Je persiste et je signe ! Les 23 joueurs et 16 encadreurs de la sélection nationale championne d’Afrique à l’issue de la CAN 2015, concernés par les primes de match, n’en ont pas perçu la totalité à des degrés divers. C’est un fait.
Les insultes et les tentatives d’explication candides de la part de collaborateurs solidaires, même aux allures d’ondulations magiques de féticheurs aguerris, ne parviendront pas à transformer cette vérité en rumeur. J’ai cru comprendre, dans une ébauche de réponse publiée par le quotidien « Le Nouveau Réveil » dans sa parution du samedi 11 avril 2015, que les centaines de millions qu’il reste à devoir payer aux ayants-droit seraient encore logées au Trésor public. Soit ! Mais pourquoi deux mois après le sacre des Eléphants, le même Trésor public qui a fait diligence pour libérer les fonds représentant une partie des primes pendant la CAN, ferait-il de la rétention au risque de voir ses responsables essuyer le courroux du Président de la République ? Il m’est difficile de prendre pour acquis cette demi-vérité. Tout comme je trouve futile l’argument de « qui ne dit rien consent », sorti de sa besace par l’un des collaborateurs du Ministre des Sports. Maladroitement, celui-ci se refugie derrière le prétexte selon lequel le Ministère n’a pas « eu vent » d’une quelconque plainte des joueurs et encadreurs des Eléphants, alors que ceux-ci étaient présents récemment à Abidjan pour les matchs amicaux des 26 et 29 mars 2015, respectivement face à l’Angola et à la Guinée Equatoriale. C’est un aveu d’impuissance dont la candeur vire au pathétique. Mais un aveu pour lequel je ne me permettrais pas de verser des larmes, par égard pour les joueurs et encadreurs qui se sentent floués. Je refuse de me résigner. Egalement et surtout, à cause de l’attitude du Ministre Lobognon et certains de ses collaborateurs, artificiellement sereins, mais dont les propos ne résistent pas au tamis freudien des désirs inavoués et refoulés qu’ils ont manifesté avant, pendant et après la CAN 2015. Car en effet, dans cette affaire, au gré d’incursions publiques étrangement timides, M. Lobognon et son entourage se décrètent « demandeurs » d’informations, quand ils n’y voient pas des « rumeurs » sur des plaintes dont ils n’ont pas « eu vent ». La symbolique est parlante. La ligne de défense ministérielle se résume à la politique de l’autruche, avec des relents d’innocence en quête de sympathie et de confinement à minima d’une situation scandaleuse. Mais en réalité, contrairement à la fiction que veut nous servir le Ministère des Sports, ce sont les joueurs et les encadreurs de la sélection nationale qui sont demandeurs du reliquat de leurs primes. Et ce n’est pas sur la place publique qu’ils le font savoir. Alors, quand il est de notoriété publique que le Ministre Lobognon a été le « maître d’œuvre » de la gestion des fonds alloués aux Eléphants par le Chef de l’Etat pour la CAN 2015, comment se peut-il que celui-ci soit « demandeur » ? Après avoir poussé des coudes et martelé que son incorruptible attention veillerait à ce que « cette fois-ci, les fonds arrivent là où ils doivent aller », il est impératif que M. Lobognon se détache de ses tableaux-bilan afin de faire exécuter le paiement des primes manquantes.
Cela urge. Parce que deux mois après la CAN, ça fait trop et ça fait laxiste. Sinon, à contrario, on est en droit de penser légitimement que, cette fois-là, les fonds n’ont pas pris le chemin qui leur était tracé. Et l’arrivée des inspecteurs d’Etat au Ministère n’est pas de bon augure. Monsieur Lobognon devrait arrêter d’insulter l’intelligence des Ivoiriens, d’afficher cette position attentiste et faire semblant de réclamer la liste des joueurs et encadreurs concernés à la Fédération. Encore un argument qui ne résiste pas à l’analyse ! Son costume de Ministre dont il se pare pour affirmer, sans sourciller, qu’il pourrait financer deux CAN avec 3,5 milliards de F.CFA, alors qu’il reconnaît dans le même temps que 3,2 milliards ont été dépensés, devrait l’obliger à se tourner vers le Trésor public pour les vérifications d’usage.
Eric TIACOH
Les insultes et les tentatives d’explication candides de la part de collaborateurs solidaires, même aux allures d’ondulations magiques de féticheurs aguerris, ne parviendront pas à transformer cette vérité en rumeur. J’ai cru comprendre, dans une ébauche de réponse publiée par le quotidien « Le Nouveau Réveil » dans sa parution du samedi 11 avril 2015, que les centaines de millions qu’il reste à devoir payer aux ayants-droit seraient encore logées au Trésor public. Soit ! Mais pourquoi deux mois après le sacre des Eléphants, le même Trésor public qui a fait diligence pour libérer les fonds représentant une partie des primes pendant la CAN, ferait-il de la rétention au risque de voir ses responsables essuyer le courroux du Président de la République ? Il m’est difficile de prendre pour acquis cette demi-vérité. Tout comme je trouve futile l’argument de « qui ne dit rien consent », sorti de sa besace par l’un des collaborateurs du Ministre des Sports. Maladroitement, celui-ci se refugie derrière le prétexte selon lequel le Ministère n’a pas « eu vent » d’une quelconque plainte des joueurs et encadreurs des Eléphants, alors que ceux-ci étaient présents récemment à Abidjan pour les matchs amicaux des 26 et 29 mars 2015, respectivement face à l’Angola et à la Guinée Equatoriale. C’est un aveu d’impuissance dont la candeur vire au pathétique. Mais un aveu pour lequel je ne me permettrais pas de verser des larmes, par égard pour les joueurs et encadreurs qui se sentent floués. Je refuse de me résigner. Egalement et surtout, à cause de l’attitude du Ministre Lobognon et certains de ses collaborateurs, artificiellement sereins, mais dont les propos ne résistent pas au tamis freudien des désirs inavoués et refoulés qu’ils ont manifesté avant, pendant et après la CAN 2015. Car en effet, dans cette affaire, au gré d’incursions publiques étrangement timides, M. Lobognon et son entourage se décrètent « demandeurs » d’informations, quand ils n’y voient pas des « rumeurs » sur des plaintes dont ils n’ont pas « eu vent ». La symbolique est parlante. La ligne de défense ministérielle se résume à la politique de l’autruche, avec des relents d’innocence en quête de sympathie et de confinement à minima d’une situation scandaleuse. Mais en réalité, contrairement à la fiction que veut nous servir le Ministère des Sports, ce sont les joueurs et les encadreurs de la sélection nationale qui sont demandeurs du reliquat de leurs primes. Et ce n’est pas sur la place publique qu’ils le font savoir. Alors, quand il est de notoriété publique que le Ministre Lobognon a été le « maître d’œuvre » de la gestion des fonds alloués aux Eléphants par le Chef de l’Etat pour la CAN 2015, comment se peut-il que celui-ci soit « demandeur » ? Après avoir poussé des coudes et martelé que son incorruptible attention veillerait à ce que « cette fois-ci, les fonds arrivent là où ils doivent aller », il est impératif que M. Lobognon se détache de ses tableaux-bilan afin de faire exécuter le paiement des primes manquantes.
Cela urge. Parce que deux mois après la CAN, ça fait trop et ça fait laxiste. Sinon, à contrario, on est en droit de penser légitimement que, cette fois-là, les fonds n’ont pas pris le chemin qui leur était tracé. Et l’arrivée des inspecteurs d’Etat au Ministère n’est pas de bon augure. Monsieur Lobognon devrait arrêter d’insulter l’intelligence des Ivoiriens, d’afficher cette position attentiste et faire semblant de réclamer la liste des joueurs et encadreurs concernés à la Fédération. Encore un argument qui ne résiste pas à l’analyse ! Son costume de Ministre dont il se pare pour affirmer, sans sourciller, qu’il pourrait financer deux CAN avec 3,5 milliards de F.CFA, alors qu’il reconnaît dans le même temps que 3,2 milliards ont été dépensés, devrait l’obliger à se tourner vers le Trésor public pour les vérifications d’usage.
Eric TIACOH