Les levées du corps de Bruly Bouabré et de Yaya Savané, deux grandes figures des arts et de la culture, ont suscité de vives émotions, hier, à Ivoire sépulture (Ivosep) à Treichville. Liés durant la vie, les deux savants le sont restés jusqu’à la mort.
Deux hommes, un destin. Cette phrase digne du titre d’un film est bien la réalité qui traduit la vie de Frédéric Bruly Bouabré, dessinateur, écrivain, prophète… décédé le 28 janvier et de Yaya Savané qu’il appelait son ‘’premier fils’’. Ce dernier qui était ex-directeur du Musée national de Côte d’Ivoire est décédé en France, le 26 avril. Les mémoires de ces deux poids lourds de la culture ivoirienne ont été saluées, hier, à Treichville. La levée du corps de Bruly Bouabré a eu lieu très tôt le matin, de 7h à 8h, suivie du transfert à Zéprégühé (Daloa), son village natal.
Quand celle de son curateur, Yaya Savané, s’est déroulée dans l’après-midi, au même lieu. «Cette affaire me dépasse. Je suis sûr que c’est le vieux (Bruly Bouabré) qui a rappelé son ‘’fils’’ (Yaya Savané). A voir les deux noms sur le même tableau, j’ai eu froid dans le dos», a confié un proche de M. Savané, après la levée du corps de Bruly Bouabré. Et d’ajouter: « Juste avant son évacuation en France, nous étions ensemble. Je lui ai dit que tout irait mieux.
Pourtant, il m’a envoyé un message qui m’a fait peur, pendant qu’il était là-bas». Le message qu’il nous a montré était intime. Cependant, ce sont les lettres utilisées pour le rédiger qui ont bouleversé notre interlocuteur. M. Savané avait utilisé des chiffres et d’autres signes à la place des lettres de l’alphabet français. Ce qui lui a rappelé l’alphabet bété inventé par Bruly. «Yaya lui-même ne pouvait pas imaginer qu’il allait être inhumé le même jour que Bruly.
Le vieux est mort, il y a plus de trois mois », continue-t-il son argument. Son voisin, lui, a relevé un autre fait troublant. «Le corps de Bruly était à la morgue. C’est hier (jeudi) qu’on l’a amené à Ivosep. C’est aussi le même jour qu’est arrivé celui de Yaya. C’est comme s’ils devaient se parler une dernière fois, avant leur ultime voyage », a-t-il souligné.
Au cours de la levée du corps de Yaya Savané, l’imam Méité a salué l’endurance et la persévérance du défunt. Il a révélé qu’il travaillait sur un projet de l’art islamique. « Il m’a demandé les versets et les hadiths (tradition du prophète Mohamed) qui lui permettraient de faire son travail », a-t-il confié. Aujourd’hui, Bruly Bouabré, l’artiste et Yaya Savané, le curateur seront remis respectivement à la terre de Zéprégühé et de Daloa.
Par Sanou A.
Deux hommes, un destin. Cette phrase digne du titre d’un film est bien la réalité qui traduit la vie de Frédéric Bruly Bouabré, dessinateur, écrivain, prophète… décédé le 28 janvier et de Yaya Savané qu’il appelait son ‘’premier fils’’. Ce dernier qui était ex-directeur du Musée national de Côte d’Ivoire est décédé en France, le 26 avril. Les mémoires de ces deux poids lourds de la culture ivoirienne ont été saluées, hier, à Treichville. La levée du corps de Bruly Bouabré a eu lieu très tôt le matin, de 7h à 8h, suivie du transfert à Zéprégühé (Daloa), son village natal.
Quand celle de son curateur, Yaya Savané, s’est déroulée dans l’après-midi, au même lieu. «Cette affaire me dépasse. Je suis sûr que c’est le vieux (Bruly Bouabré) qui a rappelé son ‘’fils’’ (Yaya Savané). A voir les deux noms sur le même tableau, j’ai eu froid dans le dos», a confié un proche de M. Savané, après la levée du corps de Bruly Bouabré. Et d’ajouter: « Juste avant son évacuation en France, nous étions ensemble. Je lui ai dit que tout irait mieux.
Pourtant, il m’a envoyé un message qui m’a fait peur, pendant qu’il était là-bas». Le message qu’il nous a montré était intime. Cependant, ce sont les lettres utilisées pour le rédiger qui ont bouleversé notre interlocuteur. M. Savané avait utilisé des chiffres et d’autres signes à la place des lettres de l’alphabet français. Ce qui lui a rappelé l’alphabet bété inventé par Bruly. «Yaya lui-même ne pouvait pas imaginer qu’il allait être inhumé le même jour que Bruly.
Le vieux est mort, il y a plus de trois mois », continue-t-il son argument. Son voisin, lui, a relevé un autre fait troublant. «Le corps de Bruly était à la morgue. C’est hier (jeudi) qu’on l’a amené à Ivosep. C’est aussi le même jour qu’est arrivé celui de Yaya. C’est comme s’ils devaient se parler une dernière fois, avant leur ultime voyage », a-t-il souligné.
Au cours de la levée du corps de Yaya Savané, l’imam Méité a salué l’endurance et la persévérance du défunt. Il a révélé qu’il travaillait sur un projet de l’art islamique. « Il m’a demandé les versets et les hadiths (tradition du prophète Mohamed) qui lui permettraient de faire son travail », a-t-il confié. Aujourd’hui, Bruly Bouabré, l’artiste et Yaya Savané, le curateur seront remis respectivement à la terre de Zéprégühé et de Daloa.
Par Sanou A.
