Paul Akoto Yao, Ministre de l’Education Nationale de 1971 à 1983 a été l’une des attractions de cette 3ème journée d’hommage aux femmes du MENET. Décoré pour son apport dans l’Education de plusieurs générations de la jeunesse ivoirienne, l’homme de lettre a fait remarquer qu’on n’a pas besoin d’être pour servir la nation comme quoi, il est toujours disponible à servir, s’il est sollicité. Lire l’intégralité de son discours-leçon à la jeunesse ivoirienne.
Je viens juste d’être appelé à ce micro. Je vais donc laisser parler mon cœur en demandant votre indulgence et votre mansuétude pour ce qui vous paraitra incongru. Dans notre métier, il y a ce qu’on appelle la rhétorique déclamatoire. Et cela commence toujours par un prologue de discours. Le Général Dégaulle avait dit parlant du Maréchal Pétain que la vieillesse était un naufrage. Et Don Diègue (Monologue de Don Diègue dans le Cid de Corneille, Ndlr) disait aussi «Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? » Vous venez de nous démontrer, nous autres les anciens que la vieillesse n’est ni un naufrage, ni un ennemi. Bien au contraire, comme le dit l’Evangile, en vieillissant, on se bonifie, on se fructifie en gardant la sève et la même verdeur. Ce qui est une grâce. Donc je dirai ô grâce ! ô gloire ! ô vieillesse amie ! N’avons-nous tant vécu que pour cette ultime et sublime reconnaissance de la nation qui d’habitude se fait post mortem. Je suis au nom de tous ému. Victor Hugo a dit que les émotions n’ont pas de mots. Mais je vais m’efforcer de dépasser l’émotion du jour pour vous parler. Je vais m’adresser d’abord à la Première Dame. Que dis-je à la grande Dame. Madame, nous nous connaissons. Vous êtes grande et ce n’est pas un éloge flatteur. Ce n’est plus de mon âge. Et je ne vois pas à quel prix je le ferai. Vous êtes une grande Dame parce que vous êtes une Dame de cœur. Tout le monde le sait. Ne deviens dans la vie que ce qu’on est. Nous qui vous connaissons depuis toujours, nous voyons que vous êtes devenu ce que vous êtes. Et vous avez un époux qui a une chance extraordinaire parce que dans la vie, il y a des femmes qui sont de mauvais génie. Comme ce fut le cas pour Messaline et Agrippine ou l’empereur Ponte. Mais vous, vous êtes ce qu’on peut appeler une égérie telle que fut Aspasie pour Périclès. Vous êtes une égérie parce que vous avez la main sur le cœur. Et ensuite, je l’ai dit la dernière fois, Félix Houphouët-Boigny nous a appris que ce qui compte dans la vie, ce n’est pas d’être riche, mais c’est la bonne renommée. Et la bonne renommée repose sur l’humilité. Vous êtes une femme d’humilité. Merci pour tout cela. Merci pour être ce que vous êtes. Merci pour ce que vous faites. Et restez ce que vous êtes.
Madame Kandia Camara, je vous ai connu à l’époque du grand bahut sous Badinot. Vous avez toujours été une femme d’engagement. Une femme de détermination et une femme de courage. L’autre jour dans le secret de votre cabinet, ce n’était pas pour vous compter fleuret, je vous ai dit que j’étais tout admiratif. Pourquoi ? Vous représentez un symbole. Et ce symbole, nous le devons au Président Alassane Ouattara. C’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’une femme gère le complexe et difficile Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique.
La France a suivi cet exemple qu’a donné le Président Alassane Ouattara. Car c’est la première fois aussi en France qu’une femme tient le Ministère de l’Education Nationale. Je voudrais dire aussi que nous sommes pleins d’admiration pour toutes les femmes qui sont présentes parce que maintenant vous parlez d’égal à égal avec les hommes et non pas d’égaux à égaux. Parce qu’en parlant d’égaux à égaux, nous les hommes croyions avec condescendance que nous avions une certaine supériorité vis-à-vis de ce qu’on appelle le sexe faible. C’est de la prétention. La femme est non seulement génitrice. Mais elle est éducatrice par essence et par devoir. Et c’est justement pour toutes ces femmes ici présentes et qui sont du ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique, vous avez pour mission non seulement pour donner le savoir, le savoir-faire et le savoir-être par le vouloir, par le pouvoir mais qui est la saine autorité et non pas par la voie qui est l’argent. Car le métier que nous avons choisi n’est pas un métier d’argent. C’est un métier que nous avons charge d’âmes. Ou comme le disait Montaigne, nous ne remplissons pas des coupes, mais nous allumons des feux dans les esprits des jeunes qui nous sont confiés. On ne vient pas à l’éducation nationale pour s’enrichir. Mais le prix que nous avons pour ce que nous donnons de nous-même pour le service de la nation qui est un devoir de vérité c’est cette récompense que vous nous donnez aujourd’hui. Et ce prix-là vaut tous les milliards.
C’est pour cela que je voudrais vous remercier de nous avoir conviés en vous disant notre disponibilité pour offrir notre expérience à votre compétence. On n’a pas besoin d’être nommé ou d’être payé pour servir la nation. Le devoir d’éducation se fait toute la vie. C’est pour cela qu’on parle de formation continue et continuée. Et plus que jamais dans ce système où le maître n’est plus le magistère parce que les sources d’information sont telles que lorsque vous arrivez l’élève qui est studieux croit savoir plus que vous. Mais il ne sait rien car c’est une illusion. Il faut lui montrer quel est l’essence de ce qu’il croit savoir. Parce que si vous parlez de Platon et qu’il croit savoir tout de Platon, il ne sait pas dans quel contexte philosophique Platon a élaboré sa philosophie. Donc vous avez un métier difficile. Mais c’est un métier qui est passionnant. C’est un métier de devoir. C’est un métier de vouloir. C’est un métier de pouvoir mais avec la saine autorité et non par la dictature. Je voudrais vous remercié de nous avoir convié à ce sublime déjeuner des dieux. Et comme je le dis toujours au déjeuner des dieux, il faut savoir quitter la table.
Je vous remercie.
Je viens juste d’être appelé à ce micro. Je vais donc laisser parler mon cœur en demandant votre indulgence et votre mansuétude pour ce qui vous paraitra incongru. Dans notre métier, il y a ce qu’on appelle la rhétorique déclamatoire. Et cela commence toujours par un prologue de discours. Le Général Dégaulle avait dit parlant du Maréchal Pétain que la vieillesse était un naufrage. Et Don Diègue (Monologue de Don Diègue dans le Cid de Corneille, Ndlr) disait aussi «Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? » Vous venez de nous démontrer, nous autres les anciens que la vieillesse n’est ni un naufrage, ni un ennemi. Bien au contraire, comme le dit l’Evangile, en vieillissant, on se bonifie, on se fructifie en gardant la sève et la même verdeur. Ce qui est une grâce. Donc je dirai ô grâce ! ô gloire ! ô vieillesse amie ! N’avons-nous tant vécu que pour cette ultime et sublime reconnaissance de la nation qui d’habitude se fait post mortem. Je suis au nom de tous ému. Victor Hugo a dit que les émotions n’ont pas de mots. Mais je vais m’efforcer de dépasser l’émotion du jour pour vous parler. Je vais m’adresser d’abord à la Première Dame. Que dis-je à la grande Dame. Madame, nous nous connaissons. Vous êtes grande et ce n’est pas un éloge flatteur. Ce n’est plus de mon âge. Et je ne vois pas à quel prix je le ferai. Vous êtes une grande Dame parce que vous êtes une Dame de cœur. Tout le monde le sait. Ne deviens dans la vie que ce qu’on est. Nous qui vous connaissons depuis toujours, nous voyons que vous êtes devenu ce que vous êtes. Et vous avez un époux qui a une chance extraordinaire parce que dans la vie, il y a des femmes qui sont de mauvais génie. Comme ce fut le cas pour Messaline et Agrippine ou l’empereur Ponte. Mais vous, vous êtes ce qu’on peut appeler une égérie telle que fut Aspasie pour Périclès. Vous êtes une égérie parce que vous avez la main sur le cœur. Et ensuite, je l’ai dit la dernière fois, Félix Houphouët-Boigny nous a appris que ce qui compte dans la vie, ce n’est pas d’être riche, mais c’est la bonne renommée. Et la bonne renommée repose sur l’humilité. Vous êtes une femme d’humilité. Merci pour tout cela. Merci pour être ce que vous êtes. Merci pour ce que vous faites. Et restez ce que vous êtes.
Madame Kandia Camara, je vous ai connu à l’époque du grand bahut sous Badinot. Vous avez toujours été une femme d’engagement. Une femme de détermination et une femme de courage. L’autre jour dans le secret de votre cabinet, ce n’était pas pour vous compter fleuret, je vous ai dit que j’étais tout admiratif. Pourquoi ? Vous représentez un symbole. Et ce symbole, nous le devons au Président Alassane Ouattara. C’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’une femme gère le complexe et difficile Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique.
La France a suivi cet exemple qu’a donné le Président Alassane Ouattara. Car c’est la première fois aussi en France qu’une femme tient le Ministère de l’Education Nationale. Je voudrais dire aussi que nous sommes pleins d’admiration pour toutes les femmes qui sont présentes parce que maintenant vous parlez d’égal à égal avec les hommes et non pas d’égaux à égaux. Parce qu’en parlant d’égaux à égaux, nous les hommes croyions avec condescendance que nous avions une certaine supériorité vis-à-vis de ce qu’on appelle le sexe faible. C’est de la prétention. La femme est non seulement génitrice. Mais elle est éducatrice par essence et par devoir. Et c’est justement pour toutes ces femmes ici présentes et qui sont du ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique, vous avez pour mission non seulement pour donner le savoir, le savoir-faire et le savoir-être par le vouloir, par le pouvoir mais qui est la saine autorité et non pas par la voie qui est l’argent. Car le métier que nous avons choisi n’est pas un métier d’argent. C’est un métier que nous avons charge d’âmes. Ou comme le disait Montaigne, nous ne remplissons pas des coupes, mais nous allumons des feux dans les esprits des jeunes qui nous sont confiés. On ne vient pas à l’éducation nationale pour s’enrichir. Mais le prix que nous avons pour ce que nous donnons de nous-même pour le service de la nation qui est un devoir de vérité c’est cette récompense que vous nous donnez aujourd’hui. Et ce prix-là vaut tous les milliards.
C’est pour cela que je voudrais vous remercier de nous avoir conviés en vous disant notre disponibilité pour offrir notre expérience à votre compétence. On n’a pas besoin d’être nommé ou d’être payé pour servir la nation. Le devoir d’éducation se fait toute la vie. C’est pour cela qu’on parle de formation continue et continuée. Et plus que jamais dans ce système où le maître n’est plus le magistère parce que les sources d’information sont telles que lorsque vous arrivez l’élève qui est studieux croit savoir plus que vous. Mais il ne sait rien car c’est une illusion. Il faut lui montrer quel est l’essence de ce qu’il croit savoir. Parce que si vous parlez de Platon et qu’il croit savoir tout de Platon, il ne sait pas dans quel contexte philosophique Platon a élaboré sa philosophie. Donc vous avez un métier difficile. Mais c’est un métier qui est passionnant. C’est un métier de devoir. C’est un métier de vouloir. C’est un métier de pouvoir mais avec la saine autorité et non par la dictature. Je voudrais vous remercié de nous avoir convié à ce sublime déjeuner des dieux. Et comme je le dis toujours au déjeuner des dieux, il faut savoir quitter la table.
Je vous remercie.