De retour de Gagnoa pour Miss-CI, le dimanche 29 mars 2015, nous avons marqué une pause à Lakota dans l’objectif de nous recueillir sur la tombe de celui-là même qui a porté haut les couleurs de la nation ivoirienne jusqu’en 1997. Le décor était une fois de plus difficile à supporter, quand on se rappelle ce qu’a été l’homme pour la Côte d’Ivoire. François Lougah, le ‘’Papa National’’ est oublié dans les herbes. Malgré les appels aux autorités villageoises, régionales et étatiques, et les nombreux articles de presse, la situation du ‘’symbole’’ de la musique ivoirienne des années 1960 n’a visiblement pas changé. La piste conduisant à sa tombe reste tout aussi enclavée par la nature que l’espace à l’intérieur du mausolée construit pour l’artiste. Cette situation semble de plus en plus incompréhensible, puisque le mausolée est situé en bordure de route, à Lakota au vu et au su de tous. Pas un seul coup de machette ou de ‘’daba’’ n’est visible, ce qui laisse croire que la population a jeté aux oubliettes Lougah François. De son vrai nom Dago Lougah, François Lougah ou encore le ‘’Papa National’’ est né le 22 juin 1942 à Lakota, où il demeure d’ailleurs dans le repos éternel depuis 18 ans. Après avoir tenté, sans succès, de se lancer dans une carrière de footballeur à Aubervilliers en Europe, il sera fasciné par la musique. Il choisira de s’y adonner jusqu’à sa mort. Car à la vérité, élève à l’École d’Arts Dramatiques et Lyriques de 1964 à 1968, il suit parallèlement à ses activités d’acteur-cinéaste, des cours de piano et de solfège à Paris. Il est intervenu dans de nombreuses pièces théâtrales. Le ‘’Papa National’’, comme aimaient l’appeler les mélomanes Ivoiriens, s’en est allé pour le repos éternel en décembre 1997, à l’âge de 55 ans. Dans cette mouvance où le Chef de l’Etat a décidé d’octroyer une pension mensuelle de 300 000 francs CFA aux doyens du monde artistique ivoirien, nous attirons une fois de plus l’attention des autorités politiques sur la situation des ayants droits de tous ceux et celles qui ont porté haut le drapeau orange-blanc-vert. Notre clin d’œil va à l’endroit des artistes Ernesto Djédjé, Amédé Pierre, Doukouré Hamidou Stéphane (Douk Saga), Ruth Tondey, Joëlle Séka…et des humoristes-comédiens Wintin Wintin Pierre, Ayatolah, Vieux Foulard, Gazégagnon…pour ne citer que ceux là.
R-O
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