Près d'un an après le sommet des chefs d'Etat tenu fin juin 2013 à Yaoundé sous les auspices de l'Union africaine (UA) et des Nations Unies, l'opérationnalisation de la stratégie régionale de sécurisation du golfe de Guinée a franchi une étape supplémentaire avec l'élaboration depuis lundi des textes organiques du Centre interrégional de coordination.
Ouverts par le ministre camerounais en charge de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo'o, ces travaux font suite à l'installation le même jour du Groupe interrégional de travail institué par les 25 pays du golfe de Guinée répartis entre la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Une des principales conclusions du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de 2013, la création du Centre interrégional de coordination de la sécurité et de la sûreté dans le golfe de Guinée prévu de s'établir à Yaoundé est une décision politique et stratégique d'importance destinée à rendre viable pour la libre circulation des personnes et des biens, cet espace vital, en luttant avec acharnement et efficacité afin de les juguler, les actes illicites commis en mer.
Car, comme l'a relevé le colonel Abdourahmane Dieng, représentant de la Commission de la CEDEAO, du fait d'une tendance persistante à la hausse des activités y relatives, "l'Organisation maritime internationale avait classé dans un passé récent le golfe de Guinée parmi les six points chauds de la piraterie dans le monde, avec 58 attaques enregistrées pendant les 10 premiers mois de 2011".
Au total, 61 attaques de pirates avaient été recensées au cours de cette année-là, pour un phénomène qui cause un manque à gagner annuel estimé à 2 milliards de dollars américains. Ce chiffre avait crû en 2012 pour s'établir à 64 avant de baisser à 54 en 2013, d'après les statistiques citées par le colonel François Ndiaye, conseiller militaire du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale.
Pour le colonel Dieng en outre, "le nombre d'attaques le plus élevé a été noté au large des côtes béninoises, où une augmentation vertigineuse a été constatée allant d'un seul cas intervenu en 2010 à 44 attaques dénombrées en 2011".
Ce ne sont pas les actes criminels transnationaux organisés identifiés dans cet espace maritime. La liste comporte aussi le blanchiment d'argent, le trafic d'armes et de drogues, le vol à main armée en mer, le soutage illicite de pétrole, le vol de pétrole brut, la traite des personnes, le trafic de migrants, la pollution maritime, la pêche illégale, illicite et non déclarée, le rejet des déchets toxiques, le terrorisme maritime et la prise d'otages, ou encore la vandalisation des infrastructures pétrolières offshore. Ces phénomènes témoignent des intérêts géostratégiques et des convoitises que suscite ce vaste territoire qui, de façon schématique, s'étend de la Côte d'Ivoire à l'Angola et qui compte 12 ports importants (Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou, Lagos, Warri, Port Harcourt, Douala, Port Gentil, Pointe Noire, Matadi, Luanda) parmi une multitude de petits autres ports.
D'après les analyses, avec près de 70% de concentration de la production d'or noir du continent, le potentiel de croissance pétrolière du golfe de Guinée, parsemé de champs on shore et offshore, semble plus élevé que celui de la Russie, de la Mer caspienne ou de l'Amérique du Sud et les projections laissent indiquer que qu'il dépassera la production de l'ensemble des pays du golfe Persique à l'horizon 2020.
Pour l'heure, à en croire les estimations, cette région assure près de 40% de la consommation de pétrole d'Europe et 29% et 29% de celle des Etats-Unis. Son sous-sol abonde par ailleurs en gaz naturel en minerais stratégiques tels l'uranium et le coltan auxquels s'ajoutent les diamants et l'or, sans oublier que ses eaux maritimes sont aussi riches en ressources halieutiques.
En plus d'une déclaration commune et d'un mémorandum d'entente entre la CEEAC, la CEDEAO et la Commission du golfe de Guinée (CGG) sur la sécurité et la sûreté dans l'espace maritime de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Ouest, les chefs d'Etat réunis en juin 2013 à Yaoundé avaient adopté un Code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l'encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique de l'Ouest et du Centre.
Depuis quelques jours, les 15 pays membres de la CEDEAO se sont dotés d'une stratégie maritime intégrée lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire, pays ayant soumis sa candidature pour abriter le Centre régional de sécurité maritime de l'Afrique de l'Ouest (CRESMAO).
Les 10 pays de la CEEAC, eux, disposent déjà de leur Centre régional de sécurité maritime (CESMAC) à Pointe Noire au Congo- Brazzaville.
Première d'une série prévue de s'étaler jusqu'en juin, la réunion du Groupe interrégional de travail pour l'élaboration des textes organiques du Centre interrégional de coordination de la sécurité et de la sûreté en Afrique de l'Ouest et du Centre ouverte lundi à Yaoundé pour quatre jours comporte un agenda large.
Ces travaux se consacrent aussi à la formulation d'une feuille de route pour la période 2014-2016 assortie d'un plan d'action pour la mise en oeuvre de la stratégie maritime régionale et la montée en puissance du Centre interrégional de coordination.
Ils doivent également déboucher sur une proposition de mécanismes de financement de la stratégie et des termes de référence de la conférence des partenaires et tiers contributeurs au rang desquels l'Union européenne (UE), la France, l'Allemagne, les Etats-Unis ou bien la Turquie présents aux assises.
Ouverts par le ministre camerounais en charge de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo'o, ces travaux font suite à l'installation le même jour du Groupe interrégional de travail institué par les 25 pays du golfe de Guinée répartis entre la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Une des principales conclusions du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de 2013, la création du Centre interrégional de coordination de la sécurité et de la sûreté dans le golfe de Guinée prévu de s'établir à Yaoundé est une décision politique et stratégique d'importance destinée à rendre viable pour la libre circulation des personnes et des biens, cet espace vital, en luttant avec acharnement et efficacité afin de les juguler, les actes illicites commis en mer.
Car, comme l'a relevé le colonel Abdourahmane Dieng, représentant de la Commission de la CEDEAO, du fait d'une tendance persistante à la hausse des activités y relatives, "l'Organisation maritime internationale avait classé dans un passé récent le golfe de Guinée parmi les six points chauds de la piraterie dans le monde, avec 58 attaques enregistrées pendant les 10 premiers mois de 2011".
Au total, 61 attaques de pirates avaient été recensées au cours de cette année-là, pour un phénomène qui cause un manque à gagner annuel estimé à 2 milliards de dollars américains. Ce chiffre avait crû en 2012 pour s'établir à 64 avant de baisser à 54 en 2013, d'après les statistiques citées par le colonel François Ndiaye, conseiller militaire du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale.
Pour le colonel Dieng en outre, "le nombre d'attaques le plus élevé a été noté au large des côtes béninoises, où une augmentation vertigineuse a été constatée allant d'un seul cas intervenu en 2010 à 44 attaques dénombrées en 2011".
Ce ne sont pas les actes criminels transnationaux organisés identifiés dans cet espace maritime. La liste comporte aussi le blanchiment d'argent, le trafic d'armes et de drogues, le vol à main armée en mer, le soutage illicite de pétrole, le vol de pétrole brut, la traite des personnes, le trafic de migrants, la pollution maritime, la pêche illégale, illicite et non déclarée, le rejet des déchets toxiques, le terrorisme maritime et la prise d'otages, ou encore la vandalisation des infrastructures pétrolières offshore. Ces phénomènes témoignent des intérêts géostratégiques et des convoitises que suscite ce vaste territoire qui, de façon schématique, s'étend de la Côte d'Ivoire à l'Angola et qui compte 12 ports importants (Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou, Lagos, Warri, Port Harcourt, Douala, Port Gentil, Pointe Noire, Matadi, Luanda) parmi une multitude de petits autres ports.
D'après les analyses, avec près de 70% de concentration de la production d'or noir du continent, le potentiel de croissance pétrolière du golfe de Guinée, parsemé de champs on shore et offshore, semble plus élevé que celui de la Russie, de la Mer caspienne ou de l'Amérique du Sud et les projections laissent indiquer que qu'il dépassera la production de l'ensemble des pays du golfe Persique à l'horizon 2020.
Pour l'heure, à en croire les estimations, cette région assure près de 40% de la consommation de pétrole d'Europe et 29% et 29% de celle des Etats-Unis. Son sous-sol abonde par ailleurs en gaz naturel en minerais stratégiques tels l'uranium et le coltan auxquels s'ajoutent les diamants et l'or, sans oublier que ses eaux maritimes sont aussi riches en ressources halieutiques.
En plus d'une déclaration commune et d'un mémorandum d'entente entre la CEEAC, la CEDEAO et la Commission du golfe de Guinée (CGG) sur la sécurité et la sûreté dans l'espace maritime de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Ouest, les chefs d'Etat réunis en juin 2013 à Yaoundé avaient adopté un Code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l'encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique de l'Ouest et du Centre.
Depuis quelques jours, les 15 pays membres de la CEDEAO se sont dotés d'une stratégie maritime intégrée lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire, pays ayant soumis sa candidature pour abriter le Centre régional de sécurité maritime de l'Afrique de l'Ouest (CRESMAO).
Les 10 pays de la CEEAC, eux, disposent déjà de leur Centre régional de sécurité maritime (CESMAC) à Pointe Noire au Congo- Brazzaville.
Première d'une série prévue de s'étaler jusqu'en juin, la réunion du Groupe interrégional de travail pour l'élaboration des textes organiques du Centre interrégional de coordination de la sécurité et de la sûreté en Afrique de l'Ouest et du Centre ouverte lundi à Yaoundé pour quatre jours comporte un agenda large.
Ces travaux se consacrent aussi à la formulation d'une feuille de route pour la période 2014-2016 assortie d'un plan d'action pour la mise en oeuvre de la stratégie maritime régionale et la montée en puissance du Centre interrégional de coordination.
Ils doivent également déboucher sur une proposition de mécanismes de financement de la stratégie et des termes de référence de la conférence des partenaires et tiers contributeurs au rang desquels l'Union européenne (UE), la France, l'Allemagne, les Etats-Unis ou bien la Turquie présents aux assises.