A chacun son 11 avril

La Côte d’Ivoire est encore bien loin d’un « Hosanna » (victoire) pour la paix après la crise post-électorale qui a fait plus 3.000 morts. Un jour avant la célébration hier dimanche, de la fête des Rameaux marquant le début de la semaine sainte (d’amour et d’union) avant Pâques, et qui célèbre l'entrée de Jésus à Jérusalem, les hommes politiques ivoiriens ont étalé leur profonde divergence le samedi 11 avril 2014. D’un côté, les responsables du Front populaire ivoirien ( Fpi) et leurs militants, réunis au QG de Laurent Gbagbo, qui accusent le Rdr « d’avoir assassiné la démocratie et semé le chaos ». De l’autre côté le Rdr, depuis son siège de la Rue Lépic, qui stigmatise l’attitude du Fpi « de ne pas reconnaitre la gravité des violences et des injustices en persistant a pratiquer la surenchère et en manipulant les faits ». Trois ans après, entre les deux camps, c’est la même rengaine, les mêmes couplets des accusations croisées. Au milieu, le peuple qui croupit, pris qu’il est en otage… Le problème de fond, c’est qu’il y a encore, aujourd’hui, dans ce pays, des gens dans un nuage anti-républicain, qui tirent des plans sur des comètes pour prédire que des malheurs s'abattent sur le pays. Ainsi, la menace de la fièvre Ebola sur la Côte d’Ivoire est négativement exploitée par ces personnages qui ont en horreur le régime en place. Comme si cette fièvre meurtrière ne tuerait que des pro-Ouattara au cas où elle entrait en Côte d’Ivoire. Comme hier, quand les déchets toxiques déversés par le Probo-Koala était un sujet de moquerie politique pour les adversaires du régime de Laurent Gbagbo. Tout comme ce fut le cas, sous Henri Konan Bédié, en 1996, lorsque la peste porcine avait fait des ravages dans le pays. Aujourd’hui, la fibre patriotique, le civisme, ont foutu le camp. Ils sont relégués au second plan, pour laisser place à l’idéologie politique essentiellement négative, et qui fait référence aux idées reçues, aux idées fausses et partisanes, au mensonge et à la surenchère. On peint tout en noir, notre vérité est la seule qui soit la vraie… C’est ça la politique sous les tropiques. Pauvres de nous ! Et pourtant, le hommes passent, les pays et les Institutions demeurent…
Armand B. DEPEYLA