Hier, lundi 12 janvier, s’est tenue au palais de justice Abidjan-Plateau, l’audition du prévenu Guéi Cyrille, mécanicien auto par la Cour d’assises présidé par le juge Tayrou Dembelé. «Je jure de parler sans crainte ni haine, de dire la vérité rien que la vérité », telle est la formule judiciaire consacrée pour prévenu, témoins à charge et à décharge. Cette formule a été au centre de cette audition, car les témoins et le prévenu se sont empoignés au nom de la verité. Pour les témoins, Bamba Lassina, « Guei Cyrille côtoyait des délinquants et des drogués », Konan N’guessan, « C’est un milicien qui dépossédait les honnêtes gens », Bamba Sékou, « il ‘’combattait’’ la population », Ouattara Zié, « il a participé au massacre de nos parents ». A la question du juge au prévenu de savoir s’il reconnaissait les témoins et souhaitait leur demander de faire des précisions, Guéi Cyrille a toujours répondu par la négative. « Je ne les connais pas, je n’ai rien à leur demander ». Même Sran Kouakou, mécanicien exerçant dans un garage voisin à celui où travaillait le prévenu, et Koré Denos (un proche), tous deux habitant le même quartier que le prévenu, n’ont pas été reconnus par Guéi. Bien que le juge ait lu leurs témoignages le disculpant quelque peu. A croire que Guei Cyrille n’avait qu’une seule rengaine : « Je ne les connais pas, leurs noms ne me dit rien ». Stratégie définie par ses conseils ou émanation de la vérité, bien difficile à dire.
Ibrahim Doumbia
Ibrahim Doumbia
