Existe-t-il des cas de fièvre hémorragique (virus Ebola) en Côte d’Ivoire ? Cette question mérite d’être posée après le cas suspect découvert, hier, au Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Treichville. Tout commence à 10h26mn lorsque l’ambulance du CHU de Treichville, immatriculée, D 55 906 vient se positionner à l’entrée des Urgences médicales du Centre hospitalier de référence. Une vingtaine de minutes après, trois hommes, tout de blanc vêtus, tels des cosmonautes, masques à gaz au nez, retirent du bloc des urgences, un malade et même le lit sur lequel il était couché. La couchette du malade ainsi que tous les objets lui appartenant sont mis en quarantaine, à l’angle, à quelques mètres de l’entrée principale des urgences. Un travailleur du bloc qui échange avec des parents de certains malades, à quelques encablures de là, rapporte à tous ceux qui arrivent à son niveau que c’est un cas suspect d’Ebola qui vient d’être détecté. « Il a été admis ce matin au service des urgences. A cause des signes qu’il présentait, on a demandé aux gens de ne pas trop s’y approcher », nous conte-t-il. Effectivement, déjà, vers 9h30, le vigile de service filtrait les entrées. Seul un parent est admis avec les malades qui arrivent. « On a un cas suspect d’Ebola c’est pourquoi nous limitons les entrées », s’efforce de raisonner un praticien. Un visiteur des lieux s’en prend terriblement au vigile qui l’empêche d’avoir accès au bloc des urgences. Sur la provenance du suspect, notre interlocuteur qui n’est pas un praticien, explique qu’il est arrivé de la Guinée. Le conducteur et les deux personnes qui montent à ses côtés, à bord de l’ambulance, sont hermétiquement protégés. Le véhicule médical fonce rapidement vers le Service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) du CHU. Lorsque nous arrivons dans les environs du SMIT, un groupe de jeunes gens que nous croisons, disserte sur le cas suspect de fièvre hémorragique qui vient d’être découvert. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans le centre de santé de référence. Un mouvement de peur et panique s’installe à la limite aux services des urgences de médecines où de nombreux parents de malades se trouvaient dans les environs au moment de l’évacuation du cas suspect. De retour vers 12h10 au service des Urgences médicales, la presque totalité des parents de malades qui sortent du bâtiment portent des cache-nez. Un accompagnateur pose la question de savoir où l’on peut en acquérir. « Allez à la pharmacie située juste dehors, le cache-nez coûte 300 Fcfa », renseigne une bonne volonté. Selon certaines sources, le malade est arrivé dans ce centre hospitalier, le mardi dernier, aux environs de 14h avec 40°c de fièvre et des saignements. Il aurait été ausculté par un médecin-interne. Informé, des responsables du Chu de Treichville ont alerté le SMIT qui est venu chercher le malade hier pour des analyses plus approfondies. Les résultats permettront de situer davantage sur la maladie du patient.
COULIBALY Zoumana (Photos. CZ)
COULIBALY Zoumana (Photos. CZ)