Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant tout propos, vous adresser mes remerciements pour votre présence nombreuse et distinguée.
Je suis particulièrement heureuse de participer pour la troisième fois consécutive, en compagnie de la Direction de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) au MIPTV de cette année. Ma satisfaction est d’autant plus grande, qu’à la différence des deux précédentes participations, la RTI dispose d’un stand à ce MIPTV 2015.
Mesdames et Messieurs,
Le thème de la présente conférence, dois-je le rappeler, s’intitule : « la politique audiovisuelle ivoirienne et les ambitions de ce pays dans ce secteur ». Cette politique s’analyse à quatre (4) niveaux :
- les efforts financiers consentis par le Gouvernement pour faire de la RTI, une télévision moderne et compétitive ;
- la mise en place d’un cadre institutionnel ;
- la régulation et la formation ;
- la participation ivoirienne aux évènements audiovisuels les plus importants, à travers le monde.
I- L’AMBITION DE FAIRE DE LA RTI UNE TELEVISION MODERNE ET COMPETITIVE
Le Gouvernement ivoirien qui ambitionne de faire de la RTI une télévision moderne et compétitive, a consenti d’énormes efforts financiers pour réhabiliter toutes les infrastructures et tous les équipements de production et de diffusion.
Ainsi, sur les trente (30) centres émetteurs de la RTI, vingt-six (26) ont bénéficié de cette réhabilitation. Cela a considérablement amélioré le taux de couverture du territoire national qui est passé de 35% en 2011 à 96 % en 2014 pour la télévision, et de 45% à 98% pour la radio.
Outre le District d’Abidjan, la zone de couverture de RT2 a été également étendue aux villes de Bouaké, Bouaflé, Koun-Fao, M’bengué et Man.
II- LE CADRE INSTITUTIONNEL MIS EN PLACE
Le cadre institutionnel de la politique de l’audiovisuelle en Côte d’Ivoire repose sur deux (2) lois :
II.1- La loi n° 2004-644 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de
la Communication Audiovisuelle
La mise en œuvre des dispositions de cette loi qui est cours de modification pour tenir compte des innovations intervenues, favorise le développement du secteur audiovisuel ivoirien.
Certaines de ces dispositions ont été déjà traduites dans les faits. Il s’agit notamment de :
- la création du Conseil National de la Communication Audiovisuelle (CNCA) érigé en Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) pour la régulation de l’audiovisuel, par le décret n° 2011-75 du 30 avril 2011 ;
- le paiement d’une contribution financière de 3% maximum du chiffre d’affaires des entreprises titulaires d’une autorisation d’exploitation d’un service audiovisuel pour soutenir le développement de la presse écrite, audiovisuelle et multimédias ;
- la délivrance des Autorisations pour des Services de Communication Audiovisuelle ;
L’application d’autres dispositions de cette même loi est en cours et elle concerne :
- la mise en place des contrats par objectifs ;
- l’Edition des Emissions Audiovisuelles ;
- la transmission des Emissions Audiovisuelles ;
- la création de la Société Nationale de Diffusion ;
- la libéralisation de l’espace audiovisuel ivoirien.
Cette libéralisation interviendra après le vote du nouveau projet de loi sur la communication audiovisuelle.
II.2- la loi n° 2014-426 du 14 juillet 2014 relative à l’industrie
cinématographique.
Cette loi est relative à l’industrie cinématographique, secteur qu’elle régule en Côte d’Ivoire. Ses dispositions portent sur :
- la fixation des règles relatives à l’industrie cinématographique ;
- la prise de mesures nécessaires pour assurer aux œuvres cinématographiques l’égalité et la libre concurrence ;
- l’apport d’un concours financier de l’Etat à travers un Fond de Soutien ;
- la règlementation des métiers de la cinématographie ;
- la prise de dispositions financières, notamment l’institution de taxes destinées à promouvoir l’industrie cinématographique en Côte d’Ivoire ;
- la création d’un Organisme Public National dénommé Fonds de Soutien à l’Industrie Cinématographique (FONSIC) ;
Ce fonds appuie le développement de la production audiovisuelle ivoirienne à travers le financement de films et séries à fort potentiel. Deux films ont bénéficié du concours de ce fonds, notamment :
- Le film « RUN » a été sélectionné au Festival de Cannes en 2014 et primé au FESPACO 2015 ;
- La série « Chroniques Africaine » a reçu le prix de la meilleure série africaine au FESPACO 2015.
Le FONSIC est également en partenariat avec la RTI sur des projets de séries télévisées, afin de développer la fiction ivoirienne.
III- LA REGULATION ET LA FORMATION
III.1- La régulation
La libéralisation de l’espace télévisuel sera effective sous peu. C’est dans ce cadre qu’intervient la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), l’équivalent du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) en France.
Les autorisations des services de communication audiovisuelle sont délivrées par cet organe de régulation, après l’examen des offres par une commission d’appels d’offres et de candatures, présidée par le Ministère de la Communication.
Le principe de transparence dans la délivrance de ces autorisations est garanti par la loi portant régime juridique de la Communication Audiovisuelle qui prescrit les procédures d’appels d’offres ou d’appels à candidatures.
Tout postulant à l’exploitation de télévisions et radios commerciales ainsi que de télévisions et radios privées non commerciales en Côte d’Ivoire peut prendre part à ces appels d’offres et de candidatures. Dans ce cadre, trois nouvelles autorisations viennent d’être données à des radios privées commerciales.
III.2- La formation
La formation locale des professionnels de l’audiovisuel est assurée par l’Institut des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC).
Etablissement de formation supérieure en communication à vocation sous-régionale, l’ISTC a pour mission principale de veiller à la formation et au perfectionnement des cadres africains aux métiers de l’information et de la communication.
A ce titre, L’ISTC accueille chaque année des étudiants et fonctionnaires stagiaires en provenance de tous les pays de l’Afrique de l’Ouest essentiellement et aussi d’ailleurs… •
Une réforme dudit Institut destinée à en faire une école polytechnique et développer la formation dans différents domaines de la communication est en cours à mon Cabinet. Il s’agit du journalisme, de la production audiovisuelle et des techniques Audiovisuelles et Télécommunications.
IV- LA PARTICIPATION A DES EVENEMENTS POUR LA PROMOTION DE L’AUDIOVISUEL
La Côte d’Ivoire vise à devenir la plaque tournante de l’audiovisuel en Afrique Subsaharienne. C’est pourquoi, elle participe chaque année au Marché International des Programmes Télévisés (MIPTV) de Cannes, ici en France.
Par ailleurs, mon pays a été présent en 2014 en tant qu’invité d’honneur à l’édition 2014 de Discop Africa organisé à Johannesburg en Afrique du Sud.
Une forte délégation ivoirienne, conduite par le Ministre de la Communication, a pris part à cet important marché de l’industrie audiovisuelle où étaient présents de nombreux acheteurs, vendeurs et producteurs de films, de programmes TV, de formats et de chaînes packagées.
Au terme de cette participation, la Côte d’Ivoire a été choisie par les organisateurs de Discop Africa, pour abriter en juin prochain, la première édition de Discop Africa Abidjan. Ce Discop qui aura lieu tous les ans, avant celui de Johannesburg, contribuera au développement de la création, de la production et de la distribution des contenus audiovisuels en Afrique. Toutes ces activités sont génératrices d’emplois et de revenus.
Conclusion
Le MIPTV de Cannes constitue pour de la Côte d’Ivoire, non seulement un évènement audiovisuel majeur, mais également un créneau supplémentaire pour la valorisation et la promotion de la production audiovisuelle ivoirienne sur la scène internationale.
Par ailleurs, notre présence chaque année au MIPTV de Cannes atteste aussi de la volonté et de la capacité de mon pays à soutenir le dynamisme et la créativité de son industrie audiovisuelle.
Je vous remercie !