La Banque mondiale a produit son dernier rapport sur la situation économique de la Côte d’Ivoire pour la période de janvier 2015.
Dans ce rapport, la Banque mondiale note un fort taux de croissance économique qui était de 8,7% en 2013. «La croissance économique en Côte d’Ivoire a été forte et tirée par tous les secteurs d’activités, prolongeant ainsi la bonne reprise économique constatée depuis la fin de la crise postélectorale de 2010. Les estimations récentes suggèrent que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’est maintenue à près de 8% au cours du premier semestre 2014. Du côté de l’offre, les principaux secteurs d’activités ont tous contribué positivement à la croissance du PIB, le secteur des services enregistrant toujours la progression la plus rapide et apportant la plus forte contribution à la croissance économique. On note cependant, une progression particulièrement forte de l’agriculture à l’activité économique. Du point de vue de la demande, le décollage notable des investissements publics associés aux grands programmes de réhabilitation des infrastructures a représenté un vecteur important de croissance, complété par une forte réponse des investissements privés», notent les experts de la Banque mondiale. Les investissements nationaux, à savoir les dépenses publiques pour la reconstruction des infrastructures et les investissements privés ont aussi contribué à la reprise de la croissance économique dans une Côte d’Ivoire post-crise : «Il est important de noter que la vigueur sous-jacente les dépenses en capital du secteur privé dans la reprise économique actuelle en Côte d’Ivoire, met en exergue l’importance des réformes apportées aux réglementations et aux institutions du pays pour créer un environnement des affaires favorables. La prédominance des facteurs nationaux appuyant la reprise en période post-conflit en Côte d’Ivoire diffère de l’expérience de nombreux pays confrontés à des circonstances similaires, où une solide reprise de la croissance des exportations et le retour des investissements étrangers semblent souvent servir de forces motrices au rebond de l’économie».
Un satisfecit qui n’occulte pas l’impact du cours des matières premières sur l’économie ivoirienne
Le rapport des experts de la Banque mondiale qui sonne comme un satisfecit donné au gouvernement ivoirien n’occulte cependant pas l’impact de l’effondrement des cours de certaines matières premières sur le marché international : «L’effondrement récent des cours internationaux du pétrole et dans une moindre mesure la baisse des prix des principaux produits d’exportation de la Côte d’Ivoire- ainsi que le fléchissement rapide de l’Euro par rapport au Dollar ont des effets sur les échanges commerciaux, les revenus et la croissance du PIB, même si ces effets sont actuellement considérés comme modérés. L’incidence nette de l’évolution du prix du pétrole sur la Côte d’Ivoire sera probablement restreinte. Pour un pays traditionnellement proche de l’équilibre en matière d’exportations nettes de pétrole, les effets de la chute des cours mondiaux auront tendance à «se diluer». La baisse des prix à l’exportation des matières premières en provenance de la Côte d’Ivoire depuis la mi-2014 a été beaucoup moins sévère que la chute de 50% enregistrée pour le prix du pétrole, ce qui sous-entend une amélioration des termes de l’échange et de la balance des paiements du pays. Et la dynamique du PIB pourrait modérément bénéficier (un gain de l’ordre de 1,1% de croissance moyenne supplémentaire du PIB sur la période 2014-2016) d’une dépréciation de l’Euro (auquel est rattaché le franc CFA) par rapport au Dollar. La compétitivité s’améliorerait, stimulant les exportations et compressant quelque peu les importations, avec des retombées positives notables sur les dépenses domestiques.
Une baisse de l’inflation entrainant une baisse des prix des denrées alimentaires et une augmentation des dépenses du secteur privé
Les experts de la Banque mondiale qui ont effectué plusieurs missions en Côte d’Ivoire, ont fait le constat que l’inflation est tombée à un niveau bien inférieur à la moyenne de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) à la mi-2014 : «Ce faible taux d’inflation est favorisé par une baisse des prix des denrées alimentaires, tandis que la croissance du crédit reprenait. Ce qui reflète en partie une augmentation des dépenses du secteur privé. Sur le plan budgétaire, l’évolution est restée favorable, le solde primaire devenant légèrement excédentaire dans la première moitié de 2014. Et, reflétant l’amélioration des fondamentaux économiques ainsi que l’avancée des réformes, la Côte d’Ivoire a pu faire appel aux marchés internationaux, avec une première émission d’emprunt obligataire (Euro-Bond) de 750 millions de dollars (3750 milliards de FCFA) en juillet 2014, dont les souscriptions ont été six fois plus importantes que le montant final de l'émission obligataire qui s’est réalisée á un faible taux d’intérêt de 5,63%. Cet événement décisif pourrait amorcer l’ouverture d’un accès permanent aux marchés internationaux de capitaux pour la CIV, aidant à financer le programme ambitieux d’investissement public du pays.
Une croissance économique soutenue
En termes de projections et de perspectives, les experts de la Banque mondiale partent de l’hypothèse que la normalisation de la situation sociopolitique se poursuivra en Côte d’Ivoire et que des réformes visant à améliorer l’environnement des affaires continueront d’être mises en œuvre : «Un environnement macroéconomique stable devrait contribuer au maintien de la croissance, avec un faible niveau d’inflation – en moyenne de 2,5% à moyen terme – en raison de la décélération des coûts des denrées alimentaires et des carburants, qui devrait entretenir la vigueur des dépenses de consommation. L’investissement est considéré comme le principal vecteur de la croissance économique future, avec une progression des investissements publics (pour les projets nouveaux comme pour les projets en cours) et un renforcement de l’investissement privé venant soutenir la production dans le secteur manufacturier et le bâtiment. Dans ces conditions, le PIB devrait progresser en moyenne de 8% par an jusqu’à fin 2015. Bien que les risques soient actuellement mieux maîtrisés qu’au cours des épisodes de reprises économiques antérieures, un amollissement de la conjoncture économique mondiale (notamment en Europe) et des prix nettement bas pour les exportations de la Côte d’Ivoire, des conditions météorologiques défavorables et la propagation potentielle du virus Ebola sont certaines des éventualités importantes auxquelles l’économie ivoirienne pourrait se trouver confrontée. Une section spéciale du rapport visant à identifier les facteurs ayant contribué à la vigoureuse reprise économique actuellement à l’œuvre dans le pays aboutit à plusieurs conclusions importantes parmi lesquelles : ·les« dividendes de la paix », ou les effets de rattrapage de la croissance, ne sont pas automatiques, mais un examen du rétablissement des contributions à la croissance de nombreux secteurs d’activité au cours de la période 2012-2013 suggère que ces dividendes se sont réalisées pour la Côte d’Ivoire. Contrairement à ce qui s’est passé dans la plupart des pays sortant d’un conflit, la reprise de la croissance en Côte d’Ivoire est attribuable davantage aux facteurs internes qu’externes, essentiellement la réponse enthousiaste du secteur privé qui a répondu favorablement aux augmentations substantielles des dépenses publiques pour le développement des infrastructures. Il est probable que (sous réserve de conditions économiques et politiques encore propices) la reprise de la croissance se poursuive pendant plusieurs années, quoiqu’à un rythme plus faible, à mesure que les secteurs vulnérables à la guerre retrouvent les niveaux du PIB d’avant-guerre et que les récentes réformes politiques et économiques portent leurs fruits en stimulant les investissements privés et les exportations».
Olivier Dion
Dans ce rapport, la Banque mondiale note un fort taux de croissance économique qui était de 8,7% en 2013. «La croissance économique en Côte d’Ivoire a été forte et tirée par tous les secteurs d’activités, prolongeant ainsi la bonne reprise économique constatée depuis la fin de la crise postélectorale de 2010. Les estimations récentes suggèrent que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’est maintenue à près de 8% au cours du premier semestre 2014. Du côté de l’offre, les principaux secteurs d’activités ont tous contribué positivement à la croissance du PIB, le secteur des services enregistrant toujours la progression la plus rapide et apportant la plus forte contribution à la croissance économique. On note cependant, une progression particulièrement forte de l’agriculture à l’activité économique. Du point de vue de la demande, le décollage notable des investissements publics associés aux grands programmes de réhabilitation des infrastructures a représenté un vecteur important de croissance, complété par une forte réponse des investissements privés», notent les experts de la Banque mondiale. Les investissements nationaux, à savoir les dépenses publiques pour la reconstruction des infrastructures et les investissements privés ont aussi contribué à la reprise de la croissance économique dans une Côte d’Ivoire post-crise : «Il est important de noter que la vigueur sous-jacente les dépenses en capital du secteur privé dans la reprise économique actuelle en Côte d’Ivoire, met en exergue l’importance des réformes apportées aux réglementations et aux institutions du pays pour créer un environnement des affaires favorables. La prédominance des facteurs nationaux appuyant la reprise en période post-conflit en Côte d’Ivoire diffère de l’expérience de nombreux pays confrontés à des circonstances similaires, où une solide reprise de la croissance des exportations et le retour des investissements étrangers semblent souvent servir de forces motrices au rebond de l’économie».
Un satisfecit qui n’occulte pas l’impact du cours des matières premières sur l’économie ivoirienne
Le rapport des experts de la Banque mondiale qui sonne comme un satisfecit donné au gouvernement ivoirien n’occulte cependant pas l’impact de l’effondrement des cours de certaines matières premières sur le marché international : «L’effondrement récent des cours internationaux du pétrole et dans une moindre mesure la baisse des prix des principaux produits d’exportation de la Côte d’Ivoire- ainsi que le fléchissement rapide de l’Euro par rapport au Dollar ont des effets sur les échanges commerciaux, les revenus et la croissance du PIB, même si ces effets sont actuellement considérés comme modérés. L’incidence nette de l’évolution du prix du pétrole sur la Côte d’Ivoire sera probablement restreinte. Pour un pays traditionnellement proche de l’équilibre en matière d’exportations nettes de pétrole, les effets de la chute des cours mondiaux auront tendance à «se diluer». La baisse des prix à l’exportation des matières premières en provenance de la Côte d’Ivoire depuis la mi-2014 a été beaucoup moins sévère que la chute de 50% enregistrée pour le prix du pétrole, ce qui sous-entend une amélioration des termes de l’échange et de la balance des paiements du pays. Et la dynamique du PIB pourrait modérément bénéficier (un gain de l’ordre de 1,1% de croissance moyenne supplémentaire du PIB sur la période 2014-2016) d’une dépréciation de l’Euro (auquel est rattaché le franc CFA) par rapport au Dollar. La compétitivité s’améliorerait, stimulant les exportations et compressant quelque peu les importations, avec des retombées positives notables sur les dépenses domestiques.
Une baisse de l’inflation entrainant une baisse des prix des denrées alimentaires et une augmentation des dépenses du secteur privé
Les experts de la Banque mondiale qui ont effectué plusieurs missions en Côte d’Ivoire, ont fait le constat que l’inflation est tombée à un niveau bien inférieur à la moyenne de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) à la mi-2014 : «Ce faible taux d’inflation est favorisé par une baisse des prix des denrées alimentaires, tandis que la croissance du crédit reprenait. Ce qui reflète en partie une augmentation des dépenses du secteur privé. Sur le plan budgétaire, l’évolution est restée favorable, le solde primaire devenant légèrement excédentaire dans la première moitié de 2014. Et, reflétant l’amélioration des fondamentaux économiques ainsi que l’avancée des réformes, la Côte d’Ivoire a pu faire appel aux marchés internationaux, avec une première émission d’emprunt obligataire (Euro-Bond) de 750 millions de dollars (3750 milliards de FCFA) en juillet 2014, dont les souscriptions ont été six fois plus importantes que le montant final de l'émission obligataire qui s’est réalisée á un faible taux d’intérêt de 5,63%. Cet événement décisif pourrait amorcer l’ouverture d’un accès permanent aux marchés internationaux de capitaux pour la CIV, aidant à financer le programme ambitieux d’investissement public du pays.
Une croissance économique soutenue
En termes de projections et de perspectives, les experts de la Banque mondiale partent de l’hypothèse que la normalisation de la situation sociopolitique se poursuivra en Côte d’Ivoire et que des réformes visant à améliorer l’environnement des affaires continueront d’être mises en œuvre : «Un environnement macroéconomique stable devrait contribuer au maintien de la croissance, avec un faible niveau d’inflation – en moyenne de 2,5% à moyen terme – en raison de la décélération des coûts des denrées alimentaires et des carburants, qui devrait entretenir la vigueur des dépenses de consommation. L’investissement est considéré comme le principal vecteur de la croissance économique future, avec une progression des investissements publics (pour les projets nouveaux comme pour les projets en cours) et un renforcement de l’investissement privé venant soutenir la production dans le secteur manufacturier et le bâtiment. Dans ces conditions, le PIB devrait progresser en moyenne de 8% par an jusqu’à fin 2015. Bien que les risques soient actuellement mieux maîtrisés qu’au cours des épisodes de reprises économiques antérieures, un amollissement de la conjoncture économique mondiale (notamment en Europe) et des prix nettement bas pour les exportations de la Côte d’Ivoire, des conditions météorologiques défavorables et la propagation potentielle du virus Ebola sont certaines des éventualités importantes auxquelles l’économie ivoirienne pourrait se trouver confrontée. Une section spéciale du rapport visant à identifier les facteurs ayant contribué à la vigoureuse reprise économique actuellement à l’œuvre dans le pays aboutit à plusieurs conclusions importantes parmi lesquelles : ·les« dividendes de la paix », ou les effets de rattrapage de la croissance, ne sont pas automatiques, mais un examen du rétablissement des contributions à la croissance de nombreux secteurs d’activité au cours de la période 2012-2013 suggère que ces dividendes se sont réalisées pour la Côte d’Ivoire. Contrairement à ce qui s’est passé dans la plupart des pays sortant d’un conflit, la reprise de la croissance en Côte d’Ivoire est attribuable davantage aux facteurs internes qu’externes, essentiellement la réponse enthousiaste du secteur privé qui a répondu favorablement aux augmentations substantielles des dépenses publiques pour le développement des infrastructures. Il est probable que (sous réserve de conditions économiques et politiques encore propices) la reprise de la croissance se poursuive pendant plusieurs années, quoiqu’à un rythme plus faible, à mesure que les secteurs vulnérables à la guerre retrouvent les niveaux du PIB d’avant-guerre et que les récentes réformes politiques et économiques portent leurs fruits en stimulant les investissements privés et les exportations».
Olivier Dion