Abidjan - Un grand nombre de Syriens réfugiés en Jordanie sont en train de sombrer dans l’extrême pauvreté à un rythme alarmant en raison de l’ampleur de la crise et de l’insuffisance du soutien de la communauté internationale, indique un nouveau rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés, rendu public mercredi.
« Je suis ici pour exprimer ma solidarité avec les réfugiés syriens, alors que les répercussions de la tempête de neige Huda se font toujours sentir et pèsent encore plus lourdement sur leurs conditions de vie déjà désastreuses », a déclaré dans un communiqué de presse le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, à l’occasion de la publication du rapport.
Actuellement en visite pour une durée de deux jours en Jordanie, M. Guterres rencontrera à Amman des réfugiés interrogés dans le cadre de l’étude ainsi que d’autres réfugiés dans le camp de Za’atari.
Menée conjointement par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’organisation non gouvernementale International Relief and Development (IRD), cette nouvelle étude se base sur des données collectées en 2014 lors de visites à domicile auprès de 150.000 réfugiés syriens vivant à l’extérieur des camps en Jordanie.
Au total, la Jordanie compte actuellement 620.000 réfugiés syriens officiellement identifiés, dont 84% vivent en dehors des camps.
Selon le rapport, les deux tiers des réfugiés sur le territoire jordanien vivent désormais en dessous du seuil national de pauvreté, et un ménage sur six se trouve dans des conditions d’extrême pauvreté, avec moins de 40 dollars par personne et par mois.
Près de la moitié des ménages visités par les chercheurs en charge de l’étude n’avaient pas de chauffage ; un quart se trouvaient sans électricité ; et 20% ne disposaient pas de toilettes en état de marche. Les coûts de location représentaient plus de la moitié des dépenses des ménages et de nombreuses familles de réfugiés étaient forcées de partager un logement avec d’autres familles pour réduire les coûts.
« Si la communauté internationale ne renforce pas son soutien aux réfugiés, les familles seront contraintes d’opter pour des stratégies d’adaptation de plus en plus drastiques », s’est inquiété le chef du HCR. « Plus d’enfants abandonneront l’école pour trouver du travail et plus de femmes risqueront d’être exploitées, y compris via le recours au sexe pour la survie ».
Alors que le conflit syrien est sur le point de rentrer dans sa cinquième année, de nombreux réfugiés sont de plus en plus dépendants de l’aide humanitaire, a déclaré M. Guterres. Parallèlement, les ressources et infrastructures de la Jordanie ont été poussées dans leurs dernières limites, a-t-il ajouté.
Afin de remédier à cette situation critique, le HCR fournit une aide mensuelle en espèces à 21.000 familles syriennes parmi les plus vulnérables, soit 14% de la population réfugiée syrienne vivant en dehors des camps. À la fin de l’année 2014, plus de 10.000 ménages supplémentaires de réfugiés syriens ont été identifiés comme étant éligibles à ce programme, mais en raison du manque de fonds, le HCR n’a pas été en mesure de leur venir en aide.
Selon les conclusions du rapport, toute nouvelle réduction du niveau actuel d’assistance humanitaire aurait des conséquences immédiates et graves pour les réfugiés syriens en Jordanie. La situation est particulièrement préoccupante pour les populations les plus vulnérables, indique le rapport, tels que les ménages dirigés par des femmes et des réfugiés âgés.
M. Guterres a cependant souligné que l’ampleur de cette crise peut être atténuée si la communauté internationale intensifie ses efforts pour alléger les souffrances des réfugiés.
« La générosité du peuple jordanien et de son gouvernement doit aller de pair avec un soutien massif de la communauté internationale – un soutien aux réfugiés eux-mêmes et aux populations locales qui les accueillent, mais également un soutien structurel et budgétaire au gouvernement jordanien pour l’éducation, la santé, l’eau et son assainissement, et l’électricité afin de lui permettre de faire face à ce gigantesque défi », a déclaré en conclusion le Haut-commissaire pour les réfugiés.
(AIP)
cmas
« Je suis ici pour exprimer ma solidarité avec les réfugiés syriens, alors que les répercussions de la tempête de neige Huda se font toujours sentir et pèsent encore plus lourdement sur leurs conditions de vie déjà désastreuses », a déclaré dans un communiqué de presse le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, à l’occasion de la publication du rapport.
Actuellement en visite pour une durée de deux jours en Jordanie, M. Guterres rencontrera à Amman des réfugiés interrogés dans le cadre de l’étude ainsi que d’autres réfugiés dans le camp de Za’atari.
Menée conjointement par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’organisation non gouvernementale International Relief and Development (IRD), cette nouvelle étude se base sur des données collectées en 2014 lors de visites à domicile auprès de 150.000 réfugiés syriens vivant à l’extérieur des camps en Jordanie.
Au total, la Jordanie compte actuellement 620.000 réfugiés syriens officiellement identifiés, dont 84% vivent en dehors des camps.
Selon le rapport, les deux tiers des réfugiés sur le territoire jordanien vivent désormais en dessous du seuil national de pauvreté, et un ménage sur six se trouve dans des conditions d’extrême pauvreté, avec moins de 40 dollars par personne et par mois.
Près de la moitié des ménages visités par les chercheurs en charge de l’étude n’avaient pas de chauffage ; un quart se trouvaient sans électricité ; et 20% ne disposaient pas de toilettes en état de marche. Les coûts de location représentaient plus de la moitié des dépenses des ménages et de nombreuses familles de réfugiés étaient forcées de partager un logement avec d’autres familles pour réduire les coûts.
« Si la communauté internationale ne renforce pas son soutien aux réfugiés, les familles seront contraintes d’opter pour des stratégies d’adaptation de plus en plus drastiques », s’est inquiété le chef du HCR. « Plus d’enfants abandonneront l’école pour trouver du travail et plus de femmes risqueront d’être exploitées, y compris via le recours au sexe pour la survie ».
Alors que le conflit syrien est sur le point de rentrer dans sa cinquième année, de nombreux réfugiés sont de plus en plus dépendants de l’aide humanitaire, a déclaré M. Guterres. Parallèlement, les ressources et infrastructures de la Jordanie ont été poussées dans leurs dernières limites, a-t-il ajouté.
Afin de remédier à cette situation critique, le HCR fournit une aide mensuelle en espèces à 21.000 familles syriennes parmi les plus vulnérables, soit 14% de la population réfugiée syrienne vivant en dehors des camps. À la fin de l’année 2014, plus de 10.000 ménages supplémentaires de réfugiés syriens ont été identifiés comme étant éligibles à ce programme, mais en raison du manque de fonds, le HCR n’a pas été en mesure de leur venir en aide.
Selon les conclusions du rapport, toute nouvelle réduction du niveau actuel d’assistance humanitaire aurait des conséquences immédiates et graves pour les réfugiés syriens en Jordanie. La situation est particulièrement préoccupante pour les populations les plus vulnérables, indique le rapport, tels que les ménages dirigés par des femmes et des réfugiés âgés.
M. Guterres a cependant souligné que l’ampleur de cette crise peut être atténuée si la communauté internationale intensifie ses efforts pour alléger les souffrances des réfugiés.
« La générosité du peuple jordanien et de son gouvernement doit aller de pair avec un soutien massif de la communauté internationale – un soutien aux réfugiés eux-mêmes et aux populations locales qui les accueillent, mais également un soutien structurel et budgétaire au gouvernement jordanien pour l’éducation, la santé, l’eau et son assainissement, et l’électricité afin de lui permettre de faire face à ce gigantesque défi », a déclaré en conclusion le Haut-commissaire pour les réfugiés.
(AIP)
cmas