L'affaire fait grand bruit en ce moment. Le budget 2013 du District autonome d'Abidjan qui est chiffré à 53.049.150.000 fcfa, aurait été détourné par le Gouverneur du District Robert Beugré Mambé et son administration. Selon un document à charge transmis à notre Rédaction récemment, « le présent budget qui décrit l’ensemble des recettes, des dépenses de fonctionnement et d’investissement de l’année 2013 est arrêté à la somme de 53.049.150.000 Francs CFA; soit une hausse de 2.027.326.000 Francs CFA (03.97%) par rapport à la prévision antérieure d’un montant de 51.021.824.000 Francs CFA… ». Le même document en notre possession indique l'existence d'un fonds de souveraineté, dont le montant n'a pas été précisé, ainsi que d'autres affaires « peu honorables » pour le Gouverneur Mambé, notamment des transactions financières « obscures » avec des entreprises. Ce serait ces fonds qui auraient permis au District de faire les nombreuses réalisations dont la presse se fait l'écho bien souvent. Des investigations révéleraient que le budget primitif 2013 a été établi le 21 janvier de la même année, examiné par la commission des affaires économiques, financières et domaniales, le 22 janvier, voté par le conseil, le 29 janvier. « Curieusement, la transmission au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, l’examen par la commission des programmes et budgets, la transmission au ministre de l’économie et des finances, ainsi que sa signature et l’approbation par le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de la sécurité, n’ont pas été datées », lit-on dans le document. Signe que le budget 2013 du District d'Abidjan a bel et bien existé, mais qu'il aurait fait l’objet d’une concussion par Mambé et ses hommes. Faux ! Rétorque le District. « Le budget du District qui a été voté en séance publique, donc pas confidentiel, n’est rien d’autre qu’une prévision de recettes et de dépenses. En 2013, le budget du District a été élaboré et approuvé, mais n’a pas été alimenté en ressources en raison de l’ordonnance 2011-262 du 28 Septembre 2011 portant orientation de l’organisation générale de l’administration territoriale qui changeait le statut du District d’Abidjan », se défend l'équipe du gouverneur, par la voix du Directeur de l'information, de la communication, et des Tic du District d'Abidjan, Baba Coulibaly Nicolas. Il explique qu'en passant du statut d'une entité décentralisée, à celui d'une structure déconcentrée, les quotes-parts des impôts et autres taxes à répartir entre les collectivités n’ont pas été reversées au titre de l’exercice 2013. « Cela est vérifiable dans l’annexe fiscale 2013. Mieux, le mercredi 22 janvier 2014, le président de la République à l’issue d’un Conseil des ministres a demandé de reverser à titre exceptionnel au District d’Abidjan et à bien d’autres structures, la totalité de la quote-part des impôts d’Etat devant leur revenir », a-t-il dit, non sans condamner le fait que des gens veuillent semer la confusion dans l'esprit des Ivoiriens, en tentant selon lui, de lier le budget à la trésorerie. « Les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils savent qu’un budget n’est pas synonyme de trésorerie. Alors comment peut-on détourner quelque chose qui n’a jamais existé ? », a conclu le collaborateur de Beugré Mambé. Qu’à cela ne tienne, les langues qui mettent le Gouverneur du District d’Abidjan et son équipe à l’index dénoncent avec insistance un flou autour du fonds spécial. La polémique est plus que jamais engagée !
H. ZIAO
H. ZIAO