Demain, les chrétiens du monde vont vivre l’évènement le plus important de leur religion. La résurrection de Jésus-Christ, le sauveur. C’est la plus grande fête du christianisme. Sans cette résurrection, il n’y aurait pas eu de christianisme et sans doute pas de chrétiens. Dans les églises et les temples, les prêtres et les pasteurs vont décortiquer dans tous les sens la signification de cette résurrection et surtout ce qu’elle doit produire dans la vie de chacun. Comment ne pas se souvenir ici et maintenant de Gandhi, l’apôtre de la paix. Après avoir lu l’Evangile, notamment le sermon sur la montagne, constitué des trois chapitres de Matthieu, en l’occurrence le 5, 6 et 7, il voulait même devenir chrétien. Et lorsqu’il se rendit à Londres, il fut stupéfait par le comportement de ceux qu’il croyait censés avoir lu l’Evangile, qui est amour et paix. Après avoir vu les chrétiens à l’œuvre il va renoncer à sa vocation de chrétien et tirer profit du sermon sur la montagne pour bâtir sa politique de la non-violence que Martin Luther King va utiliser pour son combat aux Etats-Unis. « Quand on vous gifle sur la joue droite il faut tendre la joue gauche. » Comment le savoir et ne pas l’appliquer ? On sait aujourd’hui que l’Occident qui a envoyé le Christianisme à l’Afrique s’en est presque totalement détourné. Il suffit de voir la faiblesse dans la fréquentation des églises dont beaucoup sont fermées faute de prêtres et de fidèles. Des prêtres africains sont envoyés en mission dans ces pays qui ne se souviennent plus de leur baptême. L’Afrique comme l’écrit de nombreux observateurs est considérée comme la nouvelle terre du christianisme. Et cela est juste vu la fréquentation des églises et des temples. Que de prières dans les quartiers et dans les maisons transformées en des lieux de prière. Les terrains, les samedis et les dimanches, sont devenus des matchs ou des championnats de la foi. Ces lieux où sont déversés les messages d’amour et de paix mais aussi de l’Evangile de l’abondance avec une grande connexion de parapsychologie. Beaucoup de chrétiens se sentent ou croient être appelés à donner ce message d’amour et de paix qui est même diffusé dans les taxis, les cars, dans les bateaux. Toute l’Afrique vibre de la parole de Dieu. Comment comprendre alors que ces nouvelles patries du Christ sont celles-là même où on ne parle chaque jour que de réconciliation ? Prenez presque tous les pays africains, sans exception, tous les discours parlent de réconciliation, de paix, d’amour envers les uns et les autres. Pourquoi rien ne marche ? Cela mérite un colloque. Je citerai deux causes principales. Donc mon point de vue. Non seulement il y a plusieurs causes à la désunion des fils de l’Afrique mais plusieurs personnes peuvent trouver d’autres causes justes. Moi-même j’en ai plusieurs mais je me contenterai de deux. Premièrement, le tribalisme. Aucun pays n’a cherché à l’éradiquer dès l’indépendance. Et pourtant, tous les dirigeants depuis les débuts des indépendances jusqu’aujourd’hui ne parlent que de construire une nation. On ne peut pas construire une nation avec des ethnies devenues de vraies gangrènes sur le corps des pays africains. Il avait été dit que les premiers dirigeants africains s’en servaient pour diviser et régner. Et si c’est vrai c’est une vraie bombe qu’ils ont laissée à leurs successeurs. On voit dans ces années actuelles, encore des chefs tribaux et des cadres de région demander des postes ministériels pour leur département. C’est donc gâté. Il faudra tirer encore pendant très très longtemps ce gros boulet au pied de l’Afrique. Aucun pays n’échappe au tribalisme. Même les enfants adoptent leur réflexion en voyant le fait ethnique que leur enseigne leurs parents qui ne supportent pas de voir quelqu’un perché sur un arbre qui n’est pas de leur ethnie ? Quel est ce pays d’Afrique noire qui y échappe ? Aucun. La deuxième cause. Le matérialisme. Pas dans le sens du marxisme-léninisme mais dans l’utilisation de l’argent. Un continent où tout le monde court à perte de vue pour obtenir coûte que coûte de l’argent au détriment du développement du pays. Nico a chanté la course au pouvoir et s’il vivait aujourd’hui il aurait chanté la course à l’argent. Enfants et adultes sont prêts à tout pour en avoir en abondance sans être conscient de son danger dans une vie personnelle et familiale. Personne n’est satisfait de ce qu’il possède et veut gagner dix fois plus quel qu’en soit les conséquences. Pour de l’argent c’est le prêt à mourir sur les terres et dans les mers. Personne n’écoute plus Dieu. On sait bien qu’écouter n’agit pas beaucoup. Ce qu’on dit sort. Mais ce qu’on lit reste. Or, l’Afrique ne lit pas. Qu’en l’occasion de cette fête de Pâques chacun prend conscience de sa responsabilité personnelle dans la dégradation continuelle de la situation et se confesse pour extirper de son comportement tout ce qui est préjudiciable au devenir de l’Afrique. Bonne fête de Pâques à tous et que chacun radie l’amour autour de lui. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Société Publié le samedi 4 avril 2015 | L’intelligent d’Abidjan