Après quatre (4) jours de spectacles, la première édition du Festival international de reggae d’Abidjan où Abi Reggae a fermé ses portes hier dimanche 12 avril au Palais de la Culture de Treichville. Au delà du volet festif (concerts) auquel était convié le public, les organisateurs ont mis l’accent avec Abi Reggae sur la réflexion, en invitant à Abidjan des universitaires et musiciens pour prendre part à un colloque international sur le reggae.
Sur la liste d’artistes initialement invités, Jimmy Cliff, Tiken Jah, Toots and the Maytals, Beta Simon n’ont pu prendre part à cette première édition d’Abi Reggae. Le premier, selon le président d’honneur du festival, le ministre Dosso Moussa a promis être à la deuxième édition en 2017. Quant au second, son calendrier de spectacles ne l’a pas permis d’être présent.
Un fait qui n’est pas passé inaperçu le jeudi 9 avril, premier jour du spectacle, c’est l’abandon de la scène par Alpha Blondy. «On ne peut continuer comme ça. On est obligé de tout arrêter. Rentrez chez vous. Je suis désolé. Des gens sont en train de saboter les installations, ça va pour aujourd’hui», s’est résolu Alpha Blondy qui n’a pas admis les coupures d’électricités lors de sa prestation quand il n’en était rien pour ceux qui l’ont précédé. A savoir les Ivoiriens Ras Goody Brown, Fadal Dey, Kalujah, le Mauritanien Ceepee. Dès le lendemain, le Solar system, les musiciens d’Alpha Blondy sur sa demande ont quitté Abidjan. Précédemment, dans le même espace, lors du concert qu’il a donné pour célébrer les Eléphants champions d’Afrique, Alpha Blondy a subi pareille sort. Non seulement le temps n’avait pas été clément avec lui, mais l’interruption de l’électricité (après la forte pluie qui s’était abattue) l’empêchait d’aller au bout de son spectacle. Si les nombreux fans qui avaient fait le déplacement jeudi dernier pour voir (à nouveau) leur idole Blondy, beaucoup en sont retournés déçus. Mais, les programmations des jours suivant mettront un voile sur ce couac du premier jour qui n’a pas démotivé les spectateurs. Du 9 au 12 avril, à chaque jour, son public. Les organisateurs ont même prévu deux scènes: Une petite et une grande. Une fois la programmation des artistes sur la petite scène terminée, le public converge vers la grande scène où s’est produit Alpha Blondy. Sur cette même scène, se sont produits le malien Koko Dembélé, Sana Bob du Burkina Faso, Takana Zion (Guinée :;,nConakry), les Ivoiriens Spyrow, Kajeem, Jim Kamson, Naftaly. Sur fond de spiritualité qui marque son chant, Naftaly a parcouru son répertoire et a donné l’exclusivité de Soldat de Jah, son dernier album dont la sortie est prévue le 16 avril prochain. Sans comprendre l’éthiopien Jah Lude qui chante exclusivement en Amharique, ce qui donne à sa musique un caractère mystique, le public s’est laissé entraîner et séduire par les vibrations véhiculées par son reggae non violent mais captif et singulier. Que dire du dub poète, le Jamaïcain Mutabaruka dont la musique est une ballade entre différents styles dont le ska qui ont précédé le reggae. Si sa musique est teintée d’enseignement biblique, Mutabaruka avec le chant révolutionnaire qui le caractérise, s’est adressé à la jeunesse africaine qui emprunte la voie des embarcations de fortunes pour rejoindre l’Europe et espérer de nouvelles perspectives : «Les enfants d’Afrique empruntent des bateaux pour l’Europe et se donnent la mort. Il est préférable de rester dans son pays d’origine que d’aller souffrir dans le pays d’autrui. La souffrance est terrible». A Abidjan, le sénégalais Babacar Diop de l’Université Cheick Anta Diop s’est réjoui de retrouver un ami qu’il avait perdu de vue. «En 2002, j’étais en Jamaïque. Je ne regrette pas d’être à Abidjan. J’ai retrouvé des gens que j’ai connus. Cela fait une vingtaine d’année que je n’ai pas revu Mutabaruka. Nous étions ensemble avec des groupes panafricains tantôt à Londres, tantôt à Paris», a témoigné Babacar Diop.
Pour la première édition d’Abi Reggae, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Une délégation de soixante quatre Jamaïcains, musiciens et politiques compris, étaient à Abidjan avec à leur tête Olivia Grange, ex-ministre de la jeunesse et des sports. Par la présence de Third World, Ki-Many Marley, I-Threes (Judy Mowatt et Macia Griffits), Morgan Family, c’est un pont culturel qui se crée entre Abidjan et la Jamaïque. Intervenant sur Zion Fm samedi, l’émission radio à laquelle était invité Mutabaruka retransmise en direct à Kingston, en Jamaïque.
Venue de Ouidah, au Benin où elle s’est installée il y a dix-huit ans, Mère Jah, membre fondatrice de la Fédération Agro Ecologique du Benin (Faeb) a tenu soutenir l’initiative d’Abidjan pour le reggae.
«C’est extraordinaire, s’est confiée Mère Jah. On imaginait un festival de ce genre en Afrique du Sud en mémoire à Lucky Dube. Ils auraient pu le faire. Il est vrai que la Côte d’Ivoire et Abidjan ont été les leaders au niveau du reggae. Il faut le reconnaître. De là, à ce qu’il y ait un événement de cette envergure qui soit organisé par un promoteur qui est ministre d’Etat, c’est dire que les autres membres du gouvernement étaient favorables. C’est déjà beaucoup. Il y a eu un effort parce qu’au-delà d’être festif à travers les concerts, il y a eu le travail de réflexion au niveau du colloque. Maintenant, il faut que cela devienne une dynamique. Il ne faut pas qu’on se dise simplement que ça va faire venir des touristes de la Jamaïque ou des îles mais, ce festival va permettre aux enfants de l’Afrique d’apporter leur expertise. Il faut qu’on se donne la main pour relever ces défis».
La Côte d’Ivoire, dans la pluralité de reggaemaker qu’on lui connait, avait sur les différentes scènes Ismaël Isaac, Massa Falasha, Reggae Light, Paul Mady’s, Masta Coco, Tee Namy, Général Tchèfary, les Wisemen, Julian Sompson de Lobouet, Big Zino… Parmi eux, certains étaient sur la grande scène hier dimanche avant Morgan Héritage dont la prestation a été suivie d’une Jam session avec des têtes d’affiches du festival.
Koné Saydoo
Sur la liste d’artistes initialement invités, Jimmy Cliff, Tiken Jah, Toots and the Maytals, Beta Simon n’ont pu prendre part à cette première édition d’Abi Reggae. Le premier, selon le président d’honneur du festival, le ministre Dosso Moussa a promis être à la deuxième édition en 2017. Quant au second, son calendrier de spectacles ne l’a pas permis d’être présent.
Un fait qui n’est pas passé inaperçu le jeudi 9 avril, premier jour du spectacle, c’est l’abandon de la scène par Alpha Blondy. «On ne peut continuer comme ça. On est obligé de tout arrêter. Rentrez chez vous. Je suis désolé. Des gens sont en train de saboter les installations, ça va pour aujourd’hui», s’est résolu Alpha Blondy qui n’a pas admis les coupures d’électricités lors de sa prestation quand il n’en était rien pour ceux qui l’ont précédé. A savoir les Ivoiriens Ras Goody Brown, Fadal Dey, Kalujah, le Mauritanien Ceepee. Dès le lendemain, le Solar system, les musiciens d’Alpha Blondy sur sa demande ont quitté Abidjan. Précédemment, dans le même espace, lors du concert qu’il a donné pour célébrer les Eléphants champions d’Afrique, Alpha Blondy a subi pareille sort. Non seulement le temps n’avait pas été clément avec lui, mais l’interruption de l’électricité (après la forte pluie qui s’était abattue) l’empêchait d’aller au bout de son spectacle. Si les nombreux fans qui avaient fait le déplacement jeudi dernier pour voir (à nouveau) leur idole Blondy, beaucoup en sont retournés déçus. Mais, les programmations des jours suivant mettront un voile sur ce couac du premier jour qui n’a pas démotivé les spectateurs. Du 9 au 12 avril, à chaque jour, son public. Les organisateurs ont même prévu deux scènes: Une petite et une grande. Une fois la programmation des artistes sur la petite scène terminée, le public converge vers la grande scène où s’est produit Alpha Blondy. Sur cette même scène, se sont produits le malien Koko Dembélé, Sana Bob du Burkina Faso, Takana Zion (Guinée :;,nConakry), les Ivoiriens Spyrow, Kajeem, Jim Kamson, Naftaly. Sur fond de spiritualité qui marque son chant, Naftaly a parcouru son répertoire et a donné l’exclusivité de Soldat de Jah, son dernier album dont la sortie est prévue le 16 avril prochain. Sans comprendre l’éthiopien Jah Lude qui chante exclusivement en Amharique, ce qui donne à sa musique un caractère mystique, le public s’est laissé entraîner et séduire par les vibrations véhiculées par son reggae non violent mais captif et singulier. Que dire du dub poète, le Jamaïcain Mutabaruka dont la musique est une ballade entre différents styles dont le ska qui ont précédé le reggae. Si sa musique est teintée d’enseignement biblique, Mutabaruka avec le chant révolutionnaire qui le caractérise, s’est adressé à la jeunesse africaine qui emprunte la voie des embarcations de fortunes pour rejoindre l’Europe et espérer de nouvelles perspectives : «Les enfants d’Afrique empruntent des bateaux pour l’Europe et se donnent la mort. Il est préférable de rester dans son pays d’origine que d’aller souffrir dans le pays d’autrui. La souffrance est terrible». A Abidjan, le sénégalais Babacar Diop de l’Université Cheick Anta Diop s’est réjoui de retrouver un ami qu’il avait perdu de vue. «En 2002, j’étais en Jamaïque. Je ne regrette pas d’être à Abidjan. J’ai retrouvé des gens que j’ai connus. Cela fait une vingtaine d’année que je n’ai pas revu Mutabaruka. Nous étions ensemble avec des groupes panafricains tantôt à Londres, tantôt à Paris», a témoigné Babacar Diop.
Pour la première édition d’Abi Reggae, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Une délégation de soixante quatre Jamaïcains, musiciens et politiques compris, étaient à Abidjan avec à leur tête Olivia Grange, ex-ministre de la jeunesse et des sports. Par la présence de Third World, Ki-Many Marley, I-Threes (Judy Mowatt et Macia Griffits), Morgan Family, c’est un pont culturel qui se crée entre Abidjan et la Jamaïque. Intervenant sur Zion Fm samedi, l’émission radio à laquelle était invité Mutabaruka retransmise en direct à Kingston, en Jamaïque.
Venue de Ouidah, au Benin où elle s’est installée il y a dix-huit ans, Mère Jah, membre fondatrice de la Fédération Agro Ecologique du Benin (Faeb) a tenu soutenir l’initiative d’Abidjan pour le reggae.
«C’est extraordinaire, s’est confiée Mère Jah. On imaginait un festival de ce genre en Afrique du Sud en mémoire à Lucky Dube. Ils auraient pu le faire. Il est vrai que la Côte d’Ivoire et Abidjan ont été les leaders au niveau du reggae. Il faut le reconnaître. De là, à ce qu’il y ait un événement de cette envergure qui soit organisé par un promoteur qui est ministre d’Etat, c’est dire que les autres membres du gouvernement étaient favorables. C’est déjà beaucoup. Il y a eu un effort parce qu’au-delà d’être festif à travers les concerts, il y a eu le travail de réflexion au niveau du colloque. Maintenant, il faut que cela devienne une dynamique. Il ne faut pas qu’on se dise simplement que ça va faire venir des touristes de la Jamaïque ou des îles mais, ce festival va permettre aux enfants de l’Afrique d’apporter leur expertise. Il faut qu’on se donne la main pour relever ces défis».
La Côte d’Ivoire, dans la pluralité de reggaemaker qu’on lui connait, avait sur les différentes scènes Ismaël Isaac, Massa Falasha, Reggae Light, Paul Mady’s, Masta Coco, Tee Namy, Général Tchèfary, les Wisemen, Julian Sompson de Lobouet, Big Zino… Parmi eux, certains étaient sur la grande scène hier dimanche avant Morgan Héritage dont la prestation a été suivie d’une Jam session avec des têtes d’affiches du festival.
Koné Saydoo