Tous les prisonniers politiques incarcérés à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca), au moins 300 personnes, observent depuis le lundi 1er septembre dernier une grève de la faim dans ce pénitencier, avons-nous constaté sur place. Hier matin au cours de notre passage, des détenus politiques ont refusé de recevoir de la visite alors que c’était un jour de « communiqué », c’est- à- dire un jour de visite. Cloîtrés dans leurs cellules au bâtiment des assimilés et au bâtiment C (réservé aux criminels), ces détenus se sont abstenus de descendre de leurs immeubles. Selon des sources pénitentiaires, les prisonniers politiques sont incarcérés pour la plupart depuis le renversement du président Laurent Gbagbo. « Ils se plaignent des mauvaises conditions de détention et surtout du mépris affiché par les nouveaux dirigeants du pays quant à leur libération ou à tout le moins leur jugement afin qu’ils soient situés sur leur sort. Sinon comment comprendre qu’un homme puisse croupir dans une prison sans être entendu par un juge ni savoir le motif pour lequel il est détenu ?Veut-on le tuer à petit feu sous prétexte qu’il aurait supporté le président Gbagbo ? C’est absurde ! » s’est offusquée une source qui a requis l’anonymat. Informé de la grève de faim des détenus politiques, le directeur de l’administration pénitentiaire(Dap) a entamé des négociations avec les grévistes lundi dernier pour décanter la situation qui perdure.
Didier Kéi
Didier Kéi