ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 19 novembre 2014 – La lenteur des progrès dans l’assainissement et la pratique courante de la défécation à l’air libre fait que 7 millions de personnes en Côte d’Ivoire continuent de poser un risque pour les enfants et leurs communautés, a affirmé l’UNICEF à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes.
Dans le monde, environ 2,5 milliards de personnes ne sont pas équipées de toilettes adéquates et, parmi celles-ci, 1 milliard pratiquent la défécation à l’air libre - dans les champs, dans les buissons, dans les étendues d’eau – faisant courir à la population, particulièrement aux enfants, le risque de maladies fécales-orales potentiellement mortelles comme la diarrhée. En Côte d’Ivoire, la diarrhée constitue l’une des trois principales causes de décès des enfants de moins de cinq ans. L’absence d’accès à de l’eau potable, à l’assainissement et à une hygiène de base, accentue cette vulnérabilité.
« Le manque d’assainissement est un indicateur fiable de la façon dont vit la population la plus pauvre d’un pays, » constate Sanjay Wijesekera, Responsable des programmes mondiaux d’eau, d’assainissement et d’hygiène à l’UNICEF. « Mais bien que ce soient les pauvres qui, dans la très grande majorité, ne disposent pas de toilettes, chacun souffre de l’effet de la contamination provoqué par la défécation à l’air libre et par conséquent, chacun devrait comprendre qu’il est urgent de résoudre ce problème. »
L’appel pour mettre fin à la pratique de la défécation à l’air libre prend une urgence nouvelle car les liens avec le retard de croissance chez l’enfant deviennent de plus en plus évidents. De plus, chaque franc investi dans l’amélioration de l’assainissement dans les pays en développement comme la Côte d’Ivoire donne un retour sur investissement 10 fois plus élevé et accélère la croissance économique d’un pays.
L’UNICEF en partenariat avec le gouvernement de Côte d’Ivoire, la Commission européenne et les Pays-Bas met en œuvre en Côte d’Ivoire l’approche d’Assainissement Total Piloté par les Communautés (ATPC) qui, depuis le début de l’année, a déjà été lancé dans 1,250 villages et a touché près de 600,000 personnes. Le programme a déjà incité plus de 529 de ces communautés à mettre fin à la défécation à l’air libre. Par ce programme qui est en vigueur dans plus de 50 pays dans le monde, l’UNICEF tente de faire face au problème au niveau local en faisant participer les communautés à la recherche de solutions.
« Le problème avec la défécation à l’air libre, c’est que la pratique relève à la fois de l’équité et de la dignité et très souvent aussi de la sécurité, notamment celle des femmes et des filles », fait valoir Sanjay Wijesekera. « Elles doivent attendre la nuit pour faire leurs besoins, ce qui leur pose le risque d’une agression. »