Communément appelés « bleu bleu », « Tof » ou « rivodrine », voici quelques comprimés vendus en bordure des voiries, très prisés par les conducteurs de transport en commun, pour stimuler leur sens et les tenir en éveil. Des drogues qui représentent un danger pour le conducteur et le passager.
Diaby K. est chauffeur de véhicule de transport en commun « wôrô wôrô ». L’usage de ces petits comprimés, il reconnaît que c’est monnaie courante dans le milieu des chauffeurs. « Ce sont de petits comprimés que les chauffeurs utilisent pour se sentir bien toute la journée. Cela permet aussi de ne pas ressentir la fatigue », explique-t-il. Même s’il assure ne pas en consommer, Diaby reconnait que certains de ses collègues ne peuvent s’en passer. « Ils ont l’habitude de prendre çà le matin », souligne l’homme, révélant que lors de la consommation de ces drogues, les chauffeurs y ajoutent du « café noir serré». Pourquoi utiliser deux stimulants à la fois, à savoir le café et les comprimés ? R.B, rencontré sur une gare routière à Adjamé (nord d’Abidjan) explique que ce mélange permet d’augmenter la dose des comprimés. Ce jeune homme qui en est un consommateur avéré indique que la posologie dépend de l’activité exercée, car selon lui, l’utilisation de ses « drogues » n’est pas l’apanage seul des chauffeurs de véhicule de transport. On compte parmi les consommateurs, des ferrailleurs et des jeunes qui travaillent à la casse, en somme des personnes dont l’activité nécessite des efforts physiques. « Le but est de fournir beaucoup d’efforts sans sentir la fatigue afin de se faire plus d’argent », confie-t-il. Il existe plusieurs variétés, mais les plus prisées comme nous l’avons précédemment cité sont : bleu bleu, Tof et rivodrine. Il n’existe pour ses produits aucune indication, encore moins une contre indication, « Certaines personnes peuvent prendre deux ‘’bleu bleu’’ avec un café serré ou prendre en même temps un tof et un bleu avec le café serré », indique-t-il. Ces drogues qui sont accessibles pour la modique somme de 200Fcfa ne sont-elles pas sans danger pour ceux qui la consomment ?
En plus de l’effet recherché à savoir l’absence de fatigue, l’excitation est au rendez-vous. Qui n’a jamais vu un chauffeur de véhicule, les yeux d’un rouge vif, comme s’il n’avait pas dormi depuis des lustres, roulant à tombeau ouvert ne se préoccupant guère de la vie des passagers qu’il met quotidiennement en danger ? Junior Amani, Chauffeur de Gbaka reconnaît que l’utilisation des comprimés modifie le comportement et les poussent à commettre des actes indignes. Entre autres violences verbales, parfois physiques sur les clients et autres passagers. Mais cette consommation de produits dopants agit malheureusement sur la santé qui se dégrade au fil du temps pouvant conduire à la mort. « Avec le temps, le corps est fatigué et ne peut plus lutter contre les maladies », indique Eugène, réparateur de machine. Même si sur le lieu de travail les clients et ou leurs collègues sont les premières victimes, il ne faut pas ignorer l’entourage immédiat du consommateur qui reste une victime potentielle.
Vendus au vu et au su de tous
Pour se procurer ces drogues nul besoin de se rendre dans un fumoir ou à la cachette d’un quelconque dealer. Elles se vendent au nez et à la barbe de tous. Le matin, à midi, le soir, on peut y avoir accès. Mais pour se faire, il faut être un initié ou effectuer le premier achat avec un client habituel dans un premier temps. Assise derrière sa marchandise, une quinquagénaire, la seule qui ait accepté de se confier, s’est spécialisée dans la vente de médicaments de rue. Sur son étalage, on trouve un peu de tout : des comprimés contre les vers, les douleurs, etc qui sont vendus en pharmacie, mais aussi ceux importés des pays de la sous-région. Mais c’est principalement d’un pays limitrophe que proviennent ces drogues.
Originaire d’un pays frère, cette dame qui a requis l’anonymat explique que c’est un commerce rentable vu le nombre important de clients qu’elle a. « C’est un commerce qui marche beaucoup. Tu peux avoir 98 ou 100% de bénéfice », révèle-t-elle. Mais il faut faire preuve d’une extrême prudence, car la brigade des stupéfiants peut faire irruption à n’importe quel moment. Si depuis qu’elle exerce ce métier elle ne tient pas à révéler les secrets, pour autant elle raconte les astuces qu’elle utilise pour ne pas se faire épingler. A.K explique qu’elle effectue quelquefois le déplacement, mais la plupart du temps ces fournisseurs viennent la ravitailler jusqu’à Abidjan, ainsi que d’autres vendeuses. Comment ces fournisseurs arrivent à faire entrer facilement sur le territoire ivoirien, ces drogues, sans qu’ils ne soient arrêtés aux différents postes frontières ? Même si de temps en temps quelques prises font l’objet de tapage médiatique, une quantité non négligeable arrive jusqu’aux différents points de vente. Laxisme ou complicité ?
Par Mireille YAPO
Diaby K. est chauffeur de véhicule de transport en commun « wôrô wôrô ». L’usage de ces petits comprimés, il reconnaît que c’est monnaie courante dans le milieu des chauffeurs. « Ce sont de petits comprimés que les chauffeurs utilisent pour se sentir bien toute la journée. Cela permet aussi de ne pas ressentir la fatigue », explique-t-il. Même s’il assure ne pas en consommer, Diaby reconnait que certains de ses collègues ne peuvent s’en passer. « Ils ont l’habitude de prendre çà le matin », souligne l’homme, révélant que lors de la consommation de ces drogues, les chauffeurs y ajoutent du « café noir serré». Pourquoi utiliser deux stimulants à la fois, à savoir le café et les comprimés ? R.B, rencontré sur une gare routière à Adjamé (nord d’Abidjan) explique que ce mélange permet d’augmenter la dose des comprimés. Ce jeune homme qui en est un consommateur avéré indique que la posologie dépend de l’activité exercée, car selon lui, l’utilisation de ses « drogues » n’est pas l’apanage seul des chauffeurs de véhicule de transport. On compte parmi les consommateurs, des ferrailleurs et des jeunes qui travaillent à la casse, en somme des personnes dont l’activité nécessite des efforts physiques. « Le but est de fournir beaucoup d’efforts sans sentir la fatigue afin de se faire plus d’argent », confie-t-il. Il existe plusieurs variétés, mais les plus prisées comme nous l’avons précédemment cité sont : bleu bleu, Tof et rivodrine. Il n’existe pour ses produits aucune indication, encore moins une contre indication, « Certaines personnes peuvent prendre deux ‘’bleu bleu’’ avec un café serré ou prendre en même temps un tof et un bleu avec le café serré », indique-t-il. Ces drogues qui sont accessibles pour la modique somme de 200Fcfa ne sont-elles pas sans danger pour ceux qui la consomment ?
En plus de l’effet recherché à savoir l’absence de fatigue, l’excitation est au rendez-vous. Qui n’a jamais vu un chauffeur de véhicule, les yeux d’un rouge vif, comme s’il n’avait pas dormi depuis des lustres, roulant à tombeau ouvert ne se préoccupant guère de la vie des passagers qu’il met quotidiennement en danger ? Junior Amani, Chauffeur de Gbaka reconnaît que l’utilisation des comprimés modifie le comportement et les poussent à commettre des actes indignes. Entre autres violences verbales, parfois physiques sur les clients et autres passagers. Mais cette consommation de produits dopants agit malheureusement sur la santé qui se dégrade au fil du temps pouvant conduire à la mort. « Avec le temps, le corps est fatigué et ne peut plus lutter contre les maladies », indique Eugène, réparateur de machine. Même si sur le lieu de travail les clients et ou leurs collègues sont les premières victimes, il ne faut pas ignorer l’entourage immédiat du consommateur qui reste une victime potentielle.
Vendus au vu et au su de tous
Pour se procurer ces drogues nul besoin de se rendre dans un fumoir ou à la cachette d’un quelconque dealer. Elles se vendent au nez et à la barbe de tous. Le matin, à midi, le soir, on peut y avoir accès. Mais pour se faire, il faut être un initié ou effectuer le premier achat avec un client habituel dans un premier temps. Assise derrière sa marchandise, une quinquagénaire, la seule qui ait accepté de se confier, s’est spécialisée dans la vente de médicaments de rue. Sur son étalage, on trouve un peu de tout : des comprimés contre les vers, les douleurs, etc qui sont vendus en pharmacie, mais aussi ceux importés des pays de la sous-région. Mais c’est principalement d’un pays limitrophe que proviennent ces drogues.
Originaire d’un pays frère, cette dame qui a requis l’anonymat explique que c’est un commerce rentable vu le nombre important de clients qu’elle a. « C’est un commerce qui marche beaucoup. Tu peux avoir 98 ou 100% de bénéfice », révèle-t-elle. Mais il faut faire preuve d’une extrême prudence, car la brigade des stupéfiants peut faire irruption à n’importe quel moment. Si depuis qu’elle exerce ce métier elle ne tient pas à révéler les secrets, pour autant elle raconte les astuces qu’elle utilise pour ne pas se faire épingler. A.K explique qu’elle effectue quelquefois le déplacement, mais la plupart du temps ces fournisseurs viennent la ravitailler jusqu’à Abidjan, ainsi que d’autres vendeuses. Comment ces fournisseurs arrivent à faire entrer facilement sur le territoire ivoirien, ces drogues, sans qu’ils ne soient arrêtés aux différents postes frontières ? Même si de temps en temps quelques prises font l’objet de tapage médiatique, une quantité non négligeable arrive jusqu’aux différents points de vente. Laxisme ou complicité ?
Par Mireille YAPO