Abidjan - "John le jihadiste", l’homme soupçonné d'avoir décapité plusieurs otages retenus par le groupe Etat islamique (EI) a été identifié par plusieurs médias, jeudi, comme étant Mohammed Emwazi, un Britannique originaire de Londres.
Il y a cinq mois, le directeur du FBI (Federal Bureau of Investigation, Bureau Fédéral d'Enquête- Etats-Unis) avait assuré l’avoir identifié, mais son nom a seulement filtré maintenant, semble-t-il.
Le sobriquet de "John le jihadiste" ("Jihadi John" en anglais) fait référence à John Lennon. Il aurait été attribué par d'anciens otages occidentaux qu'il était chargé de surveiller, à la tête d'un petit groupe de combattants britanniques baptisé "les Beatles".
L'homme est apparu sur des vidéos de propagande macabres, au côté d'otages américains, britanniques et japonais en combinaison orange, mais aussi de soldats syriens, juste avant leur exécution.
Dans un scénario invariable, le bourreau était debout, un couteau à la main, proférant avec un accent anglais un chapelet de menaces, promettant au Président américain Barack Obama "d'importer le jihad aux Etats-Unis" ou traitant David Cameron, le Premier ministre britannique, de "marionnette".
Revêtu de noir de pied en cap, il ne laissait entrevoir que ses yeux à travers l'ouverture dans sa cagoule. En plusieurs occasions, il est montré en train de trancher lui-même la tête d'un captif. Il est apparu pour la première fois sur une vidéo à l'occasion de l'exécution du journaliste américain James Foley, en août 2014.
D’après des médias et experts, il a 26 ou 27 ans, est né au Koweït, pays qu'il a quitté à l'âge de six ans, quand sa famille aisée est venue s'établir dans l'ouest de la capitale britannique. Il a obtenu un diplôme d'informaticien à la Westminster University, et aurait rejoint la Syrie en 2012 ou 2013.
Il aurait été repéré par les services de renseignements occidentaux à la faveur d'un déplacement en Tanzanie en 2009. Il était alors soupçonné de chercher à entrer en contact avec le groupe somalien des shebabs.
Cage, une organisation de défense des droits des musulmans installée à Londres, affirme qu'Emwazi s'est radicalisé en réaction au traitement que lui ont infligé les autorités britanniques. Refoulé de Tanzanie, il aurait été interrogé à plusieurs reprises aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Le MI5 aurait vainement tenté de le recruter. Il aurait été "harcelé au point de perdre deux fiancées, son emploi et une nouvelle vie au Koweït", selon Cage.
Scotland Yard s'est refusé à tout commentaire, invoquant le secret de "l'enquête en cours" confiée aux services anti-terroristes avec le concours du MI5 et du MI6.
A Washington, une porte-parole du Conseil national de Sécurité, Bernadette Meehan, qui a fait preuve de la même réserve pour les mêmes motifs, s'est contentée de réaffirmer que les Etats-Unis "faisaient tout leur possible pour traduire ces meurtriers en justice".
(AIP)
cmas
Il y a cinq mois, le directeur du FBI (Federal Bureau of Investigation, Bureau Fédéral d'Enquête- Etats-Unis) avait assuré l’avoir identifié, mais son nom a seulement filtré maintenant, semble-t-il.
Le sobriquet de "John le jihadiste" ("Jihadi John" en anglais) fait référence à John Lennon. Il aurait été attribué par d'anciens otages occidentaux qu'il était chargé de surveiller, à la tête d'un petit groupe de combattants britanniques baptisé "les Beatles".
L'homme est apparu sur des vidéos de propagande macabres, au côté d'otages américains, britanniques et japonais en combinaison orange, mais aussi de soldats syriens, juste avant leur exécution.
Dans un scénario invariable, le bourreau était debout, un couteau à la main, proférant avec un accent anglais un chapelet de menaces, promettant au Président américain Barack Obama "d'importer le jihad aux Etats-Unis" ou traitant David Cameron, le Premier ministre britannique, de "marionnette".
Revêtu de noir de pied en cap, il ne laissait entrevoir que ses yeux à travers l'ouverture dans sa cagoule. En plusieurs occasions, il est montré en train de trancher lui-même la tête d'un captif. Il est apparu pour la première fois sur une vidéo à l'occasion de l'exécution du journaliste américain James Foley, en août 2014.
D’après des médias et experts, il a 26 ou 27 ans, est né au Koweït, pays qu'il a quitté à l'âge de six ans, quand sa famille aisée est venue s'établir dans l'ouest de la capitale britannique. Il a obtenu un diplôme d'informaticien à la Westminster University, et aurait rejoint la Syrie en 2012 ou 2013.
Il aurait été repéré par les services de renseignements occidentaux à la faveur d'un déplacement en Tanzanie en 2009. Il était alors soupçonné de chercher à entrer en contact avec le groupe somalien des shebabs.
Cage, une organisation de défense des droits des musulmans installée à Londres, affirme qu'Emwazi s'est radicalisé en réaction au traitement que lui ont infligé les autorités britanniques. Refoulé de Tanzanie, il aurait été interrogé à plusieurs reprises aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Le MI5 aurait vainement tenté de le recruter. Il aurait été "harcelé au point de perdre deux fiancées, son emploi et une nouvelle vie au Koweït", selon Cage.
Scotland Yard s'est refusé à tout commentaire, invoquant le secret de "l'enquête en cours" confiée aux services anti-terroristes avec le concours du MI5 et du MI6.
A Washington, une porte-parole du Conseil national de Sécurité, Bernadette Meehan, qui a fait preuve de la même réserve pour les mêmes motifs, s'est contentée de réaffirmer que les Etats-Unis "faisaient tout leur possible pour traduire ces meurtriers en justice".
(AIP)
cmas