fuir nos combats, arrêtons de nourrir nos ennemis et arrêtons de nous offrir en esclaves aux autres !
Si des lois interdisaient aux ministres d’aller se faire soigner à l’étranger, de faire éduquer leurs enfants dans les écoles internationales et d’aller faire accoucher leurs épouses à l’étranger, nous verrions comment ceux-ci se sentiraient obligés d’améliorer le service dans nos hôpitaux et dans nos écoles. Les solutions sont légions mais elles ne s’implanteront pas sans nos sacrifices et nos efforts.
Paix à l’âme d’Awa Fadiga ainsi qu’à ces milliers de jeunes qui sont décédés, non pas parce que nos dirigeants sont irresponsables, mais parce que nous sommes des peuples poltrons et inconscients qui tolérerons l’irresponsabilité de nos dirigeants.
Farida Nabourema
Ecrivain - Auteur de “La pression de l’oppression”, Ed. Riova S., USA, 2014.
Source: politicomag.com
La famille de cette dernière souffre du fait que leur fille soit décédée non pas parce qu’elle n’avait pas les moyens pour la soigner mais parce qu’elle n’était pas là à temps pour payer les soins de cette dernière.
Je suis très peinée à chaque fois que j’apprends le décès brutal d’un(e) jeune africain(e) dans la fleur de l’âge qui a tant à offrir à sa communauté, à son pays, à son continent. Mais le but de cet article n’est pas de pleurer Awa Fadiga que des milliers de gens pleurent déjà depuis des jours ; larmes qui ne la ramèneront jamais.
Des milliers de jeunes Africains meurent chaque année dans le silence de l’indifférence
La scène d’Awa Fadiga a causé autant d’émotions peut-être parce que c’était Awa Fadiga. Elle était surement unique, spéciale et aimée par plusieurs ; et donc, son décès a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Mais dans « le silence de l’indifférence », des milliers de jeunes africains décèdent ainsi chaque année.
Il y a deux ans, j’ai perdu un cousin dans les mêmes conditions à Lomé (Togo) qui a passé cinq heures sans soins d’urgence au CHU Tokoin après s’être fait renversé par un camion. Le temps que ses parents arrivent sur les lieux, il était dans le coma et quelques heures après, il décédera.
Au Togo, il y a selon les données du ministère de la circulation, à peu près 7 000 accidents de voitures par année dont plus de 600 décès. 600 décès par an sur une population de 6 millions d’habitants et cela n’est que le chiffre des accidents de la circulation.
Des accidents et des décès qui auraient pu être évités si et seulement si nous avions des dirigeants responsables qui se soucient d’assurer la sécurité routière des citoyens ainsi que la sécurité sanitaire en fournissant aux personnels médicaux, le nécessaire pour administrer les soins d’urgence ou pas, aux patients.
Riche ou pauvre, il est inconcevable qu’une personne décède par manque de soins
Ce qui me désole dans les propos de plusieurs personnes dans l’affaire Awa Fadiga est que la famille d’Awa avait de l’argent pour payer, mais qu’il était trop tard. Je suis déroutée par ce raisonnement car cela sous-entend que le « meurtre » de cette jeune fille aurait été excusé si ses parents n’avaient pas de quoi payer.
Chaque jour, dans un pays africain dirigé par des irresponsables, au moins une personne décède par manque de soins. Et si et seulement si nous avions des ministres de la Santé qui se souciaient moins de comment voler les moustiquaires destinées aux femmes enceintes, comme c’est le cas au Togo, ou comment détourner les fonds de l’Etat, comme c’est le cas un peu partout en Afrique, l’on éviterait ces tragédies.
Riche ou pauvre, il est inconcevable qu’une personne décède par manque de soins. Même si les parents d’Awa n’avaient pas de quoi payer les soins, elle ne devait pas mourir. Et pourtant, dans le domaine médical seul, ceci est l’une des plus insignifiantes tragédies.
Tragédies dans le « silence de l’indifférence »
Dans plusieurs de nos pays d’Afrique, les personnels médicaux laissent mourir des femmes enceintes avec leur bébé parce qu’elles n’ont pas de quoi payer l’accouchement.
Dans plusieurs de nos pays les médecins demandent aux familles de conduire leurs parents malades en phase terminal d’un cancer, à la maison parce que ceux-ci ne sont pas assez nantis pour couvrir les soins palliatifs.
Dans nos pays, l’on laisse mourir des bébés de quelques jours, tout simplement parce que les parents n’ont pas de quoi les soigner. Et ceci dans le « silence de l’indifférence ». C’est devenu une norme, des histoires qui ne nous choquent plus jusqu’à ce que cela arrive à un de nos proches ; et là, ça fait mal, ou jusqu’à ce que cela nous arrive à nous-mêmes, et là, il est trop tard.
Le drame dans tout ceci est que les africains sont si ignorants qu’ils ne connaissent pas la simple définition du mot politique qui les fait trembler. Et par conséquent, ils ne savent pas que leur chômage, leurs maladies, leur faim, leurs accidents, leur mort est une conséquence de la mauvaise gestion de leur pays, donc une affaire politique.
Ignorants et inconscients que nous sommes, abêtis de surcroit par la misère, l’on a peur de combattre ces ministres et ces présidents qui s’asseyent sur nos richesses, nos libertés, notre bonheur et même nos vies parce que nous avons peur de la politique.
Un gouvernement, son unique rôle - UNIQUE je dis bien ! -, est d’assurer l’épanouissement du peuple. D’assurer son épanouissement en mettant en place des mécanismes et en développant des structures qui garantiront la sécurité physique, morale, sanitaire, alimentaire et financière du peuple.
Son rôle n’est pas d’organiser les marches de soutien, de célébrer la fête de l’indépendance, d’inaugurer l’ouverture des ONG (organisations non gouvernementales, NDLR), de parrainer les soirées culturelles et encore moins de voyager à longueur d’année et recevoir des fleurs des mains des fillettes dans tous les aéroports du monde.
Ces frivolités sont les à-côtés de la fonction. Mais nos dirigeants irresponsables ont fait de ces « à-côtés » leurs fonctions et oublient leurs devoirs. C’est comme si vous payez la scolarité de votre enfant et les seules choses auxquelles il s’intéresse ce sont les excursions, les récitals et les pique-niques organisés par l’école.
Cet enfant, il faut le responsabiliser et c’est ainsi que nous devons procéder avec nos dirigeants qui eux, même s’ils ne sont pas des enfants, sont plus irréfléchis que les gamins de la maternelle.
Les Africains doivent sortir de la torpeur
Quand vous refusez de vous intéresser à la gestion des affaires publiques, c’est-à-dire vos affaires, vous refusez de dénoncer ouvertement les négligences et les abus de vos dirigeants parce que vous avez peur, ou vos parents finiront, ou vous-mêmes finirez malheureusement comme Awa Fadiga et ces milliers d’Africains qui sont partis ainsi sans que cela ne gêne personne.
Africains, sortons de cette torpeur. Arrêtons d’avoir peur de cette mort qui nous tuera de toutes les façons. Arrêtons d’être inutiles à notre génération et à nous-mêmes. Arrêtons de cautionner indirectement la destruction de nos pays, de notre avenir, de notre bonheur. Soyons responsables. Responsables en luttant pour que nos pays soient à l’image de ces pays que nous donnons en exemple.
Il ne suffit pas de dire « Dieu fera » pour que ça aille parce que Dieu n’a jamais dit à un individu de croiser les bras et de voir sa vie s’améliorer.
Dans les pays des peuples conscients, le ministre de la Santé aurait démissionné depuis des jours, ainsi que le Directeur de l’hôpital ne serait-ce que pour sauver la face. Mais dans nos pays nous avons peur. Nous tournons au tour du pot. Nous exigeons le minimum. Des pétitions « à la con » pour que le personnel médical soit puni.
Pensez-vous que ce personnel médical à de quoi soigner pour refuser de le faire ? Pensez-vous que ce sont ces pauvres infirmiers et médecins mal payés et sous-alimentés qui couchent avec les milliards de francs CFA destinés à vous soigner ? Et quand on parle, vous n’avez que la phrase « je ne fais pas la politique » à la bouche.
La politique ce n’est pas la guerre, la torture, les arrestations arbitraires et les violences
Quand nous cesserons d’être des poltrons, des inconscients et des égoïstes, nous ne serons plus représentés par ces voleurs, ces irresponsables et ces personnes cyniques qui sont nos dirigeants.
Nous avons raté certes notre éducation civique et politique et c’est pour cela que nous avons aussi peur de la politique mais sachons que cette politique contrôle notre vie jusque dans notre lit et même après notre mort car elle déterminera où et comment l’on devrait disposer de nos corps sans vie.
La politique ce n’est pas la guerre, la torture, les arrestations arbitraires et les violences comme on nous le fait voir. C’est parce que la politique a été corrompue par des voyous qui sont prêts à tuer juste pour avoir le pouvoir de détourner nos richesses que la politique est présentée comme une action violente. Ce n’est pas la politique qui tue mais c’est le fait de laisser des délinquants faire la politique à notre place qui tue.
Les Africains doivent arrêter de se voiler la face avec la Bible et le Coran
Africains, prenons nos responsabilités et exigeons le meilleur de nos dirigeants. Il est temps que nous cessions de tolérer la fainéantise et l’escobarderie au plus haut sommet de l’Etat. Que nous arrêtions de nous voiler la face avec la Bible et le Coran en pensant que Dieu toucherait le cœur du ministre pour qu’il cesse d’être égoïste afin que nous ayons le droit de vivre non comme des animaux mais comme des humains.
Dans la Bible, Dieu a demandé au peuple d’Israël de croire en lui, de le prier et de le suivre pour pouvoir remporter ses batailles contre les Cananéens et les Philistins. Il n’a pas dit : « Allez-vous enfermer dans les églises, priez et je combattrai vos ennemis à votre place ». Alors, arrêtons de fuir nos combats, arrêtons de nourrir nos ennemis et arrêtons de nous offrir en esclaves aux autres !
Si des lois interdisaient aux ministres d’aller se faire soigner à l’étranger, de faire éduquer leurs enfants dans les écoles internationales et d’aller faire accoucher leurs épouses à l’étranger, nous verrions comment ceux-ci se sentiraient obligés d’améliorer le service dans nos hôpitaux et dans nos écoles. Les solutions sont légions mais elles ne s’implanteront pas sans nos sacrifices et nos efforts.
Paix à l’âme d’Awa Fadiga ainsi qu’à ces milliers de jeunes qui sont décédés, non pas parce que nos dirigeants sont irresponsables, mais parce que nous sommes des peuples poltrons et inconscients qui tolérerons l’irresponsabilité de nos dirigeants.
Farida Nabourema
Ecrivain - Auteur de “La pression de l’oppression”, Ed. Riova S., USA, 2014.
Source: politicomag.com