Abidjan - La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, jeudi, des mesures exceptionnelles pour relancer la croissance en Europe.
En présentant un programme de rachats d'actifs de 60 milliards d'euros par mois à partir de mars 2015, l'institution "franchit le Rubicon", s'enflamme la presse économique. La BCE a recours pour la première fois à un levier particulier de la politique monétaire, à savoir le quantitative easing (QE) ou "assouplissement quantitatif".
D'habitude, la l'institution monétaire européenne se contente "de fixer les taux d’intérêt, en fonction notamment de l’objectif de stabilité des prix", explique le portail Vie publique. Agir sur cette variable lui permet d'agir sur le crédit et sur le niveau des prix.
Le président de la BCE, Mario Draghi, a annoncé une politique de rachats massifs d'actifs par l'établissement.
En l'occurrence, il s'agit plutôt d'effectuer un tour de passe-passe comptable, explique notamment L'Expansion.
Ce phénomène de baisse des prix, particulièrement redouté, entraîne en effet de nombreux effets pervers. "La baisse des prix signifie que les revenus des vendeurs [notamment des entreprises] se compriment, ce qui exerce une pression à la baisse sur les salaires", explique le blog Classe Eco.
"En mettant beaucoup de liquidités sur le marché, la valeur de la devise se dévalue", expliquent Les Echos. Et si l'euro baisse, "cela doit permettre d’augmenter la compétitivité de l’industrie européenne et aider à ses exportations", poursuit le quotidien économique.
Donc, au bout de la chaîne, à lutter contre le chômage. Pour Christopher Dembik, économiste chez Saxo banque, interrogé par 20 Minutes, ce QE doit aussi faire passer le message suivant aux consommateurs et aux entreprises : "Il faut emprunter parce que l’avenir sera positif, parce que les taux vont rester bas longtemps."
Après trois vagues de QE successifs, entre 2008 et 2012, les taux d’intérêt ont baissé à long terme aux Etats-Unis, le marché de l'immobilier a été soutenu, tout comme le crédit et l’emploi, résumait Le Monde.fr en octobre. Problème : comme il s'agit d'une mesure provisoire, quand la situation se normalise, les marchés sont susceptibles de paniquer. Ce n'est donc pas une recette miracle.
Enfin, les détracteurs de la mesure, comme l'Allemagne, craignent que cet assouplissement monétaire ne s'accompagne d'un relâchement des efforts de réforme des Européens. Le gouvernement allemand s'est finalement résigné au QE au nom de l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), mais il n'en a pas moins quelques exigences à faire valoir.
A l'inverse, une source au ministère des Finances italien, cité par le Financial Times, a dit craindre qu'un QE ainsi fragmenté "ne soit ni efficace, ni cohérent dans une Europe unifiée".
Pour échapper aux incertitudes liées aux élections en Grèce, où la gauche radicale anti-austérité est donnée favorite, le programme pourrait être façonné de sorte à exclure les obligations grecques, selon Clemente De Luca, de BNP Paribas.
(AIP)
cmas
En présentant un programme de rachats d'actifs de 60 milliards d'euros par mois à partir de mars 2015, l'institution "franchit le Rubicon", s'enflamme la presse économique. La BCE a recours pour la première fois à un levier particulier de la politique monétaire, à savoir le quantitative easing (QE) ou "assouplissement quantitatif".
D'habitude, la l'institution monétaire européenne se contente "de fixer les taux d’intérêt, en fonction notamment de l’objectif de stabilité des prix", explique le portail Vie publique. Agir sur cette variable lui permet d'agir sur le crédit et sur le niveau des prix.
Le président de la BCE, Mario Draghi, a annoncé une politique de rachats massifs d'actifs par l'établissement.
En l'occurrence, il s'agit plutôt d'effectuer un tour de passe-passe comptable, explique notamment L'Expansion.
Ce phénomène de baisse des prix, particulièrement redouté, entraîne en effet de nombreux effets pervers. "La baisse des prix signifie que les revenus des vendeurs [notamment des entreprises] se compriment, ce qui exerce une pression à la baisse sur les salaires", explique le blog Classe Eco.
"En mettant beaucoup de liquidités sur le marché, la valeur de la devise se dévalue", expliquent Les Echos. Et si l'euro baisse, "cela doit permettre d’augmenter la compétitivité de l’industrie européenne et aider à ses exportations", poursuit le quotidien économique.
Donc, au bout de la chaîne, à lutter contre le chômage. Pour Christopher Dembik, économiste chez Saxo banque, interrogé par 20 Minutes, ce QE doit aussi faire passer le message suivant aux consommateurs et aux entreprises : "Il faut emprunter parce que l’avenir sera positif, parce que les taux vont rester bas longtemps."
Après trois vagues de QE successifs, entre 2008 et 2012, les taux d’intérêt ont baissé à long terme aux Etats-Unis, le marché de l'immobilier a été soutenu, tout comme le crédit et l’emploi, résumait Le Monde.fr en octobre. Problème : comme il s'agit d'une mesure provisoire, quand la situation se normalise, les marchés sont susceptibles de paniquer. Ce n'est donc pas une recette miracle.
Enfin, les détracteurs de la mesure, comme l'Allemagne, craignent que cet assouplissement monétaire ne s'accompagne d'un relâchement des efforts de réforme des Européens. Le gouvernement allemand s'est finalement résigné au QE au nom de l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), mais il n'en a pas moins quelques exigences à faire valoir.
A l'inverse, une source au ministère des Finances italien, cité par le Financial Times, a dit craindre qu'un QE ainsi fragmenté "ne soit ni efficace, ni cohérent dans une Europe unifiée".
Pour échapper aux incertitudes liées aux élections en Grèce, où la gauche radicale anti-austérité est donnée favorite, le programme pourrait être façonné de sorte à exclure les obligations grecques, selon Clemente De Luca, de BNP Paribas.
(AIP)
cmas