Hier, aux environs de 9 h, les motocyclistes ont bloqué les artères principales de la ville. Ils entendaient ainsi protester contre le racket, et sur les pancartes, on pouvait lire ceci : « Policiers voleurs, arrêtez le racket des motocyclistes ». Selon Soumahoro Amadou « Les policiers trouvent toujours des moyens pour nous soutirer de l’argent. Au contrôle, quand nous leur présentons l’attestation d’assurance, le reçu d’achat, et la quittance de dédouanement, ils trouvent toujours des alibis rien que pour nous racketter. Daloa n’est pas la seule ville dans le pays où il y a des motos. Les policiers n’ont qu’à arrêter de s’enrichir sur le dos motocyclistes ». L’intervention du Lieutenant Bamba, le chargé de la sécurité dans le Haut Sassandra n’a pu calmer les esprits. Dans la foule, Kamara Solo très en colère fera même cette révélation « Nous avons aussi des armes. Si les policiers tirent, nous allons riposter. Nous n’avons pas peur d’eux. C’est grâce à nous qu’Alassane est au pouvoir et qu’il les a nommés. Nous ne paierons plus rien aux policiers sur la route ». Pour en savoir davantage sur les raisons de ce sit-in des motocyclistes, nous avons rencontré le Préfet de police de Daloa, le Commissaire divisionnaire Koné Zié à son bureau. Il s’est dit désagréablement surpris par l’agissement des motocyclistes. « Le mouvement de ce matin est aberrant. Ces motocyclistes sont hostiles au contrôle des policiers parce qu’ils n’ont pas de pièces. Pendant deux mois de sensibilisation, nous leur avons demandé d’avoir les pièces nécessaires. Près de 90% de ces plaignants n’ont pas de permis de conduire de leurs motos. Tous ceux qui sont en faute paient 2000 francs au trésor, 5000 francs par jour en cas de la mise en fourrière de leurs motos et cela à partir du quatrième jour. La décision a été prise avec leur président Sidibé. Nous leur avons dit qu’il n’y aura pas de contrôle durant la période de carême », a fait savoir le Préfet de Police. Parlant de l’insécurité dans ce milieu, le Préfet de Police dira : « C’est un groupe infiltré qui ne tarderait pas à faire usage des armes pour créer des incidents malheureux ». Il a demandé aux motocyclistes d’éviter les mouvements qui troublent la quiétude des populations.
Eustache Gooré Bi
Eustache Gooré Bi