C’est le branle-bas en ce moment au Pdci. Les irréductibles ont décidé d’entrer en action. L’ancien ministre des Affaires étrangères de Houphouët, Essy Amara, député Pdci de Port-Bouët, Bertin Kouadio Konan, dit Kkb ont confirmé leurs candidatures.
Une déclaration de candidature attribuée à l’ancien ministre des affaires étrangères Essy Amara a été lue vendredi dernier dans un luxueux hôtel du Plateau. Le natif de l’Est de la Côte d’Ivoire (Kouassidatékro) a exposé sa vision de la Côte d’Ivoire et dit pourquoi le doyen des partis politiques doit être à l’avant-garde du combat pour la démocratie. «Le Pdci-Rda se doit de reconstruire la politique d’insertion humaine et de rassemblement démocratique qui nous fait tellement défaut par ces temps fragiles. Notre passé plaide pour nous. Même si la politique de reconstruction est également à inscrire à notre actif, nous ne pouvons pas continuer à nous abriter derrière des chiffres performants quand certains de nos partenaires financiers, la Banque Mondiale elle-même, nous mettent en garde en nous indiquant que « l’embellie économique cache encore des poches d’inégalités sociales et des courbes de chômage», dit Essy Amara dans sa déclaration. Ce qui se tramait dans les couloirs de la maison du parti à Cocody et même dans les milieux Pdci de la diaspora est aujourd’hui une réalité. Essy Amara est candidat « pour un nouveau houphouétien». Après l’épisode du 12e congrès, c’est encore l’ancien président des jeunes du Pdci qui a fini par jeter le masque vendredi dernier pour annoncer sa candidature. Kkb dit être candidat pour « sauver la mémoire du père fondateur Félix Houphouët-Boigny » mais aussi pour «sauver le Pdci». « Ne pas avoir de candidature en 2015, c’est assister à l’acte de décès du Pdci », dénonce-t-il. On croyait Kkb en mission pour un baron du vieux parti, voilà qu’il décide de porter, contre le gré du Pdci, son maillot pour en défendre les couleurs aux futures joutes électorales.
Les bruits de couloir annoncent également une candidature de Charles Konan Banny pour les prochains jours. Si ceci devenait une réalité, ce serait un vrai, estocade, un coup de massue porté contre l’appel de Daoukro.
Bédié déstabilisé ?
L’initiateur de l’appel de Daoukro en sera sûrement gêné. Depuis son appel, dans une conjugaison d’efforts et d’arguments, les cadres du Pdci sont descendus dans l’arène pour expliquer aux militants les bien-fondés de l’option prise par Bédié de faire d’Alassane Ouattara le candidat du Pdci. L’on savait que la manière et le moment choisis par le sphinx de Daoukro pour lancer son appel allaient produire des étincelles. Lui-même savait les limites de son choix car, il parlait déjà des irréductibles de son camp. Aujourd’hui avec les candidatures de Kkb et d’Essy Amara, c’est toute la stratégie de la mise en œuvre de l’appel de Daoukro qu’il faut repenser. Pour sûr, des cadres du Pdci qui jusque-là se gardaient de prendre toute position, pourraient se reconnaître en Essy ou en Kkb et faire ouvertement campagne à leurs côtés. Un bémol pour l’appel de Daoukro qui se verrait réduit au simple slogan et le Rdr, allié du Pdci pourrait commencer à émettre des doutes. Lui, en tant que parti au pouvoir qui s’est refusé de bâtir sa stratégie indépendamment de l’appel de Daoukro. Il ne faut pas s’étonner que des voix discordantes s’élèvent de ce côté-là pour crier à la trahison. Tout n’est pas pour autant perdu pour Henri Konan Bédié, qui en plus de son poids personnel pourrait mettre la force du dialogue dans la balance pour ramener à lui Essy Amara même si Kkb a définitivement rompu les amarres avec son « père » politique.
La convention en question
De plus en plus, au Pdci, la pression monte et la symphonie annoncée autour de la future convention devant entériner l’appel de Daoukro risque de faire pschitt. Déjà, des secrétaires généraux de section et des membres du bureau politique sont à la manœuvre pour que le bureau politique de ce mois de décembre adopte la date définitive de la convention et se prononce clairement en faveur d’un candidat Pdci « pur-sang ». C’est une autre épreuve pour la direction du Pdci qui devra désormais composer avec la fronde de certains militants qui refusent de rentrer dans les rangs. Mais que ce soit la candidature d’Essy Amara, celle de Kkb ou encore celle de Banny à venir, certains au Rhdp estiment que la majorité sociologique du Pdci se trouve avec Henri Konan Bédié et que tout ce qui se fait sans lui, ne relève pas du Pdci. Il n’y a donc pas photo selon ceux-ci. Faut-il y croire ?
S. Debailly
Une déclaration de candidature attribuée à l’ancien ministre des affaires étrangères Essy Amara a été lue vendredi dernier dans un luxueux hôtel du Plateau. Le natif de l’Est de la Côte d’Ivoire (Kouassidatékro) a exposé sa vision de la Côte d’Ivoire et dit pourquoi le doyen des partis politiques doit être à l’avant-garde du combat pour la démocratie. «Le Pdci-Rda se doit de reconstruire la politique d’insertion humaine et de rassemblement démocratique qui nous fait tellement défaut par ces temps fragiles. Notre passé plaide pour nous. Même si la politique de reconstruction est également à inscrire à notre actif, nous ne pouvons pas continuer à nous abriter derrière des chiffres performants quand certains de nos partenaires financiers, la Banque Mondiale elle-même, nous mettent en garde en nous indiquant que « l’embellie économique cache encore des poches d’inégalités sociales et des courbes de chômage», dit Essy Amara dans sa déclaration. Ce qui se tramait dans les couloirs de la maison du parti à Cocody et même dans les milieux Pdci de la diaspora est aujourd’hui une réalité. Essy Amara est candidat « pour un nouveau houphouétien». Après l’épisode du 12e congrès, c’est encore l’ancien président des jeunes du Pdci qui a fini par jeter le masque vendredi dernier pour annoncer sa candidature. Kkb dit être candidat pour « sauver la mémoire du père fondateur Félix Houphouët-Boigny » mais aussi pour «sauver le Pdci». « Ne pas avoir de candidature en 2015, c’est assister à l’acte de décès du Pdci », dénonce-t-il. On croyait Kkb en mission pour un baron du vieux parti, voilà qu’il décide de porter, contre le gré du Pdci, son maillot pour en défendre les couleurs aux futures joutes électorales.
Les bruits de couloir annoncent également une candidature de Charles Konan Banny pour les prochains jours. Si ceci devenait une réalité, ce serait un vrai, estocade, un coup de massue porté contre l’appel de Daoukro.
Bédié déstabilisé ?
L’initiateur de l’appel de Daoukro en sera sûrement gêné. Depuis son appel, dans une conjugaison d’efforts et d’arguments, les cadres du Pdci sont descendus dans l’arène pour expliquer aux militants les bien-fondés de l’option prise par Bédié de faire d’Alassane Ouattara le candidat du Pdci. L’on savait que la manière et le moment choisis par le sphinx de Daoukro pour lancer son appel allaient produire des étincelles. Lui-même savait les limites de son choix car, il parlait déjà des irréductibles de son camp. Aujourd’hui avec les candidatures de Kkb et d’Essy Amara, c’est toute la stratégie de la mise en œuvre de l’appel de Daoukro qu’il faut repenser. Pour sûr, des cadres du Pdci qui jusque-là se gardaient de prendre toute position, pourraient se reconnaître en Essy ou en Kkb et faire ouvertement campagne à leurs côtés. Un bémol pour l’appel de Daoukro qui se verrait réduit au simple slogan et le Rdr, allié du Pdci pourrait commencer à émettre des doutes. Lui, en tant que parti au pouvoir qui s’est refusé de bâtir sa stratégie indépendamment de l’appel de Daoukro. Il ne faut pas s’étonner que des voix discordantes s’élèvent de ce côté-là pour crier à la trahison. Tout n’est pas pour autant perdu pour Henri Konan Bédié, qui en plus de son poids personnel pourrait mettre la force du dialogue dans la balance pour ramener à lui Essy Amara même si Kkb a définitivement rompu les amarres avec son « père » politique.
La convention en question
De plus en plus, au Pdci, la pression monte et la symphonie annoncée autour de la future convention devant entériner l’appel de Daoukro risque de faire pschitt. Déjà, des secrétaires généraux de section et des membres du bureau politique sont à la manœuvre pour que le bureau politique de ce mois de décembre adopte la date définitive de la convention et se prononce clairement en faveur d’un candidat Pdci « pur-sang ». C’est une autre épreuve pour la direction du Pdci qui devra désormais composer avec la fronde de certains militants qui refusent de rentrer dans les rangs. Mais que ce soit la candidature d’Essy Amara, celle de Kkb ou encore celle de Banny à venir, certains au Rhdp estiment que la majorité sociologique du Pdci se trouve avec Henri Konan Bédié et que tout ce qui se fait sans lui, ne relève pas du Pdci. Il n’y a donc pas photo selon ceux-ci. Faut-il y croire ?
S. Debailly