Dr. Raymonde Goudou Coffi, ministre de la Santé et de Lutte contre le Sida a saisi l’occasion, de la commémoration de la 10ème journée de la sage-femme, le mardi 5 mai 2015 à Yamoussoukro pour fustiger certains comportements des sages-femmes sur leurs lieux de travail. Selon la ministre, au terme d’une enquête et des rapports d’évaluations, l’image de la sage-femme n’est pas du tout reluisant. « J’avoue que votre responsabilité dans la faiblesse des indicateurs est grande et prouvée », a-t-elle précisé. A propos des récriminations faites à l’endroit des sages-femmes, la ministre en a égrainé certaines. Il s’agit selon Mme Goudou Coffie, du mauvais accueil des patients et de la deshumanisation du personnel de santé ; de l’absence de conscience professionnelle, d’éthique et de responsabilité ; de l’institutionnalisation du racket et des détournements de médicaments. «C’est vrai que vous n’avez pas reçu la formation requise, nous l’assumons. Mais cela ne devrait pas servir de prétexte pour vous adonner au quotidien à ces pratiques là », a fait remarquer la ministre. C’est pourquoi, elle a exhorté ces dernières à s’éloigner de telles pratiques. « Ce métier est noble et la sage-femme est un maillon essentiel dans le suivi de la mère et de l’enfant. (…) Dieu donne la vie et a confié à la sage-femme, la mission et le pouvoir de la sauvegarder et de la garantir. Mais hélas, ce qu’il nous est donné d’observer avec la nouvelle génération de sages-femmes nous fait désespérer », a-t-elle déploré. Elle a donc invité les sages-femmes à s’engager dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Lutte qu’elle mène aux côtés Mme Dominique Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire. Il s’agit de faire baisser de façon drastique, le taux de mortalité maternelle et infantile à l’accouchement dans le pays. « Malgré les efforts déployés et les investissements réalisés par le Gouvernement ivoirien, le taux de mortalité du binôme mère-enfant continue d’être inacceptable dans notre pays », a-t-elle fait savoir. On dénombre ainsi, 614 décès maternels pour 100.000 naissances, soit deux décès maternels toutes les trois heures des suites de complications liées à la grossesse, l’accouchement ou les suites de couches. Le décès néonatal est de 38 pour 1000 naissances vivantes. Avant la ministre de la Santé, Mme Oulai Philomène, présidente de l’ASFI (Association des sages-femmes ivoiriennes), a souligné les difficultés auxquelles elles sont confrontées dans les structures sanitaires. Notamment la sécurité physique et alimentaire de ses camarades pendant les heures de travail « Nous ne sommes pas en sécurité. Surtout ces temps où le virus d’Ebola frappe à nos portes » a-t-elle fait savoir. Haut patron de cette célébration, le ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, M. Abdallah Albert Mabri Toukeusse, a pour sa part, rassuré ses filleules, de la volonté du Chef d’Etat, de garantir l’intégrité physique de tous les citoyens de ce pays. Puis, il a invité les femmes à plus d’abnégation au travail. Consultations foraines, match de gala et journée scientifique, ont été les autres temps forts de cette 10e journée.
Diallo Harry à Yamoussoukro
Diallo Harry à Yamoussoukro
