Réalisé par Dogad Dogui, AIP Agboville
Agboville - Trois ans après l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, des populations et leaders communautaires d’Agboville (sud, région de l’Agnéby-Tiassa), interrogés par l’AIP, saluent l’"effort gigantesque" accompli par le gouvernement pour la réalisation d’infrastructures, mais craignent une "réconciliation incomplète".
Les Infrastructures à Agboville sous Ouattara
"Je salue l’effort gigantesque fait par le chef de l'Etat, avec la construction des ponts et routes. Le président fait son travail", affirme Ohochi Mbesso Edi Louis, président du Conseil départemental des rois et chefs traditionnels d’Agboville, dont l’autorité s’étend sur les 103 villages Abbey et Krobou du département.
Toutefois, le chef Ohochi Mbesso reconnait qu'"il y a encore beaucoup d'effort à faire" pour satisfaire le les consommateurs et les usagers, notamment l’axe Tiassalé-N’Douci à réhabiliter, mais aussi plusieurs routes à travers le pays.
"On met plus d'une heure et demie à parcourir les 30 km qui séparent Tiassalé à Divo", regrette-t-il, qui appelle cependant les Ivoiriens à être "tolérants et patients, pour permettre au chef de l'Etat de travailler à améliorer petit à petit, leurs conditions de vie et sortir la Côte d'Ivoire de la misère et de la pauvreté".
Quant à Doukouré Daouda, habitant d’Agboville, il se réjouit de la reprise des projets de construction et de réhabilitation d’infrastructures qu’Agboville n’avait plus connu après le président Henri Konan Bédié (1993-1999).
"Les infrastructures qui sont en train d'être réalisées, c'est bien", affirme Dio Clément, fonctionnaire.
La réconciliation
Selon une étude de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR), plus de 83% des Ivoiriens sont pour la réconciliation. Mais pour le chef Ohochi Mbesso Edi Louis, si la politique de réconciliation est acceptée par tous les Ivoiriens, il y a tout de même des difficultés sur le terrain, concernant le processus de sa mise en place.
En effet, "comment irons-nous à la réconciliation, si certaines victimes ont peur de venir désigner leur bourreau, ou si, plus complexe encore, les auteurs ou bourreaux, qui devraient eux aussi être entendus, ne le sont pas », s'interroge-t-il. L'autorité traditionnelle relève également "l'impérieuse nécessité de réussir à faire venir témoigner les prétendus bourreaux, au risque d'avoir une réconciliation biaisée".
Il invite alors le gouvernement à créer un "climat de confiance", et à la CDVR de "mettre en place l'arsenal, afin d'amener chacun à la catharsis". « S'ils ne viennent pas parler, ne reconnaissent pas leur faute, et ne demandent pas pardon, la réconciliation ne sera incomplète », prévient Ohochi Edi MBesso Louis.
Faisant allusion à la mise en place très prochaine du statut des Rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire, il dit son espoir que "cela donnera plus de pouvoir et d'autorité à la chefferie, afin de permettre que ceux qui doivent venir se confesser, le fassent".
Dio Clément, agent de l'Etat en fonction à Agboville, salue quant à lui les initiatives entreprises par le président Ouattara, mais regrette que « la réconciliation en Côte d'Ivoire soit devenue un mot vain ».
"Les Ivoiriens sont réconciliés, mais pas niveau des politiques", dit-il.
"Si on s'en tient à l'attitude du citoyen au marché, qui ne fait aucune discrimination ethnique ou religieuse, lorsqu'il achète ou vend une marchandise", affirme-t-il, soulignant que "la réconciliation existe déjà entre les populations" ivoiriennes". "La réconciliation n'est pas faite au niveau politique, et cela est un danger pour les Ivoiriens », avertit M. Dio.
L'homme soutient que les leaders historiques assimilés aux principaux partis politiques de ce pays, devraient "s'asseoir au vu et su de tous", et discuter ensemble véritablement du problème des Ivoiriens. « Tant que cela ne le sera pas, l'Ivoirien à tort ou à raison, soutiendrait qu'il y a aiguille sous roche et parlerait de réconciliation tronquée », s'inquiète Dio Clément.
Cet avis n'est pas partagé par Doukouré Daouda, membre de la représentation de la jeunesse le Rassemblement Des Républicains (RDR, parti au pouvoir) à Agboville. Pour lui " la réconciliation se porte bien dans le département, même s'il y a eu des débuts difficiles".
Il en veut pour preuve, l'action de cohésion sociale pour laquelle a opté la chefferie Abbey et Krobou, qui a compris qu'il fallait aller au-delà d'Agboville, pour chercher la cohésion dont la Côte d'Ivoire et Agboville avaient besoin. Selon lui, les populations autochtones ont tourné la page de la crise.
Il s'appuie sur la tournée effectuée par le Président de l'Assemblée nationale, Soro Kigbafory Guillaume, du 10 au 17 mai dans la région de l'Agnéby-Tiassa, dont le chef-lieu est Agboville. « Cette politique de réconciliation, c'est pour aller vers la recherche du développement », estime Doukouré Daouda.
L’émergence selon Agboville
"L'émergence, c'est lorsqu'au village, nous serons émergents avec de l'eau potable en toute saison, de l'électricité moins chère et surtout l'accès de tous aux soins et à la santé", précise le chef Ohochi Edi MBesso Louis.
Arrivé au pouvoir en avril 2011 après son élection en novembre 2010, Alassane Ouattara qui a été investi le 21 mai 2011 ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergeant à l’horizon 2020.
dd/tm
Agboville - Trois ans après l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, des populations et leaders communautaires d’Agboville (sud, région de l’Agnéby-Tiassa), interrogés par l’AIP, saluent l’"effort gigantesque" accompli par le gouvernement pour la réalisation d’infrastructures, mais craignent une "réconciliation incomplète".
Les Infrastructures à Agboville sous Ouattara
"Je salue l’effort gigantesque fait par le chef de l'Etat, avec la construction des ponts et routes. Le président fait son travail", affirme Ohochi Mbesso Edi Louis, président du Conseil départemental des rois et chefs traditionnels d’Agboville, dont l’autorité s’étend sur les 103 villages Abbey et Krobou du département.
Toutefois, le chef Ohochi Mbesso reconnait qu'"il y a encore beaucoup d'effort à faire" pour satisfaire le les consommateurs et les usagers, notamment l’axe Tiassalé-N’Douci à réhabiliter, mais aussi plusieurs routes à travers le pays.
"On met plus d'une heure et demie à parcourir les 30 km qui séparent Tiassalé à Divo", regrette-t-il, qui appelle cependant les Ivoiriens à être "tolérants et patients, pour permettre au chef de l'Etat de travailler à améliorer petit à petit, leurs conditions de vie et sortir la Côte d'Ivoire de la misère et de la pauvreté".
Quant à Doukouré Daouda, habitant d’Agboville, il se réjouit de la reprise des projets de construction et de réhabilitation d’infrastructures qu’Agboville n’avait plus connu après le président Henri Konan Bédié (1993-1999).
"Les infrastructures qui sont en train d'être réalisées, c'est bien", affirme Dio Clément, fonctionnaire.
La réconciliation
Selon une étude de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR), plus de 83% des Ivoiriens sont pour la réconciliation. Mais pour le chef Ohochi Mbesso Edi Louis, si la politique de réconciliation est acceptée par tous les Ivoiriens, il y a tout de même des difficultés sur le terrain, concernant le processus de sa mise en place.
En effet, "comment irons-nous à la réconciliation, si certaines victimes ont peur de venir désigner leur bourreau, ou si, plus complexe encore, les auteurs ou bourreaux, qui devraient eux aussi être entendus, ne le sont pas », s'interroge-t-il. L'autorité traditionnelle relève également "l'impérieuse nécessité de réussir à faire venir témoigner les prétendus bourreaux, au risque d'avoir une réconciliation biaisée".
Il invite alors le gouvernement à créer un "climat de confiance", et à la CDVR de "mettre en place l'arsenal, afin d'amener chacun à la catharsis". « S'ils ne viennent pas parler, ne reconnaissent pas leur faute, et ne demandent pas pardon, la réconciliation ne sera incomplète », prévient Ohochi Edi MBesso Louis.
Faisant allusion à la mise en place très prochaine du statut des Rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire, il dit son espoir que "cela donnera plus de pouvoir et d'autorité à la chefferie, afin de permettre que ceux qui doivent venir se confesser, le fassent".
Dio Clément, agent de l'Etat en fonction à Agboville, salue quant à lui les initiatives entreprises par le président Ouattara, mais regrette que « la réconciliation en Côte d'Ivoire soit devenue un mot vain ».
"Les Ivoiriens sont réconciliés, mais pas niveau des politiques", dit-il.
"Si on s'en tient à l'attitude du citoyen au marché, qui ne fait aucune discrimination ethnique ou religieuse, lorsqu'il achète ou vend une marchandise", affirme-t-il, soulignant que "la réconciliation existe déjà entre les populations" ivoiriennes". "La réconciliation n'est pas faite au niveau politique, et cela est un danger pour les Ivoiriens », avertit M. Dio.
L'homme soutient que les leaders historiques assimilés aux principaux partis politiques de ce pays, devraient "s'asseoir au vu et su de tous", et discuter ensemble véritablement du problème des Ivoiriens. « Tant que cela ne le sera pas, l'Ivoirien à tort ou à raison, soutiendrait qu'il y a aiguille sous roche et parlerait de réconciliation tronquée », s'inquiète Dio Clément.
Cet avis n'est pas partagé par Doukouré Daouda, membre de la représentation de la jeunesse le Rassemblement Des Républicains (RDR, parti au pouvoir) à Agboville. Pour lui " la réconciliation se porte bien dans le département, même s'il y a eu des débuts difficiles".
Il en veut pour preuve, l'action de cohésion sociale pour laquelle a opté la chefferie Abbey et Krobou, qui a compris qu'il fallait aller au-delà d'Agboville, pour chercher la cohésion dont la Côte d'Ivoire et Agboville avaient besoin. Selon lui, les populations autochtones ont tourné la page de la crise.
Il s'appuie sur la tournée effectuée par le Président de l'Assemblée nationale, Soro Kigbafory Guillaume, du 10 au 17 mai dans la région de l'Agnéby-Tiassa, dont le chef-lieu est Agboville. « Cette politique de réconciliation, c'est pour aller vers la recherche du développement », estime Doukouré Daouda.
L’émergence selon Agboville
"L'émergence, c'est lorsqu'au village, nous serons émergents avec de l'eau potable en toute saison, de l'électricité moins chère et surtout l'accès de tous aux soins et à la santé", précise le chef Ohochi Edi MBesso Louis.
Arrivé au pouvoir en avril 2011 après son élection en novembre 2010, Alassane Ouattara qui a été investi le 21 mai 2011 ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergeant à l’horizon 2020.
dd/tm