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Économie Publié le dimanche 1 février 2015 | Banque Mondiale

Allocution de Monsieur Ousmane DIAGANA Directeur des Opérations du Groupe de la Banque Mondiale pour le Benin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo

© Banque Mondiale Par Didier ASSOUMOU
Le directeur des opérations de la Banque Mondiale, Ousmane Diagana face à la presse
Lundi 10 Novembre 2014. Abidjan. Le directeur des opérations de la Banque Mondiale, Ousmane Diagana anime une conférence de presse sur les activités de l`institution en Afrique de l`ouest et sur la situation socio-politique de la sous région.
Monsieur le Ministre d’Etat,

Mesdames et Messieurs les Ministres et Représentants des gouvernements de la sous-région

Monsieur le Gouverneur du District de Yamoussoukro

Monsieur le Préfet de région

Monsieur le Directeur, le personnel enseignant et administratif et chers étudiants de l’INPHB

Honorables chefs traditionnels et religieux

Distingués invités

Mesdames et Messieurs







Je me dois, avant tout propos de saluer l’ensemble des participants à cette rencontre et vous présenter nos vœux sincères à l’occasion du nouvel an. En espérant qu’elle soit une année charnière pour le développement qualitatif des systèmes éducatifs africains.

Je remercie les autorités ivoiriennes et en particulier le Ministre de l’Enseignement supérieur et le Directeur Général de l’INPHB (qui porte très bien son nom) pour nous accueillir dans ce temple du savoir et de la formation. Je voudrais souligner que l’INPHB constitue indéniablement un bel exemple et une matérialisation de la vision selon laquelle le développement économique d’un pays dépend de la qualité de la formation de ses citoyens. Pour y parvenir, notamment dans un espace sous régional, une mutualisation des compétences et des ressources s’avère nécessaire pour ne pas dire impérative. L’INPHB répond à cette nécessité et à ce désir d’intégration à travers le partage et la mise en commun des compétences. L’institut a été bâti sur l’approche d’offrir un ensemble de formations de haute qualité qui pourraient servir à tous les pays de la sous-région et éviter ainsi la duplication des efforts des uns et des autres pour une meilleure gestion des ressources.




Mesdames et Messieurs, chers participants

L’objectif de ce forum qui se tient sur 2 jours est d’identifier les voies d’amélioration pour l’enseignement professionnel et supérieur afin de répondre aux besoins croissants des économies de nos pays. En rassemblant l’ensemble des parties prenantes (gouvernements, établissements d’enseignement supérieur, monde socio-économique, bailleurs de fonds), s’appuyant sur des études de cas et des succès, il vise à proposer un espace pour concevoir des solutions et favoriser des collaborations au-delà des frontières dans des domaines de spécialité préalablement définis. La formation professionnelle et technique et l’enseignement supérieur seront abordés, dans le cadre d’une analyse générale de leurs situations respectives. Celle-ci sera suivie de focus spécifiques sur les secteurs du génie civil/construction, du génie minier et électrique.

Ce forum vise à offrir un cadre d’échanges entre experts et ceux en charge des décisions politiques et de planification stratégique. Il se tient dans un contexte où les systèmes d’enseignement supérieur des pays d’Afrique Francophone sont confrontés à de nombreux défis. Leur couverture quantitative est parmi la plus faible du monde, avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur inférieur à 7 % en 2010 contre 22 % en moyenne pour les pays en développement.

Les avancées que l’on observe vers la scolarisation primaire universelle et l’expansion du secondaire participent tout de même à l’augmentation de la demande sociale d’enseignement supérieur. Sur les bases tendancielles liées aux dynamiques propres des systèmes éducatifs et sans envisager de mesures de sélection à l’entrée du supérieur, les estimations réalisées dans divers pays francophones d’Afrique de l’Ouest montrent qu’au cours des prochaines années on devrait assister à des accroissements d’effectifs très importants, avec un doublement tous les 5 ans dans certains pays. C’est le lieu de se réjouir de la démocratisation de l’accès à l’éducation dans presque tous nos pays. L’éducation en tant que formidable vecteur d’ascension sociale et de cohésion nationale se doit en effet d’être ouvert à tous pour la promotion du bien être de chacun et pour la paix et la stabilité au niveau national.

La démocratisation a pour corollaire évident la croissance exponentielle des effectifs, et pose donc la question de la capacité des systèmes d’enseignement supérieurs à répondre à la demande. C’est là un défi – d’autant plus grave- qu’il compromet la compétitivité, la qualité ainsi que la pertinence des formations s’il n’est pas bien pris en charge.




Chers Participants,

Dans les Universités africaines, moins de 25% des étudiants sont inscrits dans les programmes d’ingénierie, sciences ou technologie où la demande est pourtant en forte croissance. Nombreuses sont les entreprises qui indiquent le manque de compétences adéquates comme étant particulièrement dissuasif dans leur choix d’investissement.

Au niveau de la Formation Technique et professionnelle, l’obsolescence des équipements, la vétusté des infrastructures existantes et l’inadaptation des programmes de formation aux besoins de l’économie ne lui permettent pas d’être un instrument efficace pour l’insertion professionnelle des jeunes, malgré l’augmentation modeste des effectifs entre 2000 et 2012.

L’Afrique est un continent où plus de 50 % de la population a moins de 25 ans. Chaque année, c’est près de 11 millions de jeunes qui cherchent à accéder au marché du travail. C’est un potentiel dividende démographique qui offre donc à notre continent une opportunité unique de bâtir une économie prospère à partir de la force de ces jeunes et de contribuer, en l’exportant à la relance de la croissance mondiale. Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce dividende ne sera matérialisé que, si et seulement, si ces jeunes sont bien et utilement formés pour soutenir la transformation économique et sociale du Continent et rendre l’Afrique incontournable dans le nouvel ordre économique mondial en gestation.



Mesdames et Messieurs,

Au côté de l’enseignement supérieur, les économies ont besoin de personnel intermédiaire et c’est en cela que le présent colloque vise à approfondir la réflexion sur des secteurs prioritaires, à fort potentiel pour pérenniser la croissance, la rendre compétitive et inclusive. Il s’agit des secteurs de la construction/du génie civil, des mines et de l’électricité. Il importe, dès lors, d’avoir une vision beaucoup plus globale permettant à l’Enseignement supérieur de tirer le dispositif de formation technique et professionnel vers le haut par la qualité de son offre de formation, assurer une meilleur articulation entre une économie en pleine croissance et une formation diversifiée pour répondre à ses besoins.



Mesdames et Messieurs,

Les secteurs autour desquels les échanges vont se structurer pendant ces 2 jours occupent une place primordiale dans la quasi-totalité des Etats représentés à ce colloque. Ces pays ont d’énormes potentialités soit dans les secteurs des Mines, des BTP (Bâtiments et Travaux publics), l’énergie, ou celui de l’électricité. La transformation de ce fort potentiel requiert un investissement de qualité dans la formation des hommes et des compétences. A cet égard, je voudrais réaffirmer ici que notre Institution qui a investi près de 426 millions de dollars en 2014 dans l’Education continuera à accompagner chacun de vos pays pour asseoir un système éducatif performant, résilient et pertinent.



Mesdames et Messieurs,

Je suis convaincu que la présence à ce colloque de nos collègues d’autres institutions internationales va nourrir les échanges avec les décideurs et experts des pays représentés sur les expériences internationales, riches et variées. Je me réjouis que plusieurs éminentes personnalités, venues de pays ayant des expériences avérées dans le domaine de la formation d’excellence, aient fait le déplacement pour le forum de Yamoussoukro. Leur présence va sans doute aider à la réflexion stratégique pour la mise en place de systèmes éducatifs intégrés.

La Banque mondiale a lancé il y a quelques années l’initiative des Centres d’excellence, qui n’a pas seulement l’ambition de mettre en place des centres d’Excellence, mais aussi des pôles régionaux de formation qui minimisent les coûts pour nos pays et accélèrent leur intégration.

Je voudrais terminer sur cette note, en vous réitérant une fois encore nos remerciements et notre gratitude à l’endroit du Gouvernement, de l’ensemble des pays représentés ici ainsi que l’INPHB pour avoir permis la tenue de cette importante rencontre.

Je vous remercie pour votre aimable attention !
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