Neuf mois après l’élection présidentielle, les temps sont durs pour la Guinée-Bissau, qui a vu se tarir la source de ses revenus après plusieurs années d’instabilités politiques et économiques. Pour faire face à ces difficultés, la Guinée-Bissau a fait appel à des bailleurs de fonds. Et c’est l’Union Européenne, le FMI, la Banque Mondiale qui ont octroyé une enveloppe budgétaire de 160 millions d’euros (104,8 milliards de FCFA). Les donateurs ont fait savoir aux dirigeants Bissau-guinéens que cette somme est destinée à la stabilité politique du pays. L’autre guichet des 160 millions d’euros est ouvert sur la reforme de la sécurité sur toute l’étendue de la Guinée-Bissau. Il faut le reconnaître, l’Union Européenne, le FMI ou la Banque Mondiale n’ont jamais renoncé à leurs objectifs d’augmenter leurs marges de compassion à l’égard de l’Afrique, même si ces dons sont remboursés à court ou à long termes. Souvent, les Africains parlent porter le poids économique de l’Union Européenne sur ses épaules. Mais, on sait aussi que les Africains sont incapables d’asseoir la crédibilité de leur continent en faisant fondre le capital moral et physique de leurs économies dans des guerres tribales ou religieuses. Aujourd’hui, les temps sont très durs pour la Guinée-Bissau, où l’on parle peu de pouvoir, mais de devoirs. Neuf mois après l’élection présidentielle, il est difficile pour les élus Bissau-guinéens de s’engager à tenir des promesses sociales, économiques, et de développement. Dans l’urgence, il fallait s’adresser à des partenaires et bailleurs de fonds. Au sommet de Bruxelles, la Guinée-Bissau a « récolté » pour la reforme de sa sécurité, le développement et la normalisation de ses institutions républicaines. Mais, toutes ces compassions morales et physiques de la Banque Mondiale, du FMI et particulièrement de l’Union Européenne, doivent ouvrir les yeux de la CEDEAO qui ne peut financer aucun pays membre. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest n’a jamais présenté sa commission des finances. Il faut convaincre l’opinion ouest-africaine qu’il y a un budget de la CEDEAO pour faire des prêts à ses Etats membres, particulièrement la Guinée-Bissau, qui a des échanges écrasants. Quelle est la part de réalité financière et économique de la CEDEAO au Niger, Benin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Liberia, en Sierra-Léone, au Sénégal ? Les ennuis de la CEDEAO pour aider un Etat membre commencent là… Et 40 années après sa création, la CEDEAO ne peut octroyer aucune aide financière, économique pour dire qu’elle peut mieux faire, comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale, ou le Fonds Monétaire International.
Ben Ismaël
Ben Ismaël