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Économie Publié le vendredi 9 janvier 2015 | Primature

Réunion avec la direction des opérations de la banque mondiale : propos introductif de monsieur le premier ministre, ministre de l’economie et des finances

© Primature Par DR
Réunion du premier ministre, Daniel Kablan Duncan avec la Direction de la Banque Mondiale
Vendredi 9 janvier 2015. Abidjan. le premier ministre Daniel Kablan Duncan et certains membres du gouvernement ont eu une rencontre avec la direction de la banque mondiale.
• Messieurs les Ministres d’Etat ;

• Mesdames et Messieurs les Ministres ;

• Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale ;

• Chers membres de la délégation de la Banque Mondiale ;

• Mesdames et Messieurs ;

Je voudrais, avant tout propos, adresser à Monsieur Ousmane DIAGANA, Directeur des Operations de la Banque Mondiale et à tous ses collaborateurs ici présents, mes souhaits de bienvenue à la Primature et mes vœux de très bonne et heureuse année 2015 pour vous-mêmes et pour tous vos proches.

Je voudrais également exprimer les vifs remerciements et la profonde gratitude du Gouvernement aux dirigeants de la Banque Mondiale, avec à leur tête le Président de l’Institution, Monsieur JIM YONG KIM, pour toutes les initiatives et actions efficaces menées en faveur des pays en guerre, en développement et pour l’attention toute particulière portée sur notre pays.

Je me félicite de la qualité de la coopération Côte d’Ivoire/Banque Mondiale au niveau des politiques et stratégies de développement, mais également au niveau des opérations.

En effet, la coopération cinquantenaire entre la Côte d’Ivoire et le Groupe de la Banque Mondiale est une coopération qui peut être citée en exemple, au regard de la qualité du portefeuille, de la multiplicité des secteurs concernés et du niveau élevé des allocations de ressources. Ces interventions ont des impacts réels perceptibles sur le terrain, à travers l’amélioration des conditions de vie de nos populations dans divers domaines.

Aujourd’hui, il nous est permis de considérer la Banque Mondiale comme l’un des plus grands, sinon le plus gros contributeur et pourvoyeur de l’Etat de Côte d’Ivoire avec des financements représentant plus de 26 % des dons effectués par l’ensemble de nos partenaires.

Je voudrais le réaffirmer, une fois de plus, les ressources du Groupe de la Banque Mondiale sont un soutien précieux pour la Côte d’Ivoire, tant sous la forme d’appuis budgétaires, de dons et prêts projets qu’au niveau des interventions sectorielles et de l’assistance technique. En outre, l’appui aux réformes structurelles et sectorielles constitue un concours inestimable pour l’amélioration de la compétitivité de notre économie et de la gouvernance dans les différents secteurs économiques. A niveau des opérations, ces ressources apportent une réponse concrète aux besoins des populations dans les divers domaines que sont notamment l’éducation, la santé, les infrastructures urbaines et rurales, l‘énergie, la cohésion et la réinsertion sociales, la création d’emplois jeunes. Elles constituent également un appui précieux pour la réalisation de projets marchands tels qu’AZITO, CIPREL, le PONT HENRI KONAN BEDIE, etc.

Je note, à cet égard, que le portefeuille de la Banque Mondiale au 1er janvier 2015 comprend une dizaine de projets actifs pour un montant cumulé de 532 millions de dollars US, soit 266 milliards de FCFA, avec un taux de décaissement de 53,5 %. Par ailleurs, sont en cours de préparation, cinq nouveaux projets pour un montant de 235 millions de dollars US, soit environ 117,5 milliards de FCFA.

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale,
Bien chers Participants ;

A l’occasion de la revue de portefeuille de la Banque Mondiale tenue en mars 2014, j’ai insisté sur la nécessité de l’évaluation régulière des portefeuilles de projets des différents partenaires, et notamment de la Banque, afin d’identifier les éléments de blocage, les difficultés et les contraintes pour y apporter les solutions idoines. Il s’agit également d’améliorer la qualité de la coopération et de la gestion du portefeuille de projets pour une performance optimale et une meilleure appropriation par les ministères de tutelles techniques et les bénéficiaires.

C’est pourquoi, je voudrais rappeler la nécessité pour notre pays de maintenir ou d’atteindre un niveau élevé de performance de notre portefeuille de la Banque Mondiale afin d’en faire une référence en Afrique et dans le monde. C’est un défi auquel je vous exhorte tous, à travers l’implication personnelle des membres du Gouvernement pour la réduction des délais de traitement des dossiers qui vous sont soumis, et une plus grande appropriation des projets relevant de vos tutelles.

En ce sens, il convient de relever que des efforts ont été déjà faits par le gouvernement pour renforcer la célérité et la transparence des procédures. Ainsi, en matière de passation de marchés publics, le délai moyen des procédures, allant de l’examen des dossiers d’appel d’offres à l’approbation des marchés, est passé de 320 jours à 112 jours au cours des trois premiers trimestres de 2014. Notre objectif est de parvenir à 88 jours assez rapidement. Un comité de suivi des délais a été également créé à cet effet.

De façon plus générale, le Gouvernement entend approfondir la rationalisation et l’optimisation des procédures financières à partir des acquis de l’instruction n° 192. La révision des dispositions en vigueur devra être accélérée et formalisée par un arrêté interministériel.

Un mécanisme d’alerte précoce des difficultés susceptibles de contrarier l’absorption des ressources doit être envisagé en accord avec la Banque.

Par ailleurs, je demanderai, dans le cadre des travaux du Comité de Mobilisation des Ressources Extérieures (COMOREX) qui se réunira le lundi 12 janvier prochain, qu’il soit soumis à ma signature, au plus tard le 31 mars 2015, une feuille de route à l’attention de tous les acteurs de la chaîne de gestion des projets et programmes de développement dans notre pays.

Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale ;
Chers Membres de la délégation de la Banque Mondiale,

Je voudrais vous traduire la satisfaction de la Côte d’Ivoire pour avoir été retenue par le Conseil d’Administration de votre institution comme l’un des pays pilote pour la mise en œuvre du Nouveau cadre de partenariat pays. La phase de diagnostic systématique nous a permis d’avoir des échanges de qualité sur les tendances lourdes et structurelles de l’évolution de notre économie et de notre société. Ce faisant, la Banque peut être assurée d’une meilleure prise en compte des aspirations nationales. C’est également l’assurance d’une meilleure appropriation de ses interventions et de résultats plus probants dans son engagement pour la réduction de l’extrême pauvreté et la promotion de la prospérité partagée.

Le Gouvernement ivoirien appuie fortement cette démarche et vous assure de sa disponibilité à participer à cette approche inclusive d’analyse et de programmation. Je ne doute pas que la coopération entre le Groupe Banque Mondiale (GBM) et la Côte d’Ivoire s’en trouvera renforcée, grâce à une meilleure appréhension des dimensions stratégiques du développement de notre pays.
Sans préjuger des résultats définitifs de cette étude, il est important de rappeler nos convergences de vue sur la nécessité de prendre en compte dans les prochaines interventions de la Banque les secteurs suivants :

- l’énergie y compris l’électricité où des investissements importants doivent être réalisés pour soutenir le rythme élevé de création des entreprises industrielles. Tout en renforçant l’équilibre financier du secteur, notre ambition est de passer de 1 651 Mégawatts actuellement à 2 000 Mégawatts en 2015, puis à 4 000 Mégawatts en 2020 ;

- les infrastructures où les besoins sont encore très importants dans le domaine routier, portuaire, aéroportuaires et ferroviaire. Je salue la forte implication du Groupe de la banque Mondiale dans ce domaine ;

- la santé, notamment la Couverture Maladie Universelle (CMU) qui est l’une des réformes-phares pour l’inclusion sociale et l’amélioration de la protection sociale des populations les plus fragiles ;

- la situation de la pauvreté, surtout celui des femmes. Dans ce domaine, l’Enquête sur le Niveau de Vie des ménages (ENV), en voie de démarrage avec l’appui de la Banque Mondiale permettra de mieux cibler nos priorités ;

- le problème du foncier rural, la promotion de Centres d’Excellence pour le renforcement du capital humain, l’Emploi, la décentralisation et l’appui aux régions, l’accès à l’eau potable et bien entendu l’éducation figurent également parmi nos priorités.

Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale ;

La Côte d’Ivoire qui est au travail depuis la fin de la crise postélectorale a réalisé des progrès économiques rapides et soutenus qui lui ont permis de se positionner sur une trajectoire de croissance forte, durable et inclusive. Ces progrès remarquables sont caractérisés par des forts taux de croissance en moyenne de plus de 9% sur les trois dernières années après une décennie de crise.

Ces importants niveaux de croissance sont dus à la forte augmentation des exportations, de la consommation finale et des investissements.

En ce qui concerne les investissements, il convient de souligner que le taux d’investissement global est, en effet, passé de 8,2% du PIB en 2011 à 16,5% en 2013, soit un doublement en moins de deux années. Dans le même temps, le taux d’investissement public, soutenu par les efforts constants des Partenaires Techniques et Financiers, a presque triplé passant de 2,3% du PIB en 2011 à 6,1% du PIB en 2013.

Ces bons résultats sont également liés à l’accélération et à l’intensification de la mise en œuvres des reformes structurelles et sectorielles dont certaines sont certifiées par la Banque Mondiale. Il s’agit :

- des réformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires qui valent à notre pays d’être classé dans le TOP 10 des réformateurs dans le monde pour la seconde année consécutive, passant du 7ème rang au 4ème rang ;

- de l’évaluation des politiques et institutions nationales (CPIA) où le score de la Côte d’Ivoire est passé à 3,2 points actuellement contre 2,7 points en 2010 ; soit une progression de 0,5 point en si peu de temps.

D’autres réformes sont également mises en œuvre dans le cadre du Millennium Challenge Corporation (MCC) du Gouvernement Américain, sanctionné par l’obtention le 10 décembre 2014 du Threshold, ainsi qu’en ce qui concerne l’initiative internationale « Open Government Partnership - (OGP) » à laquelle notre pays devrait être éligible dès 2015.

Il est également à relever que la Côte d’Ivoire a obtenu le statut de Pays Conforme à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE). Elle vient d’ailleurs de recevoir, le 4 décembre 2014 à Londres, le Prix du pays ayant montré le plus d’amélioration en termes d’attractivité pour les investisseurs miniers. Ce prix décerné par le Forum « Mines and Money » a été obtenu devant trois autres pays présélectionnés au niveau mondial, à savoir la Finlande, le Pérou et la Serbie.

Nous porterons également une attention particulière à la mise en œuvre des réformes communautaires de l’UEMOA et de la CEDEAO en vue d’accélérer l’intégration économique sous régionale.

L’appui du Groupe de la Banque Mondiale restera déterminant sur ce chemin qui devrait inéluctablement conduire la Côte d’Ivoire vers l’émergence à l’horizon 2020. C’est pourquoi, nonobstant la hausse substantielle de l’allocation de la Côte d’Ivoire au titre de l’IDA 17, celle-ci paraît encore insuffisante au regard des besoins de reconstruction et de relance de notre économie qui demeurent encore importants. Notre souhait est bien sûr de bénéficier de toute l’assistance technique nécessaire de la Direction des Opérations de la Banque à Abidjan afin de nous permettre d’obtenir, si possible, des ressources additionnelles au titre de l’IDA 17.

Notre prochain grand défi est aussi d’obtenir l’éligibilité au guichet BIRD à l’aune des acquis tangibles réalisés.

Par ailleurs, et je le redis chaque fois que j’en ai l’occasion, le Gouvernement souhaite une plus grande synergie des différents instruments de la Banque Mondiale (BIRD, IDA, SFI et MIGA) notamment pour le financement des infrastructures. Il sollicite également l’éligibilité de la Côte d’Ivoire au programme de la Facilité Mondiale pour les infrastructures.
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale ;

J’appelle de tous mes vœux la Banque Mondiale à renforcer son soutien dans la reconstruction de notre pays, mais aussi dans la transformation de la Côte d’Ivoire vers une économie émergente, comme elle y aspire légitimement sous la haute égide du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA.

Le Gouvernement se félicite de la coopération avec le Groupe de la Banque Mondiale, tant pour son portefeuille que pour les études structurantes qui sont réalisées. Je fais référence à :

- l’étude sur les sources de la croissance en Côte d’Ivoire qui vise à rechercher les nouvelles dynamiques qui soutiennent la croissance à côté des facteurs traditionnels ;
- l’étude relative à l’analyse de l’impact des réformes fiscales destinée à évaluer l’incidence des mesures fiscales sur la croissance des entreprises ;

- l’étude sur la compétitivité de l’économie ivoirienne ;

- l’étude relative au diagnostic systématique pays mentionnée plus haut.

A cet égard, la présente rencontre devrait nous permettre de faire l’état des lieux de notre coopération sur les divers angles, d’identifier les difficultés et de proposer les solutions appropriées, porteuses d’avenir.

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale ;
Chers Membres de la délégation de la Banque Mondiale,
Je voudrais, pour terminer, réitérer mes vifs remerciements à la Banque Mondiale, à ses plus hauts dirigeants et à l’ensemble de son personnel pour leur présence, leur soutien et leur accompagnement dans cette phase de reconstruction et de relance économique et les inviter à des engagements plus forts, porteurs d’espoir pour notre pays, pour le peuple de Côte d’Ivoire et pour les générations futures.

Enfin, je voudrais proposer que ces rencontres soient pérennisées au rythme d’une rencontre par trimestre pour passer en revue notre coopération et tracer les sentiers de son développement futur.


Je vous remercie de votre aimable attention.
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