L’Afrique de l’Ouest a besoin de 200 millions de dollars pour lutter contre Ebola

NEW YORK (Nations Unies) - La Sierra Leone, le Libéria et la Guinée, trois pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par l’épidémie d’Ebola, ont besoin de 200 millions de dollars pour stopper la propagation du virus, a indiqué le chef de la Santé du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Mickey Chopra, dans une interview accordée à Xinhua.

"L’ampleur de l’épidémie d’Ebola est du jamais vu. Ellle a déjà tué 4.000 personnes [en] Sierra Leone, au Liberia et en Guinée", a indiqué M. Chopra.

Le virus a été détecté pour la première fois en mars dernier et l’épidémie a déjà fait plus de 4.400 morts. Selon M. Chopra, Ebola est un virus qui se propage lentement car il n’est pas si facile de se faire infecter.

"Il se propage à travers les sécrétions corporelles comme la sueur, le vomi ou la diarrhée", a rappelé Dr Chopra, ancien directeur du Conseil de recherche médicale de l’Afrique du Sud.

Pour être contaminé, on doit toucher le vomi, la sueur ou la diarrhée d’une personne déjà infectée par le virus Ebola et il faut que ces sécrétions entrent en contact avec la bouche ou les yeux, car la peau offre une bonne protection, a expliqué M. Chopra.

Jusqu’à présent, "Ebola affecte particulièrement les femmes et les enfants", a-t-il souligné.

IMPACT D’EBOLA SUR LA FEMME ET L’ENFANT

"Les enfants en particulier ont été exposés aux vomissements ou à la sueur de personnes malades", a indiqué M. Chopra.

Les dernières statistiques montrent que la majorité de personnes infectées par le virus Ebola sont des femmes et des enfants.

Pour être exact, "nous savons qu’environ 25% à 30% (des personnes infectées) sont des enfants", a indiqué M. Chopra.

Les femmes et les enfants qui sont les plus touchés par Ebola en Sierra Léone, au Libéria et en Guinée. Dans ces pays, les installations pour traiter le virus sont inadéquates et médiocres, a indiqué M. Chopra. De plus, les systèmes de santé n’étaient pas prêts à répondre rapidement à l’épidémie d’Ebola, a-t-il ajouté.

Pour sensibiliser davantage la population au virus Ebola et renforcer les systèmes de santé de ces pays, l’UNICEF a fait un appel aux dons.

"Nous avons besoin de 200 millions de dollars pour passer au moins la première phase de l’épidémie", a-t-il indiqué.

La démarche de l’UNICEF s’inscrit dans le cadre d’un appel aux dons plus ambitieux sur une période de six mois portant sur 987,8 millions de dollars dont les gouvernements et les organismes humanitaires ont besoin pour combattre l’épidémie.

Par ailleurs, pour lutter contre le virus, il faut plus d’éducation et de sensibilisation, a ajouté M. Chopra.

SENSIBILISATION

Afin d’arrêter la propagation du virus Ebola, l’éducation et des changements d’habitudes, comme se laver les mains et éviter qu’elles n’entrent en contact avec la bouche et le visage, sont très importants, a indiqué M. Chopra.

Dans le cadre de cet effort, l’UNICEF travaille avec des milliers de bénévoles, travailleurs communautaires et éducateurs qui font du porte à porte pour sensibiliser la population au sujet du virus, a expliqué M. Chopra.

En outre, l’UNICEF travaille en collaboration avec les chaînes de télévision, les stations de radio, les DJ, les chanteurs et autres musiciens, a-t-il dit.

"Des milliers de personnes sont mobilisées (...) et nous cherchons les survivants pour travailler avec eux", a indiqué M. Chopra. "Alors, ils (...) peuvent transmettre le message que ce n’est pas une condamnation à mort".

"L’Ebola peut être évité", a-t-il déclaré, ajoutant que pour le moment, les survivants d’Ebola en Sierra Leone éduquent la population et aident les enfants.

"En Sierra Leone, nous sommes en train de recruter 2.500 survivants", a-t-il dit.

Passer par les survivants est donc l’un des moyens de surmonter les obstacles pour prodiguer des soins aux enfants, parler aux familles et éduquer la population, a-t-il souligné.