Depuis la réapparition de la fièvre Ebola sur le continent, tous les pays affectés se tournent instinctivement vers la médecine moderne. Or en Afrique, 70% environ de la population se fait soigner chez les tradipraticiens, soit par simple réflexe, soit à cause du coût élevé des traitements modernes. La terrible épidémie échappe t-elle à la science de nos guérisseurs et autres herboristes, qui pourtant arrivent à traiter avec une efficacité scientifiquement reconnue, de nombreuses maladies que la médecine moderne échoue à vaincre? La drépanocytose, une pathologie tropicale, inexistante chez les Blancs, en est un exemple concret. En Guinée, premier pays touché par l'épidémie, certaines personnes affolées par les ravages du virus auquel aucun médicament moderne ne résiste, ont préféré recourir aux marabouts et aux féticheurs. L'occasion faisant le larron, ces vendeurs d'illusions confectionnent des talismans de protection contre cette redoutable maladie qui serait selon eux d'origine mystique. C'est justement là le problème. Entre ces charlatans et les vrais praticiens de la médecine traditionnelle, la confusion est vite faite. C'est ce qui explique l'extrême méfiance des pouvoirs publics à l'égard des tenants de la médecine traditionnelle. Pourtant, de nombreux pays africains expérimentent depuis longtemps la naturothérapie qui produit des résultats plus que satisfaisants. Les pays anglophones comme la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda et le Ghana, ont dans le domaine, une bonne longueur d'avance sur leurs homologues francophones. Au moment où Ebola constitue un véritable défi sanitaire pour tout un continent, il est urgent que les dirigeants africains envisagent d'autres solutions que celles utilisées actuellement, à savoir les traitements modernes qui échouent dans bien des cas, à dompter le mal. Ebola tirerait son nom d'une rivière en République Démocratique du Congo (RDC), c'est une maladie qui serait donc d'origine typiquement africaine. Alors, pourquoi ne pas oser une thérapie locale contre le mal? Au lieu d'attendre impatiemment que les occidentaux sortent de leurs labos pour nous proposer leurs trouvailles, que les Africains aussi entrent dans leurs ''bois sacrés'' pour en sortir quelque chose également. Le Ghanéen Drobo II de vénéré mémoire, a déjà ouvert la voie. Il y a encore bien d'autres Drobo sur le continent.
Charles d'Almeida
Charles d'Almeida