« On n’a pas le droit rien que pour faire plaisir à son palais de tuer mille et une personnes. (…) Nos populations doivent comprendre que l’heure est grave!». Ces propos sont du ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA, Raymonde Goudou-Coffie, qui a mis en garde hier les populations de Man contre la consommation de la «viande de brousse». Le faisant, elle les invitait à se conformer aux recommandations faites par les autorités du pays pour éviter l’entrée du virus dans le pays à travers les sensibilisations qui sont faites. « Aidez-nous. Et comme nous sommes dans une phase d’alerte, il n’y a pas de cas d’Ebola chez nous, il est de mon devoir de vous dire attention ! Ne permettez pas l’entrée du virus en Côte d’Ivoire », a-t-elle supplié. Ensuite, Mme Goudou-Coffie a rassuré la population de ce que le gouvernement est à la tâche. «Dès que nous avons appris qu’il y avait une épidémie de fièvre d’Ebola dans le pays frère de la Guinée, des dispositions ont tout de suite été prises. Nous avons installé aux frontières des postes de santé. Nous n’avons pas attendu et nous continuons. Nous demandons que les populations nous accompagnent dans cette lutte », a-t-elle ajouté. Ainsi pour la région du Tonkpi, le ministre Goudou-Coffie a révélé que quatre postes de santé ont été mis en place : Sipilou, Gbapleu, Gbeunta et Banleu. Selon Mme le ministre, la fermeture de la frontière demandée par certaines populations ne sera pas « efficace », en ce sens que, dira t-elle, «nos frontières sont poreuses et les gens pourront toujours rentrer clandestinement». Le ministre Raymonde Goudou-Coffie a surtout rappelé que l’Etat est dans « une lutte effrénée et engagée contre l’entrée du virus d’Ebola » sur le territoire national. C’est dans cet élan qu’elle a annoncé que des sites seront construits dès demain (ndlr, aujourd’hui samedi 05 avril) aux frontières pour héberger les potentiels malades. Ainsi que la mise à disposition d’une enveloppe de 18 millions de FCFA pour soutenir les comités de coordination. Tout ceci pour, selon elle, renforcer la stratégie de lutte. Le préfet de la région du Tonkpi et président du comité régional de coordination, Soro Kayaha Jérôme, pour sa part, a rassuré le membre du gouvernement de ce que le « combat va se poursuivre». « Nous irons jusqu’au bout», a t-il promis.
Rahoul Sainfort, correspondant régional
Rahoul Sainfort, correspondant régional