Longtemps encore, le nommé P. Lakpa, ingénieur informaticien, maudira le jour où le destin a mis le sieur Komé Dipa, un opérateur économique malien, sur son chemin. Ce dernier qui lui aurait escroqué la bagatelle de 61 millions de fcfa croupit depuis quelques jours derrière les barreaux du grand pénitencier d’Abidjan.
La quarantaine, P. Lakpa fait partie de ces hommes qui se refusent l’oisiveté. Ingénieur informaticien, il a été licencié depuis quelques années d’un premier boulot où il occupait le poste de responsable administratif. Il décide de se lancer dans les affaires pour éviter de vivre de charité et d’aumône. C’est alors qu’il a approché le sieur Komé Dipa, un riche commerçant malien qu’il connaît depuis 2008, et qui réside dans le quartier chic d’Angré-Château. Face à ce dernier, P. Lakpa tient à peu près ce discours. «Je voudrais m’exercer dans la livraison de soude perlée (composante dans la fabrication du savon). Comme vous allez, chaque fois, en voyage en Chine, je souhaiterais aller avec vous pour passer des commandes là-bas ». Pour toute réponse, le commerçant malien qui est un habitué de ce pays, donne des assurances. Dans l’attente, Lakpa reçoit un jour la visite de Komé qui lui pose cette question : « Tu as combien pour démarrer ton affaire ? ». Celui-ci lui fait savoir qu’il dispose d’une soixantaine de millions de FCfa. Séance tenante, le commerçant lui déconseille d’investir dans la livraison de la soude perlée. Comme projet porteur, il l’encourage à investir son argent dans la vente de boissons énergisantes, un secteur dans lequel, lui-même, opère déjà avec une firme implantée en Allemagne. Pour mettre Lakpa définitivement en confiance, le commerçant lui fait savoir qu’ils seront des associés, et que chaque partie aura un apport de 61 millions de F. Pour mieux appâter l’ingénieur informaticien, celui-ci lui livre un échantillon de 100 cartons de boisson énergisante pour qu’il puisse ‘’sonder’’ le terrain. L’affaire est juteuse. Du moins, si l’on s’en tient aux termes du protocole d’accord signé par devant notaire en date du 09 juillet 2014. « Monsieur Lakpa … s’engage à mettre à la disposition de Monsieur Komé Dipa, la somme de soixante et un millions de FCfa (61.000.000 F) dès ce jour. En contrepartie, M. Komé Dipa s’engage à verser à M. Lakpa… , la somme de trente millions de Fcfa (30.000.000 F) tous les quarante cinq jours après chaque commande ». C’est sans difficulté que l’ingénieur informaticien casse la tirelire pour se lancer dans une grande campagne publicitaire autour de ce produit sur la chaîne de télévision nationale.
Comment l’arnaque est née
Après la signature du protocole d’accord à l’étude de maître Vincent N’Guessan, M. Lakpa se précipite chez son gestionnaire pour le transfert de la somme de 61 millions de FCfa sur le compte que son futur associé lui a proposé. L’argent viré, le commerçant appelle Lakpa pour l’en informer. Pour rassurer ce dernier, il lui propose un voyage en Allemagne. Malheureusement, l’ambassade l’informe que le visa lui est refusé au vu de l’objet et des conditions de séjour non justifiées. Après ce premier couac, Komé rassure son partenaire que, même si le voyage n’a pu se faire ensemble, il a cependant passé la commande et que les containers étaient en route pour Abidjan. Au quarante cinquième jour de ‘’ l’arrivée’’ des containers, soit le 23 août 2014, le jeune ingénieur informaticien rencontre son associé et l’interroge sur la disponibilité des 30 millions de F de gain qui devraient lui revenir. Ce dernier use de faux-fuyant et de dilatoire pour se soustraire d’une réponse rassurante. Le 23 septembre, ce dernier est encore relancé. Il sert à Lakpa le même refrain. Dès lors, celui-ci finit par comprendre qu’il y a quelque chose qui cloche. Raison pour laquelle il a fini par exiger la restitution de son capital. Mais son associé brandit la menace. En désespoir de cause, la victime a porté plainte, le 24 octobre 2014, par-devant le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Curieusement, cette affaire a été classée sans suite. Mais l’ardeur de la victime ne s’ébranle pas pour si peu ; elle s’est référée au procureur de Yopougon, le 25 mars 2015, dans le cadre de cette même affaire. Et cette dernière action, il faut le dire, s’avérera payante. Puisqu’elle va aboutir, le 24 avril dernier, à l’arrestation du sieur Komé de la façon la plus spectaculaire.
Des soupçons
Alors qu’il sortait de chez lui, à Angré-Château d’eau, le commerçant est sommé par une patrouille du Ccdo de marquer un arrêt. Comme s’il se reprochait quelque chose, il prendra l’option de la fuite. Et c’est après une course-poursuite que Komé est coincé dans une impasse de la Riviéra-Palmeraie, rue Ministre, suite à une action concertée des éléments du Ccdo et de ceux de la Police criminelle. Conduit sous bonne escorte dans les locaux de la Police criminelle, au Plateau, le jeudi 24 avril 2015, le présumé coupable a refusé de se faire entendre sur procès-verbal. Pour quelle raison, nul ne le sait. Toutefois, un soit-transmis émanant du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau va ordonner que le commerçant soit déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) sans être, préalablement, auditionné. «Nous avons du mal à comprendre cette affaire ; alors que le soit-transmis pour cette nouvelle procédure avait été faite par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yopougon à l’encontre de cet individu, voilà qu’un autre soit-transmis émanant de la juridiction du Plateau vient interférer pour exiger son transfèrement. Pourtant, elle n’a pas donné de suite à la plainte depuis plusieurs mois », s’interroge une source proche du dossier qui estime, à tort ou à raison, que des mains occultes tenteraient de libérer le commerçant qui est poursuivi pour les faits d’abus de confiance. Affaire à suivre donc !
G. DE GNAMIEN
La quarantaine, P. Lakpa fait partie de ces hommes qui se refusent l’oisiveté. Ingénieur informaticien, il a été licencié depuis quelques années d’un premier boulot où il occupait le poste de responsable administratif. Il décide de se lancer dans les affaires pour éviter de vivre de charité et d’aumône. C’est alors qu’il a approché le sieur Komé Dipa, un riche commerçant malien qu’il connaît depuis 2008, et qui réside dans le quartier chic d’Angré-Château. Face à ce dernier, P. Lakpa tient à peu près ce discours. «Je voudrais m’exercer dans la livraison de soude perlée (composante dans la fabrication du savon). Comme vous allez, chaque fois, en voyage en Chine, je souhaiterais aller avec vous pour passer des commandes là-bas ». Pour toute réponse, le commerçant malien qui est un habitué de ce pays, donne des assurances. Dans l’attente, Lakpa reçoit un jour la visite de Komé qui lui pose cette question : « Tu as combien pour démarrer ton affaire ? ». Celui-ci lui fait savoir qu’il dispose d’une soixantaine de millions de FCfa. Séance tenante, le commerçant lui déconseille d’investir dans la livraison de la soude perlée. Comme projet porteur, il l’encourage à investir son argent dans la vente de boissons énergisantes, un secteur dans lequel, lui-même, opère déjà avec une firme implantée en Allemagne. Pour mettre Lakpa définitivement en confiance, le commerçant lui fait savoir qu’ils seront des associés, et que chaque partie aura un apport de 61 millions de F. Pour mieux appâter l’ingénieur informaticien, celui-ci lui livre un échantillon de 100 cartons de boisson énergisante pour qu’il puisse ‘’sonder’’ le terrain. L’affaire est juteuse. Du moins, si l’on s’en tient aux termes du protocole d’accord signé par devant notaire en date du 09 juillet 2014. « Monsieur Lakpa … s’engage à mettre à la disposition de Monsieur Komé Dipa, la somme de soixante et un millions de FCfa (61.000.000 F) dès ce jour. En contrepartie, M. Komé Dipa s’engage à verser à M. Lakpa… , la somme de trente millions de Fcfa (30.000.000 F) tous les quarante cinq jours après chaque commande ». C’est sans difficulté que l’ingénieur informaticien casse la tirelire pour se lancer dans une grande campagne publicitaire autour de ce produit sur la chaîne de télévision nationale.
Comment l’arnaque est née
Après la signature du protocole d’accord à l’étude de maître Vincent N’Guessan, M. Lakpa se précipite chez son gestionnaire pour le transfert de la somme de 61 millions de FCfa sur le compte que son futur associé lui a proposé. L’argent viré, le commerçant appelle Lakpa pour l’en informer. Pour rassurer ce dernier, il lui propose un voyage en Allemagne. Malheureusement, l’ambassade l’informe que le visa lui est refusé au vu de l’objet et des conditions de séjour non justifiées. Après ce premier couac, Komé rassure son partenaire que, même si le voyage n’a pu se faire ensemble, il a cependant passé la commande et que les containers étaient en route pour Abidjan. Au quarante cinquième jour de ‘’ l’arrivée’’ des containers, soit le 23 août 2014, le jeune ingénieur informaticien rencontre son associé et l’interroge sur la disponibilité des 30 millions de F de gain qui devraient lui revenir. Ce dernier use de faux-fuyant et de dilatoire pour se soustraire d’une réponse rassurante. Le 23 septembre, ce dernier est encore relancé. Il sert à Lakpa le même refrain. Dès lors, celui-ci finit par comprendre qu’il y a quelque chose qui cloche. Raison pour laquelle il a fini par exiger la restitution de son capital. Mais son associé brandit la menace. En désespoir de cause, la victime a porté plainte, le 24 octobre 2014, par-devant le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Curieusement, cette affaire a été classée sans suite. Mais l’ardeur de la victime ne s’ébranle pas pour si peu ; elle s’est référée au procureur de Yopougon, le 25 mars 2015, dans le cadre de cette même affaire. Et cette dernière action, il faut le dire, s’avérera payante. Puisqu’elle va aboutir, le 24 avril dernier, à l’arrestation du sieur Komé de la façon la plus spectaculaire.
Des soupçons
Alors qu’il sortait de chez lui, à Angré-Château d’eau, le commerçant est sommé par une patrouille du Ccdo de marquer un arrêt. Comme s’il se reprochait quelque chose, il prendra l’option de la fuite. Et c’est après une course-poursuite que Komé est coincé dans une impasse de la Riviéra-Palmeraie, rue Ministre, suite à une action concertée des éléments du Ccdo et de ceux de la Police criminelle. Conduit sous bonne escorte dans les locaux de la Police criminelle, au Plateau, le jeudi 24 avril 2015, le présumé coupable a refusé de se faire entendre sur procès-verbal. Pour quelle raison, nul ne le sait. Toutefois, un soit-transmis émanant du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau va ordonner que le commerçant soit déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) sans être, préalablement, auditionné. «Nous avons du mal à comprendre cette affaire ; alors que le soit-transmis pour cette nouvelle procédure avait été faite par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yopougon à l’encontre de cet individu, voilà qu’un autre soit-transmis émanant de la juridiction du Plateau vient interférer pour exiger son transfèrement. Pourtant, elle n’a pas donné de suite à la plainte depuis plusieurs mois », s’interroge une source proche du dossier qui estime, à tort ou à raison, que des mains occultes tenteraient de libérer le commerçant qui est poursuivi pour les faits d’abus de confiance. Affaire à suivre donc !
G. DE GNAMIEN