Révoltant, dégoutant et désolant. Ces qualificatifs ne sont certainement pas forts pour exprimer assez, le calvaire que viennent de vivre les handicapés physiques diplômés sans emploi. Après avoir été gazés et sauvagement battus, ils ont été jetés en prison, hier, dans les locaux de la préfecture de Police.
En effet dans la matinée d’hier, les handicapés ont pris d’assaut l’esplanade de la Cathédrale Saint Paul, déterminés à faire valoir leurs droits. Face au cordon des policiers de la Compagnie républicaine de sécurité(Crs1), venus à bord de trois cargos et d’un véhicule léger d’intervention, les handicapés ont tenté en vain d’avoir accès au lieu saint. En désespoir de cause, ces derniers ont spontanément improvisé un sit-in au carrefour. « On veut travailler ! On veut travailler ! », scandaient-ils, assis à même le sol. La forte mobilisation a provoqué un embouteillage qui a engendré de graves perturbations au niveau de la circulation. A bout de nerfs, les policiers décident de gazer les manifestants. Ceux-ci résistent. Les policiers passent alors la vitesse supérieure en battant les handicapés. Des aveugles, des sourds-muets et des jeunes filles handicapées physiques reçoivent de violents coups puis sont jetés dans les cargos. Les cris et les pleurs n’émeuvent guère les forces de l’ordre, qui, embarquent manu militari tous les handicapés, 80 au total, dans deux cargos. Destination, Préfecture de police d’Abidjan. En début de soirée, les jeunes gens recouvrent la liberté à la suite d’intenses tractations. « Sous les présidents Bédié, Guéi Robert et Laurent Gbagbo, les handicapés diplômés ont toujours bénéficié du recrutement dérogatoire à la Fonction publique. Pourquoi sous le président Alassane Ouattara, on nous fait tant souffrir ? Alors que des ex-combattants qui n’ont aucun diplôme et ne passent aucun concours sont intégrés dans les corps de la Douane, au Trésor, dans l’administration pénitentiaire, forestière et autres. Depuis trois ans, on nous traîne de ministère en ministère. Pourquoi deux poids deux mesures ? Nous ne sommes que 1300 diplômés allant jusqu’en année de thèse de doctorat. Nous ne pouvons accepter cette injustice criarde ! », a relevé David Konan, le président du collectif des handicapés diplômés sans emploi, de Côte d’Ivoire.
Les handicapés ont manifesté également sur le parking qui jouxte la Présidence de la République. La confédération des personnes handicapées a protesté pour sa part hier.
La caméra du reporter de l’agence Apa News qui avait été arrachée par un officier du groupe de sécurité de la présidence de la république(Gspr) a été rapidement rendue au propriétaire sous la pression des handicapés. La délégation de ces derniers a été reçue par le Premier ministre Duncan, avec à ses côtés le ministre de l’Emploi, des affaires sociales Dosso Moussa. Rendez-vous a été donné au 12 mai prochain pour trouver une solution définitive au problème de recrutement dérogatoire des handicapés diplômés à la Fonction publique, à en croire les émissaires des handicapés.
Didier Kéi
En effet dans la matinée d’hier, les handicapés ont pris d’assaut l’esplanade de la Cathédrale Saint Paul, déterminés à faire valoir leurs droits. Face au cordon des policiers de la Compagnie républicaine de sécurité(Crs1), venus à bord de trois cargos et d’un véhicule léger d’intervention, les handicapés ont tenté en vain d’avoir accès au lieu saint. En désespoir de cause, ces derniers ont spontanément improvisé un sit-in au carrefour. « On veut travailler ! On veut travailler ! », scandaient-ils, assis à même le sol. La forte mobilisation a provoqué un embouteillage qui a engendré de graves perturbations au niveau de la circulation. A bout de nerfs, les policiers décident de gazer les manifestants. Ceux-ci résistent. Les policiers passent alors la vitesse supérieure en battant les handicapés. Des aveugles, des sourds-muets et des jeunes filles handicapées physiques reçoivent de violents coups puis sont jetés dans les cargos. Les cris et les pleurs n’émeuvent guère les forces de l’ordre, qui, embarquent manu militari tous les handicapés, 80 au total, dans deux cargos. Destination, Préfecture de police d’Abidjan. En début de soirée, les jeunes gens recouvrent la liberté à la suite d’intenses tractations. « Sous les présidents Bédié, Guéi Robert et Laurent Gbagbo, les handicapés diplômés ont toujours bénéficié du recrutement dérogatoire à la Fonction publique. Pourquoi sous le président Alassane Ouattara, on nous fait tant souffrir ? Alors que des ex-combattants qui n’ont aucun diplôme et ne passent aucun concours sont intégrés dans les corps de la Douane, au Trésor, dans l’administration pénitentiaire, forestière et autres. Depuis trois ans, on nous traîne de ministère en ministère. Pourquoi deux poids deux mesures ? Nous ne sommes que 1300 diplômés allant jusqu’en année de thèse de doctorat. Nous ne pouvons accepter cette injustice criarde ! », a relevé David Konan, le président du collectif des handicapés diplômés sans emploi, de Côte d’Ivoire.
Les handicapés ont manifesté également sur le parking qui jouxte la Présidence de la République. La confédération des personnes handicapées a protesté pour sa part hier.
La caméra du reporter de l’agence Apa News qui avait été arrachée par un officier du groupe de sécurité de la présidence de la république(Gspr) a été rapidement rendue au propriétaire sous la pression des handicapés. La délégation de ces derniers a été reçue par le Premier ministre Duncan, avec à ses côtés le ministre de l’Emploi, des affaires sociales Dosso Moussa. Rendez-vous a été donné au 12 mai prochain pour trouver une solution définitive au problème de recrutement dérogatoire des handicapés diplômés à la Fonction publique, à en croire les émissaires des handicapés.
Didier Kéi