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Économie Publié le mardi 15 avril 2014 | Le Democrate

Réunion de l’UEMOA à Washington : Allocution de Kaba Nialé, ministre auprès du Premier ministre chargée de l’économie et des finances

© Le Democrate
Réunions de printemps de la Banque Mondiale et du FMI
Dimanche 13 avril 2014. Washington. Photo : la ministre Kaba Nialé.
Je voudrais remercier le Département Afrique du FMI, plus particulièrement Mme Antoinette SAYEH, pour cette initiative qui place les questions relatives à l’avenir de l’UEMOA au cœur des débats pendant les réunions de printemps. Je voudrais également saluer M. Joly pour sa présentation sur les défis auxquels les pays de l’UEMOA sont confrontés et les éléments de réponse qu’il préconise.

Je partage le constat que les pays de la zone UEMOA ont connu des performances économiques beaucoup plus faibles que les autres pays africains au Sud du Sahara, en raison notamment des problèmes politiques et sécuritaires qu’ils ont connus pendant les années 2000.

Je pense qu’il est utile de rappeler que les résultats de nos pays au cours de ces trois dernières années témoignent de leur engagement à trouver des solutions idoines aux questions relatives à la gouvernance politique et économique en mettant en exergue la diversification et la transformation de nos économies.

Sur le plan politique et sécuritaire, il ya une prise de conscience au plus haut niveau dans nos Etats que sans la paix et la sécurité, il n’y a pas de prospérité. C’est dans ce contexte qu’au sein de la CEDEAO, mon pays a participé à l’élaboration des stratégies militaires dans le cadre du dispositif de l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA). Il convient de rappeler que l’action de la CEDEAO a permis de dénouer la crise au Mali et en Guinée-Bissau.
Nous sommes confiants que ce dispositif permettra de renforcer la sécurité dans les pays de l’UEMOA à l’avenir.

En Côte d’Ivoire, après une décennie d’instabilité politique, nous notons une amélioration de la situation sécuritaire à travers l’indice de sécurité sur l’échelle de classement des Nations Unies ramené à 1,2 (niveau normal), contre 4 durant la période d’après crise.
De plus, il est important de noter une volonté politique de réconciliation de la part du Pouvoir comme en témoigne la mise en place de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) dont les actions complétées par le dialogue direct entre le Gouvernement et les partis politiques de l’opposition ont contribué à une normalisation du climat politique, nécessaire à la paix.

Sur le plan économique, l’intégration offre une opportunité pour diversifier nos économies. Par exemple, la Côte d’Ivoire compte aujourd’hui environ vingt-quatre (24) millions de consommateurs alors que l’UEMOA en compte plus de 100 millions et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui regroupe quinze (15) Etats membres en compte 300 millions dont 60% ont moins de 30 ans.

La stratégie de développement de la Côte d’Ivoire tient compte de son appartenance à cet espace économique. C’est ce qui justifie que le forum international « Investir en Côte d’Ivoire, ICI 2014 » tenu en janvier-février 2014 à Abidjan a eu pour thème central : « Le secteur privé, levier d’une intégration régionale réussie ».
Au cours de ce forum, un accent particulier a été porté sur les contraintes à lever pour approfondir et réussir l’intégration. Je voudrais donc rappeler quelques unes de ces contraintes. Il s’agit :

• du développement et de l’interconnexion des principales infrastructures (routes, autoroutes, réseaux électriques, réseaux ferroviaires, ports, télécommunications, etc.) ;
• de la stimulation de la production et de la transformation des produits agricoles et autres ressources naturelles ;
• de la promotion des PME-PMI pour susciter une croissance vigoureuse, forte, inclusive et créatrice d’emplois ;
• de la promotion des activités du secteur privé par des partenariats avec des entreprises d’ailleurs dans tous les secteurs économiques ;
• Le développement du secteur financier
• de la formation d’un capital humain de bon niveau dans tous les grands secteurs d’activité. En effet, « il n’est de richesse que d’hommes ».

Par ailleurs, les investissements et les réformes structurelles doivent continuer de soutenir la dynamique de croissance économique. En effet, l’investissement continuera d’être un puissant levier à moyen terme pour accélérer la transformation structurelle de notre économie.
En effet, en Côte d’Ivoire, le taux d’investissements est passé de 13,6% du PIB en 2012, à 17,8% en 2013 et devrait s’établir à 20% en 2014 et 24% en 2015, dont un accroissement de la part revenant au secteur privé.
Il convent de noter que de 292,2 milliards d’investissement public en 2011, ce niveau est passé à 942,1 milliards en 2013. Le pays ambitionne de réaliser au moins 1 200 milliards d’investissement public en 2014.

La Côte d’Ivoire qui a adopté une stratégie globale de développement à moyen terme, intitulée « Plan National de Développement 2012-2015 », bâti autour de puissants moteurs de croissance a pour ambition de ramener le pays sur un sentier de croissance vigoureuse, soutenue, inclusive et solidaire et créer les conditions pour parvenir à l’émergence à l’horizon 2020, comme instruit par SEM Alassane OUATTARA, Président de la République.
Dans cette stratégie, le Gouvernement ambitionne de porter la part du secteur industriel dans le PIB à 40% en 2020, contre environ 23% en 2012. Pour y arriver, le Gouvernement favorisera l’accroissement du taux de transformation des produits agricoles (cacao, noix de cajou, coton, riz), et la diversification du tissu industriel à travers la promotion des PME.
Le Gouvernement a mis en place un dispositif légal et institutionnel attractif pour améliorer le climat des affaires. Les actions entreprises dans ce domaine ont permis une amélioration du rang de la Côte d’Ivoire dans le classement du « Doing Business 2014 » de la Banque Mondiale et une place dans le peloton de tête des pays les plus réformateurs dans le monde.

En Côte d’Ivoire, comme dans tous les pays de l’UEMOA, la réforme du secteur financier reste une priorité.
La mise en œuvre du plan permettra d’assainir et de renforcer la solidité du secteur bancaire ainsi qu’approfondir le marché financier en vue de mobiliser une part importante des besoins de financement sur le marché local. Les réformes de la gestion des finances publiques en cours visent une rationalisation de l’utilisation des ressources publiques en vue de préserver la stabilité macroéconomique.
En définitive, nos Etats devront non seulement assurer la durabilité de la croissance, mais la maintenir à un niveau tel que les pays puissent se rapprocher des objectifs du millénaire pour le développement.
Il nous faut donc construire une économie qui résiste aux chocs et qui participe pleinement aux échanges mondiaux par le développement de chaînes de valeurs, notamment à l’échelle régionale.

En conclusion,
Mesdames et messieurs, je demeure confiante qu’avec le soutien de nos partenaires au développement, nous sommes à même de mettre en œuvre notre politique de transformation structurelle de nos économies et poser les jalons de l’émergence.

Je vous remercie.
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