Abidjan - Dans le Boeing 777 de la Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur et abattu, jeudi, en Ukraine, figuraient six experts de la lutte contre le Sida dont Joep Lange, figure médicale de premier plan dans la lutte contre la pandémie.
Ces experts se rendaient à la Conférence internationale sur le Sida qui débute ce week-end à Melbourne, en Australie.
"Une perte immense, nous sommes très affectés", a assuré, vendredi, le directeur exécutif de l'ONG Onno Schellekens, cité dans un communiqué. "Son dévouement au traitement du virus HIV et du sida et à la santé en général ont été révolutionnaires".
Le Pr Lange, 59 ans, était impliqué dans la recherche sur le Sida depuis 30 ans. Il avait notamment travaillé à plusieurs essais importants sur les thérapies antirétrovirales et sur la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Père de cinq enfants, il dirigeait le département de santé mondiale à l'université d'Amsterdam et voyageait avec sa compagne, Jacqueline Van Tongeren.
De 1992 à 1995, il avait été chef de la recherche clinique et du développement des médicaments au sein du programme mondial de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le Sida. Puis il avait présidé, entre 2002 et 2004, la Société internationale sur le sida (International Aids Society ou IAS), qui organise la conférence de Melbourne.
Avocat des bi- et trithérapies. Dès le milieu des années 1990, il avait plaidé en faveur des thérapies combinées pour lutter contre le Sida. "C'est une illusion de penser qu'une monothérapie avec un seul agent antirétroviral peut venir à bout de la maladie", écrivait-il en 1995, car le développement des résistances au traitement réduit son efficacité.
Dans le cadre de ce combat, il avait défendu le travail du chercheur controversé David Ho, qui traitait les malades en leur prescrivant une vingtaine de pilules par jour, cocktails de plusieurs traitements. Il avait été jusqu'à défendre les travaux de son collègue dans les colonnes du "Wall Street Journal", expliquant que "le travail de David ces dernières années a totalement transformé la compréhension du HIV".
Autre cheval de bataille de Joep Lang, rendre les traitements contre le sida accessibles aux pays du continent africain. Il s'amusait à dire « si on peut amener du Coca-cola dans les coins les plus reculés d'Afrique, il ne devrait pas être impossible d'en faire autant avec des médicaments".
En 2001, il avait fondé la Fondation PharmAccess, ONG basée à Amsterdam en vue de faciliter l'accès à la trithérapie pour les patients atteints du virus HIV et du Sida.
En 2003, il avait apporté une nouvelle pierre à l'édifice de la lutte contre le Sida en découvrant que les risques de contracter le Sida pour les bébés de femmes séropositives au Rwanda et en Ouganda chutaient à 1% s'ils recevaient des antirétroviraux pendant l'allaitement.
Depuis 2010, il défendait une nouvelle cause, l'utilisation des thérapies préventives (PREP pour pre-exposure prophylaxis) en complément des méthodes classiques de prévention (préservatif), pour une plus grande efficacité.
La chercheuse française Françoise Barré-Sinoussi qui préside la Société internationale sur le Sida (IAS), a rendu hommage, vendredi, à ce chercheur néerlandais qui a consacré sa vie à la recherche sur le VIH. "C'est une véritable tragédie qui touche notre communauté", a indiqué cette chercheuse de l'Institut Pasteur, prix Nobel de médecine en 2008 pour sa participation à la découverte du VIH.
(AIP)
cmas
Ces experts se rendaient à la Conférence internationale sur le Sida qui débute ce week-end à Melbourne, en Australie.
"Une perte immense, nous sommes très affectés", a assuré, vendredi, le directeur exécutif de l'ONG Onno Schellekens, cité dans un communiqué. "Son dévouement au traitement du virus HIV et du sida et à la santé en général ont été révolutionnaires".
Le Pr Lange, 59 ans, était impliqué dans la recherche sur le Sida depuis 30 ans. Il avait notamment travaillé à plusieurs essais importants sur les thérapies antirétrovirales et sur la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Père de cinq enfants, il dirigeait le département de santé mondiale à l'université d'Amsterdam et voyageait avec sa compagne, Jacqueline Van Tongeren.
De 1992 à 1995, il avait été chef de la recherche clinique et du développement des médicaments au sein du programme mondial de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le Sida. Puis il avait présidé, entre 2002 et 2004, la Société internationale sur le sida (International Aids Society ou IAS), qui organise la conférence de Melbourne.
Avocat des bi- et trithérapies. Dès le milieu des années 1990, il avait plaidé en faveur des thérapies combinées pour lutter contre le Sida. "C'est une illusion de penser qu'une monothérapie avec un seul agent antirétroviral peut venir à bout de la maladie", écrivait-il en 1995, car le développement des résistances au traitement réduit son efficacité.
Dans le cadre de ce combat, il avait défendu le travail du chercheur controversé David Ho, qui traitait les malades en leur prescrivant une vingtaine de pilules par jour, cocktails de plusieurs traitements. Il avait été jusqu'à défendre les travaux de son collègue dans les colonnes du "Wall Street Journal", expliquant que "le travail de David ces dernières années a totalement transformé la compréhension du HIV".
Autre cheval de bataille de Joep Lang, rendre les traitements contre le sida accessibles aux pays du continent africain. Il s'amusait à dire « si on peut amener du Coca-cola dans les coins les plus reculés d'Afrique, il ne devrait pas être impossible d'en faire autant avec des médicaments".
En 2001, il avait fondé la Fondation PharmAccess, ONG basée à Amsterdam en vue de faciliter l'accès à la trithérapie pour les patients atteints du virus HIV et du Sida.
En 2003, il avait apporté une nouvelle pierre à l'édifice de la lutte contre le Sida en découvrant que les risques de contracter le Sida pour les bébés de femmes séropositives au Rwanda et en Ouganda chutaient à 1% s'ils recevaient des antirétroviraux pendant l'allaitement.
Depuis 2010, il défendait une nouvelle cause, l'utilisation des thérapies préventives (PREP pour pre-exposure prophylaxis) en complément des méthodes classiques de prévention (préservatif), pour une plus grande efficacité.
La chercheuse française Françoise Barré-Sinoussi qui préside la Société internationale sur le Sida (IAS), a rendu hommage, vendredi, à ce chercheur néerlandais qui a consacré sa vie à la recherche sur le VIH. "C'est une véritable tragédie qui touche notre communauté", a indiqué cette chercheuse de l'Institut Pasteur, prix Nobel de médecine en 2008 pour sa participation à la découverte du VIH.
(AIP)
cmas