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Société Publié le lundi 3 novembre 2014 | Treichville Notre Cité

Enquête express: Comment l’Islam s’est implanté et a connu un développement fulgurant à Treichville

Treichville, commune cosmopolite dont la démographie a explosé au file des années est aussi le lieu où se croisent et se côtoient les religions du monde entier. L'une des plus représentées est la religion musulmane avec plus de 40 mosquées officielles reparties sur l’étendue du territoire communal. Dans cette enquête, il est question d’expliquer l’implantation et le développement de la religion musulmane à Treichville.

La floraison de lieux de culte musulman est la preuve que les populations aussi diverses présentes dans la cité N'Zassa vivent en bonne intelligence grâce à une politique savamment menée par le Maire François A. Amichia et son Conseil municipal. Pour preuve, un Adjoint au maire Traoré Moussa dit Moussa Dyss a en charge les religions et les communautés traditionnelles. Cette enquête express est le début d'une série que nous allons mener sur les différentes religions, leurs implantations et implications dans le développement de la commune.

Implantation et origine de l'Islam à Treichville

L'implantation de l'Islam à Treichville date de la période du peuplement de cette terre (Anoumabo). Il serait donc difficile de la dater. Mais on peut affirmer sans risque de se tromper qu'elle s'est faite avec les vagues successives d'autochtones et de migrants venus à la recherche de meilleures conditions de vie de 1920 à 1924.
En 1931, des Wolofs Sénégalais bâtirent une mosquée qui reçut le sobriquet de mosquée "Wolof " puis ‘‘Sénégalaise’’ à l'Avenue 8 rue 9. El Hadj Souley Sall en devint l'Imam de 1884 à 1944.
Selon Tierno Sall, fils du 1er Imam de Treichville, tous ceux qui ont précédé sa génération ou qui ont aujourd'hui 80 ans sont passés par l'école coranique qui se trouvait dans la cour familiale à l'Avenue 6 rue 11 avant d'aller vers l'enseignement occidental ou autres formations. Une autre mosquée, celle de l'Avenue 8 rue 15 dite "Dioula" fut érigée et confiée à Fétégué Konaté, originaire de la Haulte Volta (Burkina Faso actuel) qui exerça ces fonctions jusqu’à sa mort en 1952. Une notice de F.Boubackar Sacko dans l'ouvrage: L'Abidjan Musulmane dans le contexte Ivoirien, confie que Idrissa Seynou, mossi d'origine, fut le premier migrant à franchir la lagune pour s'installer à Anoumabo en 1920 et aussi fut le 1er à entreprendre des travaux de déboisement de la parcelle de l'actuelle mosquée un jeudi. 15 ans après la première mosquée entre 1944 et 1947, la troisième mosquée, dite "Peul", fut construite dans le quartier de l’Avenue 20 rue 17. Elle servait à l'époque pour les prières en semaine. Pour Tierno Sall, la prolifération des lieux de prières aujourd'hui est due en partie à l'explosion démographique, l’éloignement des habitations par rapport aux mosquées. Mais en grande partie aussi par la loi cadre qui en 1958 a permis à l'élite catholique nègre de remplacer les missionnaires. Ainsi l'élite musulmane autochtone .................................

La religion musulmane après l’indépendance

Né en 1950 et autodidacte, El Hadj Youssouf Coulibaly est le coordonnateur CNI (Conseil National Islamique) et COSIM (Conseil Supérieur des Imams) section de Treichville, membre du bureau exécutif du COSIM et Imam de la mosquée Al Kawsar à l’Avenue 15 rue 38. Faisant un petit historique de l’évolution, il reconnait que les choses ont véritablement évolué dans les années 60. Ceux qui allaient à l'école coranique et ceux qui allaient à l’école occidentale avaient des préjugés les uns des autres. Ils s'acceptaient difficilement, c'est à cette période que va naître l'idée d'organiser en 1968 des rencontres sportives et culturelles pour rapprocher et dissiper les susceptibilités dues aux préjugés.
En 1978, naît l'AJMT (Association des jeunes Musulmans de Treichville) qui sera le pas avancé des efforts pour une nouvelle vision de l'Islam. Comme anecdote, il nous raconte qu'il s'arrangeait à organiser des prêches au petit matin lors des booms auxquels lui et ses amis prenaient part. Ainsi, ils arrivaient à montrer une autre image de leur religion. Il explique que cette pratique a notablement changé les rapports entre jeunes. « Les jeunes musulmans qui pratiquaient l'enseignement laïc nous faisaient partager l'instruction occidentale et l'expression orale, en retour, nous leur donnions des notions sur les valeurs islamiques », a-t-il confié. Concernant l’évolution de l'Islam à Treichville et la prolifération des lieux de cultes musulmans qui semble désordonnée, l'homme de Dieu pense qu'il y a un changement qualitatif et quantitatif. Et cela par le changement du nom des lieux des mosquées (on ne dira plus mosquée Ahoussa, mosquée Dioula ou mosquée Yorouba mais plus tôt.............................).
Au niveau du bureau du COSIM, toute les entités sont représentées et parlent d'une même voix, nous réfléchissons à la réglementation de la création des mosquées. L'Imam Coulibaly Youssouf estime que la difficulté réside dans l’interprétation de certains textes. Pour exemple, l'Imam Malick du temps du Prophète Mouhammad (SAW) estime que pour diriger une prière, il faut un minimum de 40 fidèles, le coordinateur du COSIM et du CNI section Treichville estime qu'il faut adapter les textes à l’évolution.

La cohabitation inter-religieuse.

En ce qui concerne la cohabitation, notre interlocuteur estime que l'Islam se comporte bien à Treichville et joue pleinement son rôle de fédérateur et de conciliateur. En termes d'acquis, il nous dira qu'ils sont nombreux. "Nous avons réussi à canaliser une jeunesse qui, hier était désœuvrée. Grâce à nos conseils, nous avons pu éviter le phénomène des" microbes" dans notre commune et de plus en plus, les jeunes se tournent vers la religion comme repère". Il a donc salué les rapports fraternels qui lient les différentes confessions religieuses de la commune et cette harmonie due en grande partie à l'autorité communale. "Treichville est un village et nous sommes entre frères, et en tant qu'enfant de Treichville, nous continuons à prier pour la stabilité, le développement et le bonheur des populations. Le Maire François Albert Amichia est un homme juste et épris de paix, nous sommes fiers de lui et l'encourageons à poursuivre son œuvre de bâtisseur pour le bonheur des populations. Nous revenons de la Mecque où nous avons prié pour la commune et ses enfants. Notre désir le plus ardent est de construire une école confessionnelle islamique digne de ce nom où nos enfants pourront suivre leurs études et se mettre au service de l’État. L'histoire de l'Islam à Treichville est riche et ils sont nombreux, les sachants qui auraient pu encore et encore nous enrichir de leur savoir. Des documents tels que: L'Abidjan Musulmane dans le contexte Ivoirien ou encore les Notices de F. Boubackar Sacko, nous ont permis d'illustrer nos recherches. Sans avoir la prétention d'avoir touché à l’essentiel, nous pensons humblement apporter notre contribution à cette histoire récente de la cité N'Zassa, comme aime à l'appeler son Premier magistrat, François Albert Amichia.

Remerciemnts
-Traoré Moussa Adjoint au Maire
-El Hadj Coulibaly Youssoufou
et Tierno Sall pour leur contribution.

KSK
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