Depuis septembre 2014, le prix du carburant ne cesse de baisser en Côte d’Ivoire. Le gouvernement a décidé d’appliquer l’ajustement automatique des prix des produits pétroliers en fonction du cours du baril sur le marché international. Si les décisions prises par les autorités ivoiriennes sont bénéfiques pour les automobilistes et transporteurs, il faut avouer que la grande partie de la population n’en profite pas. Elle attend que le coût du transport baisse. Mais que non ! En septembre 2014, le prix à la pompe de l’essence « super sans plomb » a diminué de 20 Fcfa, passant de 755 Fcfa à 735 Fcfa le litre. Celui du gasoil est resté inchangé. Début décembre, les prix à la pompe du super sans plomb et gasoil avaient déjà connu une baisse respectivement de 11 Fcfa et 15 Fcfa. Début janvier, ceux du super sans plomb et du gasoil ont connu une baisse à la pompe respectivement de 6,63% et de 1,67%. C’est-à-dire le super sans plomb est passé de 739 Fcfa à 690 Fcfa et le gasoil de 600 F à 590 Fcfa. De septembre 2014 à janvier 2015, les prix ont chuté trois fois sans que cela ne profite à la population. Le vendredi 30 janvier dernier, les prix des produits pétroliers ont encore été diminués en Côte d’Ivoire. Ils ont été baissés de 25 Fcfa et 10 Fcfa respectivement pour l’essence super et le gasoil. Le litre de l’essence super est passé de 690 à 665 Fcfa tandis que celui du gasoil est passé de 590 Fcfa à 580 Fcfa. Au moment où les automobilistes et transporteurs jubilent, les populations impuissantes paient des titres de transport toujours coûteux. Les tarifs interurbains et urbains sont inchangés. « Le coût du transport urbain à Abidjan et dans les villes de l’intérieur n’a pas bougé d’un pouce. Les transporteurs se la coulent douce au détriment de la population sans que le gouvernement ne lève le petit doigt », fait remarquer un pompiste. Apollinaire T., un automobiliste qui prenait du carburant dans une station dans la commune de Yopougon, ne dit pas autre chose. « J’emprunte moi aussi les gbakas et les taxis woro-woro pour aller au travail quand mon véhicule a des difficultés. Je souhaite donc que le gouvernement se penche sur le cas des populations. Car il est injuste que seuls les transporteurs jubilent de ces nouvelles mesures », a-t-il fait remarquer. Avant d’ajouter : « Que la Côte d’Ivoire, Etat de droit et de justice, répare cette injustice». Les Ivoiriens espèrent que les jours à venir, le ministre des Transports, Gaoussou Touré, prendra ses responsabilités pour mettre fin à la frustration.
Romaric Sako
Romaric Sako