En attendant les saisons de pluies et leurs lots d’inondations, qui n’épargnent pas la Commune de Treichville, on peut dire au regard des travaux actuels du Conseil Municipal effectués par la Direction Technique que la Cité N’Zassa fait peau neuve. Assainissement, drainage, curage, sensibilisation de la population. Tous les détails dans ce dossier.
Présentation du réseau d’assainissement de la cité N’Zassa
Treichville dispose d’un réseau de type unitaire. En général, il y a trois (3) types de réseaux. D’abord, le réseau unitaire pour lequel les eaux pluviales et les eaux usées sont collectées dans la même canalisation. Ensuite, le réseau séparatif (celui des nouveaux quartiers tel Cocody, Abobo, Yopougon,..) où le réseau d’eaux usées est séparé de celui d’eaux pluviales. Et finalement, le réseau pseudo séparatif où, séparés au départ, les réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales se rejoignent à la fin. Toutes ces eaux vont dans les exécutoires ou des stations appelées « dégrilleurs » pour être tamisées avant d’être évacuées dans le collecteur de base, qui allant d’Abobo à Port-Bouët. Si on parle de réseau à Treichville, c’est parce qu’il s’agit d’une interconnexion de canalisations primaires, qui partent des débuts de réseau passant par des canalisations secondaires, qui se trouvent reliées aux grandes canalisations se trouvant à la fin du réseau. Le réseau de Treichville comprend un ensemble de trois (3) gros dalots, qui récupèrent de grandes quantités d’eaux sur les bassins versants. On a le dalot T1 (Treichville 1), qui part de l’avenue 6 à la rue 24, qui jette ses eaux derrière la station service ‘‘Total’’ dans le jardin du quartier Yobou Lambert. Il y a le dalot T2, qui part depuis la rue 38 entre le quartier Notre Dame à proximité de la clôture du Lycée moderne sur l’avenue 13 jusqu’au niveau des bureaux de l’INJS vers l’ex Centre culturel de Treichville. Enfin un 3ème dalot, situé à l’avenue 16 allant de la rue 38 jusqu’à l’ancien Centre culturel devenu un lieu de culte. Ce sont les trois grandes canalisations, qui doivent, avant la saison des pluies, connaître un entretien préventif au du matériel. Ces travaux doivent être réalisés par la Sodeci.
Une préoccupation majeure demeure à ce niveau. Le réseau de Treichville est vétuste avec l’âge, car il date des années 50 et est fait principalement en amiante ciment. Il faut, donc, remplacer les équipements défectueux. Cette charge n’est pas du ressort de la Mairie. Des démarches ont été menées par la Direction Technique de la Mairie auprès du Ministère de la Construction et de l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD) pour intervenir dans la Commune. C’est à cet effet que du 1er août 2013, jusqu’au mois d’avril 2014 ont été réalisés des travaux d’assainissement sur les avenues 9, 10, 11, 12 et 13, et de la rue 5 jusqu’à la rue 38. C’était dans le cadre du Projet d’Urgence d’Infrastructures Urbaines (PUIUR). Il y a eu, aussi, des travaux à la rue des Ecoles au niveau de la Brigade de la Gendarmerie, et des changements de canalisations ont été effectués par l’Onad, en 2014, à l’avenue 16, sur le tronçon compris entre les rues 15 et 17, et à l’avenue 8, rue 5 au niveau du Commissariat du 2ème. Mais cela ne suffit pas. Ainsi, après la réalisation d’une partie des travaux, là où les canalisations sont affectées, Treichville espère et attend de nouvelles réalisations sur le reste du réseau en vue de réhabilitation totale.
Les grandes causes des inondations et de non évacuation des eaux usées.
Treichville connaît beaucoup de refoulement d’eaux usées sur les voies publiques. Les raisons sont multiples, mais pas insurmontables. La Commune a un relief relativement plat propice aux inondations en cas de pluie. « Ce relief rend difficile l’écoulement des eaux de pluies, qui stagnent pendant 30 à 45 minutes avant de s’écouler totalement », confirme Sanogo Lacina, Sous-directeur du Service de la Voirie, Réseaux, Hygiène et Environnement (VRHE) de la Direction Technique dirigée par Kouadio Médard. Cette situation est renforcée par l’imperméabilité du sol (à cause des voies bitumées), qui ne favorise pas l’infiltration rapide des eaux. Il y a, ensuite, la vétusté du réseau, et l’irrégularité d’entretien des ouvrages par la Sodeci. Leur entretien s’impose à la Sodeci conformément à un contrat d’affermage, qui la lie à l’Etat. Mais, ce n’est pas très souvent le cas. Un déficit d’entretien et de réparation des équipements est, donc, à dénoncer. Une autre cause est la mauvaise utilisation des ouvrages d’assainissement par les populations. Les canalisations sont destinées à l’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées. Malheureusement, dans ces canalisations se retrouvent des déchets solides : plastiques, pneus, bouteilles, bois, tissus, chaussures, pagnes, restes alimentaires, etc,. Certaines populations vont jusqu’à déverser leurs ordures directement dans les avaloirs. Cela crée des bouchons, qui empêchent évidemment l’écoulement des eaux de pluies et usées, qui se retrouvent, alors, sur la voie publique. On note, aussi la destruction des ouvrages d’assainissement. En effet, on ne peut passer sous silence le fait que des canalisations faites en avril 2014 soient déjà bouchées et détruites à cause des ordures ménagères solides. Pis, de nombreuses constructions sont faites sur des canalisations comme c’est le cas à l’avenue 9, juste derrière la Médiathèque, où une buse a été détruite. Au quartier Yohou Lambert (ex quartier Biafra voir un peu plus en dessous), l’ancien système autonome d’évacuation des eaux de toilette a été détruit par la majorité des populations. Ce qui veut dire qu’il y a un problème d’entretien et de mauvais usage des ouvrages par des populations à côté de leur non entretien et non remplacement par la Sodeci. A cela, s’ajoute, qu’à Treichville, le réseau est unitaire. Dans un tel réseau, les eaux pluviales et usées sont collectées dans la même canalisation. Si bien qu’en cas de fortes pluies et avec les déchets solides, il y a des anomalies. On a, en sus, les gros camions poids lourds et laveurs de véhicules, qui sont des obstacles à l’assainissement. Les poids lourds, qui circulent dans la Commune, endommagent très souvent les regards-avaloirs et autres tampons sur le bitume ce qui crée des bouchons au niveau de ces ouvrages. Les laveurs de véhicules sont aussi concernés, du fait du manque d’un drainage efficient des eaux de lavage, qui stagnent sur la chaussée et la dégrade. Pour finir, des vols de fontes de voiries (tampons, ) sont à signaler. C’est aussi l’une des causes du dysfonctionnement des ouvrages d’assainissement.
Les zones inondables et de refoulements d’eaux usées.
Conséquemment, Treichville connait des zones inondables. Elles sont de deux sortes. Certaines zones sont, en réalité, des cuvettes où les eaux stagnent avant de s’écouler. Il y a la zone du palais des sports, le tronçon de l’avenue 21 allant de la rue 44 jusqu’à l’échangeur Treichville-Marcory, l’avenue 13, le tronçon entre les rues 24 et 38, celui de l’avenue 21 entre la rue 17 et la rue 21, les bretelles (voies annexes) du boulevard Valery Giscard d’Estaing, la rue des Brasseurs en zone industrielle et l’avenue 7 entre les rues 25 et 38. Telles sont les zones cruciales, d’inondations. Au niveau des refoulements d’eaux usées, il y a le tronçon de l’avenue 2, qui part de la rue 12 jusqu’à la descente du pont De Gaulle, l’avenue 8 devant la Médiathèque jusqu’à la Poste. D’autres zones sont inondées en raison des dégâts humains. On a l’avenue 9, juste derrière la Médiathèque. A ce niveau, une buse a été détruite suite à des constructions. « L’Office National de l’Assainissement et du Drainage a démoli ces constructions au mois de janvier. Mais les travaux de réhabilitation n’ont pas encore commencé », précise Sanogo Lancina. Cette situation mécontente les populations, qui s’impatientent. L’avenue 19 n’est pas en reste, précisément le tronçon qui part de la rue 13 et la rue 17. Sans oublier l’avenue 17 entre les rues 9 et 12. Les autres endroits sont le marché de Belleville, dont les entrées sont souvent inondées. Ce qui irrite, naturellement, les commerçants, qui ne peuvent plus vaquer à leurs occupations. Il y a, aussi, la gare de Bassam (qui connaît des curages), l’avenue 27 et la rue 38 où les caniveaux et canalisations sont bouchés par des déchets solides.
Ce qui est fait en ce moment par la Municipalité
L’assainissement au niveau de Treichville est, certes, loin d’être parfait, mais, il connait des améliorations. « Nous travaillons pendant les trois (3) mois précédant les saisons des pluies. La municipalité anticipe en faisant des travaux préventifs de curage et d’entretien des caniveaux. Nous le faisons à partir du mois de janvier et même jusqu’en avril. Pour cette année, nous avons déjà démarré. A côté, nous effectuons régulièrement des travaux hebdomadaires » rassure le Sous Directeur de la VRHE. Cela pour dire que la Mairie déploie, en ce moment de grands moyens pour soulager les populations pendant les futures saisons de pluies. Cependant, il y a des précisons à faire en matière d’assainissement, comme cela a été le cas des routes (cf. Dossier précédent). « Avec le transfert des compétences, l’assainissement devait revenir aux Collectivités. Mais depuis 1999, il y a un contrat d’affermage entre le Ministère de la Construction, du logement et la Sodeci, concernant l’exploitation exclusive et l’entretien des réseaux d’assainissement enterrés. Ainsi, tout ce qui est enterré ou se trouve dans le sol est du ressort de la Sodeci. Il y a aussi une nouvelle structure, l’Onad, qui assure le suivi des travaux du contrat d’affermage. Nous avons avec cette structure des réunions mensuelles pour présenter les anomalies constatées dans notre Commune et des travaux à y réaliser sur les canalisations effondrées ou affaissées. Nous communiquons, en outre, des requêtes à la Sodeci, tous les jours, en envoyant en même temps une ampliation à l’Onad pour le suivi. Et lorsque le camion de la Sodeci doit venir comme c’est le cas ce matin (Ndlr vendredi 13 mars 2015 à la rue 38), un agent des Services Techniques de la Mairie est détaché spécialement et affecté à la tâche harmonise notre programme journalier avec celui de la Sodeci », précise Sanogo Lancina. A côté, tout ce qui est entretien et curage des caniveaux à ciel ouvert et les canaux (grands caniveaux) sont du ressort des Collectivités (de la Mairie). En ce moment, la Mairie a achevé le curage des deux caniveaux opposés, qui partent de l’immeuble Roche jusqu’au rond point du CHU. Les agents de la Direction Technique étaient, toute la semaine du 9 au 13 mars 2015 avec le Directeur Technique, au marché de Belleville (voir photos). Les caniveaux de la rue 38 au niveau de l’Arras I ont été aussi traités. Ils le sont régulièrement, en raison de la présence de nombreux déchets solides et des grandes affluences que connaît cette zone. Des travaux de curage et d’entretien sont prévus au niveau de la gare de Bassam, dont les canalisations doivent être régulièrement entretenus. Depuis deux semaines (Ndlr : les deux premières semaines du mois de mars 2015) des travaux sont effectués à l’avenue 17 entre la rue 9 jusqu’à la rue 12.
Une autre précision de taille. Selon le contrat d’affermage, après une requête ou signalement des anomalies par la Mairie ou par les populations elles-mêmes à la Sodeci, celle-ci a 48 heures pour agir. Ce qui n’est pas souvent le cas.
Le cas casse-tête du quartier Yobou Lambert avec son réseau uniquement d’eaux usées
« Quand on réalise un ouvrage d’assainissement, on dispose les tuyaux en pente pour qu’il y ait un écoulement gravitaire des eaux. Toutefois, il faut une certaine quantité d’eau courante pour que l’écoulement soit effectif. C’est le phénomène d’auto-curage, qui permet d’évacuer les déchets des toilettes », souligne Sanogo Lancina. Malheureusement, ce système réalisé par la SETU en 1976 a été abandonné par les populations. D’où l’insuffisance d’eau, qui fait couvrir les canalisations de croutes perturbant l’écoulement normal des eaux usées. Non sans oublier arrêts fréquents de la station de refoulement de l’avenue I. Telle est la situation, qui fait de Yobou Lambert, un quartier différent des autres en matière d’assainissement.
La phase de sensibilisation des populations
Treichville a été primée 1ère Commune la mieux assainie du District d’Abidjan en 2012 après une sensibilisation grandeur nature. A savoir, de porte à porte, des projections de film, entre autres. Mais cette réputation n’a été qu’un feu de paille au regard du comportement actuel des populations, qui entravent les efforts entrepris par la Municipalité en matière d’assainissement. Que les populations n’oublient que les nuisances liées à l’insalubrité n’épargnent personne. « Nous lançons un appel à la population. Qu’elle fasse sienne la préservation des ouvrages de l’assainissement. Les eaux usées, qui stagnent, sont des terreaux de maladies. La population peut, en cas d’anomalie, appeler directement (au 21 35 40 00) les Services de la « Sodeci assainissement » sise au Boulevard de Marseille. Et éventuellement informer la Mairie, qui avisera dans les meilleurs délais » lance Sanogo Lancina. La sensibilisation a été renforcée par le Chef du Service d’Hygiène et Environnement de la Mairie, Angaman Ebah. Pendant neuf (9) jours, du samedi 7 au mardi 17 mars 2015, avec la coordination du Cabinet Gauff ingenieure, l’apport de l’ « Association des jeunes de Pierre Kouamé » et l’Ong « Cœur actif », le représentant de la Mairie, et point focal de la sensibilisation, il a sillonné la Commune en y effectuant des projections de film, des distributions de prospectus.et des échanges avec les populations (enfants, jeunes et adultes). Ainsi après le lancement à la maison du Pdci sise à l’avenue 12, rue14, Angaman Ebah et son équipe sont-ils allés au Grand marché de Treichville situé à la rue 12, au quartier Aizan Pascal (ou quartier Apollo), puis à Belleville et au quartier Georges Kassi (France-Amérique). Le petit marché de l’avenue 21 et ses alentours ont été aussi sensibilisés, avant que le marché au poisson à l’avenue 15 face au collège St Jean Bosco et le quartier Kouamé Albert ne prennent le relais. La tournée a pris fin au quartier Yobou Lambert. « Il est vrai, que nous n’avons pu faire le tour des 49 quartiers, mais presque 2000 personnes ont été sensibilisées. L’objectif a été d’apporter des informations sur les maladies liées au manque d’assainissement et à l’insalubrité en vue d’un changement de comportement des populations. Elles ont été aussi interpellées sur la gestion des ordures ménagères, des bouches d’incendie, les vols des tampons. Il y a eu des rencontres avec des responsables de Communautés coutumières, des notables », a dit Angaman Ebah. Avant de penser à la pérennisation du projet. « Nous avons, aussi, croisé des présidents de Cgq, avec qui nous comptons pérenniser ce projet », a-t-il rassuré. Il est, donc, clair, que l’assainissement est un travail quotidien similaire au nettoyage des écuries d’Augias, tant il est très coûteux et difficile à réaliser. La Municipalité de Treichville, qui l’a compris, travaille, donc, d’arrache pied pour le bien être quotidien de ses populations. Mais, pour qu’elle y arrive, la contribution des populations ne doit pas faire défaut au quotidien. Dès lors, il appartient aux treichvilloises et treichvillois de faire leur, ce slogan cher au Maire François Albert Amichia : « Treichville ! une commune moderne et modèle ».
ALLBERT ABALE
Présentation du réseau d’assainissement de la cité N’Zassa
Treichville dispose d’un réseau de type unitaire. En général, il y a trois (3) types de réseaux. D’abord, le réseau unitaire pour lequel les eaux pluviales et les eaux usées sont collectées dans la même canalisation. Ensuite, le réseau séparatif (celui des nouveaux quartiers tel Cocody, Abobo, Yopougon,..) où le réseau d’eaux usées est séparé de celui d’eaux pluviales. Et finalement, le réseau pseudo séparatif où, séparés au départ, les réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales se rejoignent à la fin. Toutes ces eaux vont dans les exécutoires ou des stations appelées « dégrilleurs » pour être tamisées avant d’être évacuées dans le collecteur de base, qui allant d’Abobo à Port-Bouët. Si on parle de réseau à Treichville, c’est parce qu’il s’agit d’une interconnexion de canalisations primaires, qui partent des débuts de réseau passant par des canalisations secondaires, qui se trouvent reliées aux grandes canalisations se trouvant à la fin du réseau. Le réseau de Treichville comprend un ensemble de trois (3) gros dalots, qui récupèrent de grandes quantités d’eaux sur les bassins versants. On a le dalot T1 (Treichville 1), qui part de l’avenue 6 à la rue 24, qui jette ses eaux derrière la station service ‘‘Total’’ dans le jardin du quartier Yobou Lambert. Il y a le dalot T2, qui part depuis la rue 38 entre le quartier Notre Dame à proximité de la clôture du Lycée moderne sur l’avenue 13 jusqu’au niveau des bureaux de l’INJS vers l’ex Centre culturel de Treichville. Enfin un 3ème dalot, situé à l’avenue 16 allant de la rue 38 jusqu’à l’ancien Centre culturel devenu un lieu de culte. Ce sont les trois grandes canalisations, qui doivent, avant la saison des pluies, connaître un entretien préventif au du matériel. Ces travaux doivent être réalisés par la Sodeci.
Une préoccupation majeure demeure à ce niveau. Le réseau de Treichville est vétuste avec l’âge, car il date des années 50 et est fait principalement en amiante ciment. Il faut, donc, remplacer les équipements défectueux. Cette charge n’est pas du ressort de la Mairie. Des démarches ont été menées par la Direction Technique de la Mairie auprès du Ministère de la Construction et de l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD) pour intervenir dans la Commune. C’est à cet effet que du 1er août 2013, jusqu’au mois d’avril 2014 ont été réalisés des travaux d’assainissement sur les avenues 9, 10, 11, 12 et 13, et de la rue 5 jusqu’à la rue 38. C’était dans le cadre du Projet d’Urgence d’Infrastructures Urbaines (PUIUR). Il y a eu, aussi, des travaux à la rue des Ecoles au niveau de la Brigade de la Gendarmerie, et des changements de canalisations ont été effectués par l’Onad, en 2014, à l’avenue 16, sur le tronçon compris entre les rues 15 et 17, et à l’avenue 8, rue 5 au niveau du Commissariat du 2ème. Mais cela ne suffit pas. Ainsi, après la réalisation d’une partie des travaux, là où les canalisations sont affectées, Treichville espère et attend de nouvelles réalisations sur le reste du réseau en vue de réhabilitation totale.
Les grandes causes des inondations et de non évacuation des eaux usées.
Treichville connaît beaucoup de refoulement d’eaux usées sur les voies publiques. Les raisons sont multiples, mais pas insurmontables. La Commune a un relief relativement plat propice aux inondations en cas de pluie. « Ce relief rend difficile l’écoulement des eaux de pluies, qui stagnent pendant 30 à 45 minutes avant de s’écouler totalement », confirme Sanogo Lacina, Sous-directeur du Service de la Voirie, Réseaux, Hygiène et Environnement (VRHE) de la Direction Technique dirigée par Kouadio Médard. Cette situation est renforcée par l’imperméabilité du sol (à cause des voies bitumées), qui ne favorise pas l’infiltration rapide des eaux. Il y a, ensuite, la vétusté du réseau, et l’irrégularité d’entretien des ouvrages par la Sodeci. Leur entretien s’impose à la Sodeci conformément à un contrat d’affermage, qui la lie à l’Etat. Mais, ce n’est pas très souvent le cas. Un déficit d’entretien et de réparation des équipements est, donc, à dénoncer. Une autre cause est la mauvaise utilisation des ouvrages d’assainissement par les populations. Les canalisations sont destinées à l’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées. Malheureusement, dans ces canalisations se retrouvent des déchets solides : plastiques, pneus, bouteilles, bois, tissus, chaussures, pagnes, restes alimentaires, etc,. Certaines populations vont jusqu’à déverser leurs ordures directement dans les avaloirs. Cela crée des bouchons, qui empêchent évidemment l’écoulement des eaux de pluies et usées, qui se retrouvent, alors, sur la voie publique. On note, aussi la destruction des ouvrages d’assainissement. En effet, on ne peut passer sous silence le fait que des canalisations faites en avril 2014 soient déjà bouchées et détruites à cause des ordures ménagères solides. Pis, de nombreuses constructions sont faites sur des canalisations comme c’est le cas à l’avenue 9, juste derrière la Médiathèque, où une buse a été détruite. Au quartier Yohou Lambert (ex quartier Biafra voir un peu plus en dessous), l’ancien système autonome d’évacuation des eaux de toilette a été détruit par la majorité des populations. Ce qui veut dire qu’il y a un problème d’entretien et de mauvais usage des ouvrages par des populations à côté de leur non entretien et non remplacement par la Sodeci. A cela, s’ajoute, qu’à Treichville, le réseau est unitaire. Dans un tel réseau, les eaux pluviales et usées sont collectées dans la même canalisation. Si bien qu’en cas de fortes pluies et avec les déchets solides, il y a des anomalies. On a, en sus, les gros camions poids lourds et laveurs de véhicules, qui sont des obstacles à l’assainissement. Les poids lourds, qui circulent dans la Commune, endommagent très souvent les regards-avaloirs et autres tampons sur le bitume ce qui crée des bouchons au niveau de ces ouvrages. Les laveurs de véhicules sont aussi concernés, du fait du manque d’un drainage efficient des eaux de lavage, qui stagnent sur la chaussée et la dégrade. Pour finir, des vols de fontes de voiries (tampons, ) sont à signaler. C’est aussi l’une des causes du dysfonctionnement des ouvrages d’assainissement.
Les zones inondables et de refoulements d’eaux usées.
Conséquemment, Treichville connait des zones inondables. Elles sont de deux sortes. Certaines zones sont, en réalité, des cuvettes où les eaux stagnent avant de s’écouler. Il y a la zone du palais des sports, le tronçon de l’avenue 21 allant de la rue 44 jusqu’à l’échangeur Treichville-Marcory, l’avenue 13, le tronçon entre les rues 24 et 38, celui de l’avenue 21 entre la rue 17 et la rue 21, les bretelles (voies annexes) du boulevard Valery Giscard d’Estaing, la rue des Brasseurs en zone industrielle et l’avenue 7 entre les rues 25 et 38. Telles sont les zones cruciales, d’inondations. Au niveau des refoulements d’eaux usées, il y a le tronçon de l’avenue 2, qui part de la rue 12 jusqu’à la descente du pont De Gaulle, l’avenue 8 devant la Médiathèque jusqu’à la Poste. D’autres zones sont inondées en raison des dégâts humains. On a l’avenue 9, juste derrière la Médiathèque. A ce niveau, une buse a été détruite suite à des constructions. « L’Office National de l’Assainissement et du Drainage a démoli ces constructions au mois de janvier. Mais les travaux de réhabilitation n’ont pas encore commencé », précise Sanogo Lancina. Cette situation mécontente les populations, qui s’impatientent. L’avenue 19 n’est pas en reste, précisément le tronçon qui part de la rue 13 et la rue 17. Sans oublier l’avenue 17 entre les rues 9 et 12. Les autres endroits sont le marché de Belleville, dont les entrées sont souvent inondées. Ce qui irrite, naturellement, les commerçants, qui ne peuvent plus vaquer à leurs occupations. Il y a, aussi, la gare de Bassam (qui connaît des curages), l’avenue 27 et la rue 38 où les caniveaux et canalisations sont bouchés par des déchets solides.
Ce qui est fait en ce moment par la Municipalité
L’assainissement au niveau de Treichville est, certes, loin d’être parfait, mais, il connait des améliorations. « Nous travaillons pendant les trois (3) mois précédant les saisons des pluies. La municipalité anticipe en faisant des travaux préventifs de curage et d’entretien des caniveaux. Nous le faisons à partir du mois de janvier et même jusqu’en avril. Pour cette année, nous avons déjà démarré. A côté, nous effectuons régulièrement des travaux hebdomadaires » rassure le Sous Directeur de la VRHE. Cela pour dire que la Mairie déploie, en ce moment de grands moyens pour soulager les populations pendant les futures saisons de pluies. Cependant, il y a des précisons à faire en matière d’assainissement, comme cela a été le cas des routes (cf. Dossier précédent). « Avec le transfert des compétences, l’assainissement devait revenir aux Collectivités. Mais depuis 1999, il y a un contrat d’affermage entre le Ministère de la Construction, du logement et la Sodeci, concernant l’exploitation exclusive et l’entretien des réseaux d’assainissement enterrés. Ainsi, tout ce qui est enterré ou se trouve dans le sol est du ressort de la Sodeci. Il y a aussi une nouvelle structure, l’Onad, qui assure le suivi des travaux du contrat d’affermage. Nous avons avec cette structure des réunions mensuelles pour présenter les anomalies constatées dans notre Commune et des travaux à y réaliser sur les canalisations effondrées ou affaissées. Nous communiquons, en outre, des requêtes à la Sodeci, tous les jours, en envoyant en même temps une ampliation à l’Onad pour le suivi. Et lorsque le camion de la Sodeci doit venir comme c’est le cas ce matin (Ndlr vendredi 13 mars 2015 à la rue 38), un agent des Services Techniques de la Mairie est détaché spécialement et affecté à la tâche harmonise notre programme journalier avec celui de la Sodeci », précise Sanogo Lancina. A côté, tout ce qui est entretien et curage des caniveaux à ciel ouvert et les canaux (grands caniveaux) sont du ressort des Collectivités (de la Mairie). En ce moment, la Mairie a achevé le curage des deux caniveaux opposés, qui partent de l’immeuble Roche jusqu’au rond point du CHU. Les agents de la Direction Technique étaient, toute la semaine du 9 au 13 mars 2015 avec le Directeur Technique, au marché de Belleville (voir photos). Les caniveaux de la rue 38 au niveau de l’Arras I ont été aussi traités. Ils le sont régulièrement, en raison de la présence de nombreux déchets solides et des grandes affluences que connaît cette zone. Des travaux de curage et d’entretien sont prévus au niveau de la gare de Bassam, dont les canalisations doivent être régulièrement entretenus. Depuis deux semaines (Ndlr : les deux premières semaines du mois de mars 2015) des travaux sont effectués à l’avenue 17 entre la rue 9 jusqu’à la rue 12.
Une autre précision de taille. Selon le contrat d’affermage, après une requête ou signalement des anomalies par la Mairie ou par les populations elles-mêmes à la Sodeci, celle-ci a 48 heures pour agir. Ce qui n’est pas souvent le cas.
Le cas casse-tête du quartier Yobou Lambert avec son réseau uniquement d’eaux usées
« Quand on réalise un ouvrage d’assainissement, on dispose les tuyaux en pente pour qu’il y ait un écoulement gravitaire des eaux. Toutefois, il faut une certaine quantité d’eau courante pour que l’écoulement soit effectif. C’est le phénomène d’auto-curage, qui permet d’évacuer les déchets des toilettes », souligne Sanogo Lancina. Malheureusement, ce système réalisé par la SETU en 1976 a été abandonné par les populations. D’où l’insuffisance d’eau, qui fait couvrir les canalisations de croutes perturbant l’écoulement normal des eaux usées. Non sans oublier arrêts fréquents de la station de refoulement de l’avenue I. Telle est la situation, qui fait de Yobou Lambert, un quartier différent des autres en matière d’assainissement.
La phase de sensibilisation des populations
Treichville a été primée 1ère Commune la mieux assainie du District d’Abidjan en 2012 après une sensibilisation grandeur nature. A savoir, de porte à porte, des projections de film, entre autres. Mais cette réputation n’a été qu’un feu de paille au regard du comportement actuel des populations, qui entravent les efforts entrepris par la Municipalité en matière d’assainissement. Que les populations n’oublient que les nuisances liées à l’insalubrité n’épargnent personne. « Nous lançons un appel à la population. Qu’elle fasse sienne la préservation des ouvrages de l’assainissement. Les eaux usées, qui stagnent, sont des terreaux de maladies. La population peut, en cas d’anomalie, appeler directement (au 21 35 40 00) les Services de la « Sodeci assainissement » sise au Boulevard de Marseille. Et éventuellement informer la Mairie, qui avisera dans les meilleurs délais » lance Sanogo Lancina. La sensibilisation a été renforcée par le Chef du Service d’Hygiène et Environnement de la Mairie, Angaman Ebah. Pendant neuf (9) jours, du samedi 7 au mardi 17 mars 2015, avec la coordination du Cabinet Gauff ingenieure, l’apport de l’ « Association des jeunes de Pierre Kouamé » et l’Ong « Cœur actif », le représentant de la Mairie, et point focal de la sensibilisation, il a sillonné la Commune en y effectuant des projections de film, des distributions de prospectus.et des échanges avec les populations (enfants, jeunes et adultes). Ainsi après le lancement à la maison du Pdci sise à l’avenue 12, rue14, Angaman Ebah et son équipe sont-ils allés au Grand marché de Treichville situé à la rue 12, au quartier Aizan Pascal (ou quartier Apollo), puis à Belleville et au quartier Georges Kassi (France-Amérique). Le petit marché de l’avenue 21 et ses alentours ont été aussi sensibilisés, avant que le marché au poisson à l’avenue 15 face au collège St Jean Bosco et le quartier Kouamé Albert ne prennent le relais. La tournée a pris fin au quartier Yobou Lambert. « Il est vrai, que nous n’avons pu faire le tour des 49 quartiers, mais presque 2000 personnes ont été sensibilisées. L’objectif a été d’apporter des informations sur les maladies liées au manque d’assainissement et à l’insalubrité en vue d’un changement de comportement des populations. Elles ont été aussi interpellées sur la gestion des ordures ménagères, des bouches d’incendie, les vols des tampons. Il y a eu des rencontres avec des responsables de Communautés coutumières, des notables », a dit Angaman Ebah. Avant de penser à la pérennisation du projet. « Nous avons, aussi, croisé des présidents de Cgq, avec qui nous comptons pérenniser ce projet », a-t-il rassuré. Il est, donc, clair, que l’assainissement est un travail quotidien similaire au nettoyage des écuries d’Augias, tant il est très coûteux et difficile à réaliser. La Municipalité de Treichville, qui l’a compris, travaille, donc, d’arrache pied pour le bien être quotidien de ses populations. Mais, pour qu’elle y arrive, la contribution des populations ne doit pas faire défaut au quotidien. Dès lors, il appartient aux treichvilloises et treichvillois de faire leur, ce slogan cher au Maire François Albert Amichia : « Treichville ! une commune moderne et modèle ».
ALLBERT ABALE