Abidjan - En mordant un enfant guinéen, des petites chauves-souris mangeuses d’insectes auraient été à l’origine de l’épidémie actuelle de fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest, rapporte le site internet de La croix.
D’après une minutieuse enquête de terrain menée dans la région de Guéckédou, en Guinée, par des épidémiologistes de l’Institut Robert Koch de Berlin, l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (essentiellement Guinée, Liberia et Sierra Leone) serait due à de petites chauves-souris insectivores. Jusque-là, les chercheurs optaient plutôt pour de plus grosses chauves-souris frugivores, animaux qui ont la particularité d’être chassés et consommés dans cette région.
Selon l’enquête, des chauves-souris insectivores pourraient avoir contaminé un enfant dans le village de Meliandou, situé près de Guéckédou et considéré comme le point de départ de l’épidémie. Cet enfant de deux ans est mort d’Ebola en décembre 2013.
En un an, le virus a provoqué dans la région la mort d’au moins 7 890 personnes, sur un total de 20 171 cas enregistrés, ce qui en fait l’épidémie d’Ebola la plus longue et la plus meurtrière depuis la découverte du virus, en 1976, dans l’hôpital de Yambuku, situé sur la rivière Ebola en République démocratique du Congo.
L’enquête menée par les chercheurs allemands a montré que de petites chauves-souris insectivores colonisaient un arbre creux où les enfants du village avaient l’habitude de jouer. Cet arbre a été en partie brûlé depuis la mort de l’enfant, ce qui a détruit la colonie de chauves-souris.
Des prélèvements de cendres et de terre ont toutefois permis de retrouver des traces génétiques de ces chauves-souris mangeuses d’insectes, mais aucune trace du virus Ebola, sans doute à cause de l’incendie. Mais d’après d’autres analyses effectuées dans la région, ces chauves-souris peuvent également être porteuses du virus Ebola, comme leurs cousines frugivores.
L’enfant de deux ans « pourrait avoir été infecté en jouant dans l’arbre creux abritant une colonie de chauve-souris insectivores », avancent les chercheurs dans leur article, publié dans la revue scientifique et médicale de l’European Molecular Biology Organization (EMBO), basée à Heidelberg (Allemagne).
Toutefois, l’un des principaux signataires de cette recherche, l’épidémiologiste Fabian Leendertz de l’Institut Robert Koch, reste prudent. « Nous avons trop peu de données (…) et tout ce que nous pouvons dire est que nous devrions nous intéresser aux chauves-souris insectivores », explique-t-il. Le scientifique souligne qu’on connaît actuellement « peu de chose » sur ces chauves-souris insectivores et que son équipe a d’ailleurs engagé une étude pour en savoir plus sur ces animaux.
Une autre hypothèse sur l’origine de l’épidémie était celle d’une infection par d’autres mammifères sauvages comme des singes, eux-mêmes contaminés par les chauves-souris. Mais cette hypothèse semble écartée par les chercheurs allemands puisque aucune trace d’épidémie par Ebola dans la faune sauvage de la région n’a été détectée. « Nous avons surveillé les populations de grands mammifères près du village de Meliandou et n’avons trouvé aucun signe d’une épidémie », explique le docteur Leendertz.
Pour ce spécialiste, il ne servirait à rien de détruire les chauves-souris pour se prémunir d’Ebola. « Tuer les chauves-souris ou détruire leur habitat n’est pas une solution, explique-t-il. Cela pourrait même avoir un effet rétroactif désastreux. » Leur rôle écologique, certes peu perceptible, est essentiel, en particulier dans la régulation des insectes, notamment des moustiques, vecteurs potentiels du paludisme, note www.lacroix.com.
cmas
D’après une minutieuse enquête de terrain menée dans la région de Guéckédou, en Guinée, par des épidémiologistes de l’Institut Robert Koch de Berlin, l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (essentiellement Guinée, Liberia et Sierra Leone) serait due à de petites chauves-souris insectivores. Jusque-là, les chercheurs optaient plutôt pour de plus grosses chauves-souris frugivores, animaux qui ont la particularité d’être chassés et consommés dans cette région.
Selon l’enquête, des chauves-souris insectivores pourraient avoir contaminé un enfant dans le village de Meliandou, situé près de Guéckédou et considéré comme le point de départ de l’épidémie. Cet enfant de deux ans est mort d’Ebola en décembre 2013.
En un an, le virus a provoqué dans la région la mort d’au moins 7 890 personnes, sur un total de 20 171 cas enregistrés, ce qui en fait l’épidémie d’Ebola la plus longue et la plus meurtrière depuis la découverte du virus, en 1976, dans l’hôpital de Yambuku, situé sur la rivière Ebola en République démocratique du Congo.
L’enquête menée par les chercheurs allemands a montré que de petites chauves-souris insectivores colonisaient un arbre creux où les enfants du village avaient l’habitude de jouer. Cet arbre a été en partie brûlé depuis la mort de l’enfant, ce qui a détruit la colonie de chauves-souris.
Des prélèvements de cendres et de terre ont toutefois permis de retrouver des traces génétiques de ces chauves-souris mangeuses d’insectes, mais aucune trace du virus Ebola, sans doute à cause de l’incendie. Mais d’après d’autres analyses effectuées dans la région, ces chauves-souris peuvent également être porteuses du virus Ebola, comme leurs cousines frugivores.
L’enfant de deux ans « pourrait avoir été infecté en jouant dans l’arbre creux abritant une colonie de chauve-souris insectivores », avancent les chercheurs dans leur article, publié dans la revue scientifique et médicale de l’European Molecular Biology Organization (EMBO), basée à Heidelberg (Allemagne).
Toutefois, l’un des principaux signataires de cette recherche, l’épidémiologiste Fabian Leendertz de l’Institut Robert Koch, reste prudent. « Nous avons trop peu de données (…) et tout ce que nous pouvons dire est que nous devrions nous intéresser aux chauves-souris insectivores », explique-t-il. Le scientifique souligne qu’on connaît actuellement « peu de chose » sur ces chauves-souris insectivores et que son équipe a d’ailleurs engagé une étude pour en savoir plus sur ces animaux.
Une autre hypothèse sur l’origine de l’épidémie était celle d’une infection par d’autres mammifères sauvages comme des singes, eux-mêmes contaminés par les chauves-souris. Mais cette hypothèse semble écartée par les chercheurs allemands puisque aucune trace d’épidémie par Ebola dans la faune sauvage de la région n’a été détectée. « Nous avons surveillé les populations de grands mammifères près du village de Meliandou et n’avons trouvé aucun signe d’une épidémie », explique le docteur Leendertz.
Pour ce spécialiste, il ne servirait à rien de détruire les chauves-souris pour se prémunir d’Ebola. « Tuer les chauves-souris ou détruire leur habitat n’est pas une solution, explique-t-il. Cela pourrait même avoir un effet rétroactif désastreux. » Leur rôle écologique, certes peu perceptible, est essentiel, en particulier dans la régulation des insectes, notamment des moustiques, vecteurs potentiels du paludisme, note www.lacroix.com.
cmas