Monsieur le Président de la République française, cher François,
Messieurs les Présidents Ali Bongo et Macky Sall, chers frères,
Madame la Ministre Ngozi Okonjo-Iweala, chère sœur,
Monsieur Lionel Zinsou, Président de la Fondation franco-africaine,
Mesdames et messieurs les participants au Forum,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, avant tout, vous remercier, Monsieur le Président François Hollande, cher ami, pour votre aimable invitation à participer à cet important forum qui marque l’avancée des travaux de la fondation Franco-Africaine.
Je tiens à féliciter Lionel Zinsou, Président de la Fondation Africa-France, qui a attiré notre attention sur les remarquables performances du continent au cours des deux dernières décennies et qui nous a tracé le cadre de ce que nous pourrions attendre de l’Afrique dans les prochaines décennies. Dans ce contexte, je me réjouis de la mise en place de cette plateforme, qui vise à la fois à renforcer le partenariat et à stimuler les investissements entre l’Afrique et la France, en s’appuyant entre autre sur les technologies de l’information et de la communication.
Je félicite également Hubert Védrine et Jacques Attali pour leurs rapports, qui ont mis en exergue les potentialités qu’offre le continent africain.
Lionel Zinsou m’a demandé de parler des Partenariats Public-Privé (PPP), un sujet important pour le développement de l’Afrique et pour notre coopération bilatérale avec la France.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le concept des PPP n’est pas récent. En France déjà, au XVIIe siècle, la délégation du pavage des rues de Paris et de l’enlèvement des ordures ménagères à une personne privée, pour une durée de bail donnée et contre un paiement, marquait le point le développement de ce type de contrat.
On peut donc se demander pourquoi, après plusieurs siècles, c’est seulement maintenant que ce type de contrat est fortement prisé en Afrique. Cela peut s’expliquer par :
- La forte croissance économique de l’Afrique,
- Le potentiel que notre continent offre aux investisseurs,
- les attentes des populations africaines en matière de développement,
- la nécessité de plus de transfert de technologies vers les pays africains.
Les Partenariats Public-Privé ont fait leur preuve dans le monde et se révèlent aujourd’hui comme un bon levier pour accélérer le développement des infrastructures en Afrique.
Ils offrent une plus grande souplesse des politiques budgétaires et permettent de tirer profit des capitaux et de l’expertise apportés par le secteur privé.
Cependant, l’administration dans les pays africains n’ayant pas le même degré d’expérience, nous sommes amenés à nous appuyer sur certains partenaires tels que la Banque mondiale et la Société Financière Internationale pour nous aider à mieux négocier les termes de ces partenariats.
La forte croissance que connaît l’Afrique au cours de ces dernières années a entrainé de nombreux besoins en matière d’infrastructures. Ces besoins sont évalués, à ce jour, à plus de 100 milliards de dollars par an.
Les ressources des Etats et celles accordées par les partenaires au développement ne couvrent que 50% des besoins en financement. En conséquence, seul un partenariat fort avec le secteur privé peut permettre à l’Afrique de combler son retard et de poursuivre sa marche vers l’émergence.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Le moment est opportun pour l’Afrique et pour les Investisseurs.
L’environnement est maintenant favorable. En effet, notre continent a enregistré ces dernières années des changements positifs importants :
• L’amélioration de l’environnement sociopolitique : 48 des 54 pays africains ont connu des élections démocratiques depuis 2005.
• La quasi-totalité des pays africains ont entrepris des réformes institutionnelles pour le développement de leurs infrastructures
• Les taux de défaut de remboursement de prêts projets en Afrique sont les plus bas au monde (0,7 % selon les résultats des études de Moody’s sur la période 1983-2012 ; là où les taux sont de 1,9 % au Moyen-Orient, 5 % en Europe de l’Est, 5,1 % en Europe de l’Ouest ou 6,8 % en Océanie, 10 % en Amérique du Nord, 11,9 % en Asie du Sud-est et 15,8 % en Amérique Latine).
• La croissance économique en Afrique se consolide à un rythme d’environ 5% depuis une décennie. Notre continent est donc l’une des régions les plus dynamiques au monde.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais profiter de la présence des nombreux responsables de la communauté des affaires pour vous parler de mon pays, la Côte d’Ivoire.
En effet, la Côte d’Ivoire a, très tôt, opté pour les PPP pour le financement des infrastructures dans plusieurs secteurs, notamment les secteurs de l’eau, de l’électricité, des télécommunications, des routes, du chemin de fer et des ports. Il convient de noter que la gestion des PPP est délicate et complexe et nos jeunes administrations n’ont pas toujours le degré d’expérience requis pour leur mise en œuvre. Dans ce contexte, l’implication des partenaires au développement pour renforcer nos capacités techniques permet de mieux structurer nos PPP.
Le premier contrat PPP a été conclu en 1959, avant l’indépendance, dans le domaine de l’eau potable avec un partenaire privé. Ce partenariat, qui a maintenant plus de 55 ans, est considéré comme un exemple en Afrique.
Bien que d’autres PPP aient suivi, les années de crise que la Côte d’Ivoire a traversées ont freiné l’évolution des PPP ; elles ont aussi eu des conséquences désastreuses sur le tissu industriel du pays, sur ses infrastructures et sur la formation des ressources humaines.
C’est fort de cela que nous avons décidé d’accélérer la réalisation de projets sous forme de PPP. Pour ce faire, plusieurs mesures ont été prises :
• La création d’un cadre institutionnel de pilotage des PPP, rattaché à la Présidence de la République ;
• La consolidation de la confiance Etat-Secteur Privé, grâce à un cadre de concertation Etat/secteur privé et une redynamisation du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI);
• L’amélioration de l’environnement des affaires et du climat de sécurité;
• L’adoption, en 2012, d’un nouveau Code des Investissements plus incitatif ;
• La mise en place de nombreuses réformes dans le cadre du Doing Business et du programme du Millenium Challenge Corporation ;
• La mise en place un fonds d’études doté d’un montant de 50 milliards de FCFA (75 millions d’euros), pour financer la réalisation d’études préparatoires pour les grands projets.
Tout ceci a facilité la réalisation de projets structurants, générateurs d’emplois et de croissance. On peut à titre d’exemples, citer :
• Le pont à péage Henri Konan Bédié, qui a reçu le prix du London Stock Exchange en 2013.
• La mise en concession du 2ème Terminal à conteneurs du Port d’Abidjan.
• Le barrage hydraulique de Soubré en cours de construction, qui permettra de porter l’offre d’électricité à 2000 MW en 2018.
À ce jour, une dizaine de contrats ont été signés et connaissent un début de mise en œuvre. Il s’agit notamment de :
• La collecte et le traitement des déchets solides ménagers et assimilés ;
• La concession du transport public lagunaire ;
• le métro d’Abidjan ;
• la mise en valeur d’une zone industrielle.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Comme vous avez pu le constater avec l’exemple de la Côte d’Ivoire, l’Afrique offre énormément d’opportunités au secteur privé.
La France, de par ses relations historiques avec l’Afrique et du fait de son expertise dans les grands projets d’infrastructures détient un avantage compétitif certain.
Je ne saurais terminer sans vous remercier, Monsieur le Président François Hollande, pour votre engagement afin que les questions sécuritaires en Afrique soient prises en charge par les Africains, avec le soutien de la France. Car, sans sécurité, il ne peut y avoir de développement. Je voudrais également vous rendre hommage pour le travail important que vous faites tant pour la sécurité en Afrique que dans le monde.
Je demande aux entreprises françaises de venir nombreuses en Afrique et de répondre beaucoup plus nombreuses à nos appels d’offres car nous savons qu’elles disposent de l’expertise requise. Ainsi les entreprises françaises contribueront à la formation et à l’emploi des jeunes en Afrique.
J’encourage donc le secteur privé français à tirer profit des opportunités qu’offre l’Afrique et plus particulièrement à s’associer à l’Etat et au secteur privé ivoirien afin qu’ensemble nous relevions le défi de l’émergence. Je vous remercie.
Messieurs les Présidents Ali Bongo et Macky Sall, chers frères,
Madame la Ministre Ngozi Okonjo-Iweala, chère sœur,
Monsieur Lionel Zinsou, Président de la Fondation franco-africaine,
Mesdames et messieurs les participants au Forum,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, avant tout, vous remercier, Monsieur le Président François Hollande, cher ami, pour votre aimable invitation à participer à cet important forum qui marque l’avancée des travaux de la fondation Franco-Africaine.
Je tiens à féliciter Lionel Zinsou, Président de la Fondation Africa-France, qui a attiré notre attention sur les remarquables performances du continent au cours des deux dernières décennies et qui nous a tracé le cadre de ce que nous pourrions attendre de l’Afrique dans les prochaines décennies. Dans ce contexte, je me réjouis de la mise en place de cette plateforme, qui vise à la fois à renforcer le partenariat et à stimuler les investissements entre l’Afrique et la France, en s’appuyant entre autre sur les technologies de l’information et de la communication.
Je félicite également Hubert Védrine et Jacques Attali pour leurs rapports, qui ont mis en exergue les potentialités qu’offre le continent africain.
Lionel Zinsou m’a demandé de parler des Partenariats Public-Privé (PPP), un sujet important pour le développement de l’Afrique et pour notre coopération bilatérale avec la France.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le concept des PPP n’est pas récent. En France déjà, au XVIIe siècle, la délégation du pavage des rues de Paris et de l’enlèvement des ordures ménagères à une personne privée, pour une durée de bail donnée et contre un paiement, marquait le point le développement de ce type de contrat.
On peut donc se demander pourquoi, après plusieurs siècles, c’est seulement maintenant que ce type de contrat est fortement prisé en Afrique. Cela peut s’expliquer par :
- La forte croissance économique de l’Afrique,
- Le potentiel que notre continent offre aux investisseurs,
- les attentes des populations africaines en matière de développement,
- la nécessité de plus de transfert de technologies vers les pays africains.
Les Partenariats Public-Privé ont fait leur preuve dans le monde et se révèlent aujourd’hui comme un bon levier pour accélérer le développement des infrastructures en Afrique.
Ils offrent une plus grande souplesse des politiques budgétaires et permettent de tirer profit des capitaux et de l’expertise apportés par le secteur privé.
Cependant, l’administration dans les pays africains n’ayant pas le même degré d’expérience, nous sommes amenés à nous appuyer sur certains partenaires tels que la Banque mondiale et la Société Financière Internationale pour nous aider à mieux négocier les termes de ces partenariats.
La forte croissance que connaît l’Afrique au cours de ces dernières années a entrainé de nombreux besoins en matière d’infrastructures. Ces besoins sont évalués, à ce jour, à plus de 100 milliards de dollars par an.
Les ressources des Etats et celles accordées par les partenaires au développement ne couvrent que 50% des besoins en financement. En conséquence, seul un partenariat fort avec le secteur privé peut permettre à l’Afrique de combler son retard et de poursuivre sa marche vers l’émergence.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Le moment est opportun pour l’Afrique et pour les Investisseurs.
L’environnement est maintenant favorable. En effet, notre continent a enregistré ces dernières années des changements positifs importants :
• L’amélioration de l’environnement sociopolitique : 48 des 54 pays africains ont connu des élections démocratiques depuis 2005.
• La quasi-totalité des pays africains ont entrepris des réformes institutionnelles pour le développement de leurs infrastructures
• Les taux de défaut de remboursement de prêts projets en Afrique sont les plus bas au monde (0,7 % selon les résultats des études de Moody’s sur la période 1983-2012 ; là où les taux sont de 1,9 % au Moyen-Orient, 5 % en Europe de l’Est, 5,1 % en Europe de l’Ouest ou 6,8 % en Océanie, 10 % en Amérique du Nord, 11,9 % en Asie du Sud-est et 15,8 % en Amérique Latine).
• La croissance économique en Afrique se consolide à un rythme d’environ 5% depuis une décennie. Notre continent est donc l’une des régions les plus dynamiques au monde.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais profiter de la présence des nombreux responsables de la communauté des affaires pour vous parler de mon pays, la Côte d’Ivoire.
En effet, la Côte d’Ivoire a, très tôt, opté pour les PPP pour le financement des infrastructures dans plusieurs secteurs, notamment les secteurs de l’eau, de l’électricité, des télécommunications, des routes, du chemin de fer et des ports. Il convient de noter que la gestion des PPP est délicate et complexe et nos jeunes administrations n’ont pas toujours le degré d’expérience requis pour leur mise en œuvre. Dans ce contexte, l’implication des partenaires au développement pour renforcer nos capacités techniques permet de mieux structurer nos PPP.
Le premier contrat PPP a été conclu en 1959, avant l’indépendance, dans le domaine de l’eau potable avec un partenaire privé. Ce partenariat, qui a maintenant plus de 55 ans, est considéré comme un exemple en Afrique.
Bien que d’autres PPP aient suivi, les années de crise que la Côte d’Ivoire a traversées ont freiné l’évolution des PPP ; elles ont aussi eu des conséquences désastreuses sur le tissu industriel du pays, sur ses infrastructures et sur la formation des ressources humaines.
C’est fort de cela que nous avons décidé d’accélérer la réalisation de projets sous forme de PPP. Pour ce faire, plusieurs mesures ont été prises :
• La création d’un cadre institutionnel de pilotage des PPP, rattaché à la Présidence de la République ;
• La consolidation de la confiance Etat-Secteur Privé, grâce à un cadre de concertation Etat/secteur privé et une redynamisation du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI);
• L’amélioration de l’environnement des affaires et du climat de sécurité;
• L’adoption, en 2012, d’un nouveau Code des Investissements plus incitatif ;
• La mise en place de nombreuses réformes dans le cadre du Doing Business et du programme du Millenium Challenge Corporation ;
• La mise en place un fonds d’études doté d’un montant de 50 milliards de FCFA (75 millions d’euros), pour financer la réalisation d’études préparatoires pour les grands projets.
Tout ceci a facilité la réalisation de projets structurants, générateurs d’emplois et de croissance. On peut à titre d’exemples, citer :
• Le pont à péage Henri Konan Bédié, qui a reçu le prix du London Stock Exchange en 2013.
• La mise en concession du 2ème Terminal à conteneurs du Port d’Abidjan.
• Le barrage hydraulique de Soubré en cours de construction, qui permettra de porter l’offre d’électricité à 2000 MW en 2018.
À ce jour, une dizaine de contrats ont été signés et connaissent un début de mise en œuvre. Il s’agit notamment de :
• La collecte et le traitement des déchets solides ménagers et assimilés ;
• La concession du transport public lagunaire ;
• le métro d’Abidjan ;
• la mise en valeur d’une zone industrielle.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Comme vous avez pu le constater avec l’exemple de la Côte d’Ivoire, l’Afrique offre énormément d’opportunités au secteur privé.
La France, de par ses relations historiques avec l’Afrique et du fait de son expertise dans les grands projets d’infrastructures détient un avantage compétitif certain.
Je ne saurais terminer sans vous remercier, Monsieur le Président François Hollande, pour votre engagement afin que les questions sécuritaires en Afrique soient prises en charge par les Africains, avec le soutien de la France. Car, sans sécurité, il ne peut y avoir de développement. Je voudrais également vous rendre hommage pour le travail important que vous faites tant pour la sécurité en Afrique que dans le monde.
Je demande aux entreprises françaises de venir nombreuses en Afrique et de répondre beaucoup plus nombreuses à nos appels d’offres car nous savons qu’elles disposent de l’expertise requise. Ainsi les entreprises françaises contribueront à la formation et à l’emploi des jeunes en Afrique.
J’encourage donc le secteur privé français à tirer profit des opportunités qu’offre l’Afrique et plus particulièrement à s’associer à l’Etat et au secteur privé ivoirien afin qu’ensemble nous relevions le défi de l’émergence. Je vous remercie.