- Monsieur le Ministre de la Culture et de la Francophonie ;
- Monsieur l’Ambassadeur des Etats Unis en Côte d’Ivoire ;
- Monsieur le Maire de la Commune de Cocody ;
- Monsieur le Directeur de la Librairie du Carrefour ;
- Mesdames et Messieurs étudiants en journalisme ;
- Honorables invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
Je suis très honorée, en ma qualité de Ministre de la Communication, de présider la présente conférence-débat sur le livre intitulé : « Anatomie de la rumeur », ouvrage écrit par Monsieur Cass R. Sunstein, juriste et philosophe Américain de renommée internationale.
Cet éminent universitaire qui a enseigné dans les Universités de Chicago et d’Harvard, se trouve de surcroît être un membre de l’Administration Obama. Et le fait qu’une personnalité de cette envergure s’intéresse au phénomène de la rumeur, constitue un sérieux indicateur sur l’amplitude de ce fléau social sous tous les cieux.
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Cette conférence-débat qui nous réunit ce jour, mérite toute notre attention, au regard de l’importance du thème soumis à notre réflexion.
En effet, la Rumeur est omniprésente, c’est-à-dire qu’elle existe dans tous les groupes sociaux, dans toutes les organisations, dans tous les pays. Aucune société humaine n’y échappe depuis les temps immémoriaux. Même pas la nôtre qui pourtant, dispose des moyens de communication les plus sophistiqués et les plus performants, qui au lieu de l’atténuer, l’amplifient, malheureusement.
La rumeur apparaît donc comme un phénomène social que le temps ne peut arrêter. Car chaque être humain colporte à sa façon la rumeur à la maison comme au travail. Sa propagation peut être exponentielle. Et parfois, elle se dégonfle toute seule.
Les exemples foisonnent en la matière. Ainsi, tout récemment, c’est-à-dire le jeudi 30 avril dernier, le site communautaire « Le Post.fr » du groupe de presse « Le Monde » a lancé une rumeur qui a enflammé les internautes.
Ce site annonçait, sans preuve aucune, la mort de l'acteur français Jean Dujardin. Le texte publié avait pour titre : «Jean Dujardin s'est éteint ». Cette fausse nouvelle a été balancée sans aucune retenue.
Le dimanche 3 mai, vers 14h 15, une autre rumeur avait annoncé la mort d’un autre grand acteur français, Jean Reno, 66 ans, célèbre pour ses rôles dans Léon, « Les Visiteurs » ou encore « Le Grand Bleu ». Cette rumeur s’affichait comme suit : «Jean Reno vient de nous quitter. RIP.». C’était sur le site de microblogging. Cette autre fausse nouvelle a enflammé aussitôt la toile.
Nouveau TWEET une heure plus tard : « Décès de Jean Reno, les proches de l'acteur confirment ». Et cette annonce est suivie d’une autre rumeur : La mort encore d’un autre acteur français : Richard Bohringer, alors qu’il n’en est rien
Au cours de la même semaine, on a enregistré d’autres plaisanteries de mauvais goût de ce genre sur l’internet. Les deux questions qui viennent tout de suite à l’esprit sont celles-ci : « pourquoi tant de méchanceté contre ces célébrités, et pourquoi maintenant ? ».Tenter de répondre à cette double interrogation pourrait nous écarter du sujet.
Bien qu’il s’agisse d’un phénomène quotidien, la rumeur, comme on peut le constater, est tellement complexe qu’elle reste difficile à cerner. En effet, la rumeur présente des spécificités qui la distinguent de l’information : sa source est inconnue, elle se propage trop rapidement et, surtout, elle est insaisissable.
En plus de ces premières spécificités, on peut déduire d’autres caractéristiques du phénomène de la Rumeur à partir de l’analyse des cas des acteurs précités mondialement connus. Il s’agit entre autres
• des canaux de communication qu’elle utilise (médias traditionnels, nouveaux médias, téléphone (fixe et portable), le bouche à oreille, etc.;
• de son objet qui porte sur des informations concrètes (dans ce cas de figure, la rumeur évoque la mort);
• de sa grande vitesse de circulation ;
• de son caractère incontrôlable ;
• de son origine inconnue;
• de ses dégâts à tous niveaux (social, économique, politique et culturel).
Qu’elle soit spontanée ou planifiée ; qu’elle touche la réputation d’un homme de Dieu, d’un homme politique, d’un syndicaliste, d’un chef traditionnel, d’un chef de famille, la crédibilité d’un produit ou l’image d’une entreprise, la Rumeur a des conséquences souvent désastreuses.
En effet, la Rumeur peut provoquer des dommages sociaux importants et mettre à mal à tout moment, la cohésion sociale au sein d’une collectivité locale ou d’une entreprise.
Elle peut également accentuer le sentiment de haine ou d’incompréhension dans un pays qui sort de crise, comme c’est le cas pour notre pays, la Côte d’Ivoire.
Et dans un contexte de sortie de crise, on l’a vu, la Rumeur devient incontrôlable.
Ce faisant, elle provoque des situations incontrôlables et des réactions émotionnelles aux conséquences imprévisibles et souvent incalculables.
De même, la Rumeur empêche le raisonnement basé sur des évidences et des preuves. Elle est par conséquent un fléau, assimilable à une arme biologique, comme la maladie Ébola.
Dans nos pays, la plupart des rumeurs sont le fait des réseaux sociaux et de certains journaux en mal de sensation.
C’est pourquoi, Monsieur le Président de la République Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, depuis son avènement au pouvoir d’Etat, privilégie la formation et la professionnalisation des journalistes et des professionnels des Médias.
Monsieur l’Ambassadeur,
Je voudrais vivement vous remercier pour m’avoir donné l’occasion d’attirer l’attention de mes compatriotes en particulier sur les conséquences négatives de la Rumeur.
Vous me donnez également l’opportunité d’exprimer à nouveau mon infinie gratitude et celle du Gouvernement ivoirien au Gouvernement Américain pour sa sollicitude constante à l’endroit du Ministère de la Communication et, plus singulièrement à notre agence de presse, AIP.
En effet, vous avez bien voulu aider une fois de plus cette agence à former ses Correspondants de Presse Pigistes dans la perspective des futures élections présidentielles, au cours d’un séminaire organisé du 02 au 04 avril 2015 à Abidjan. Ce séminaire, faut-il le rappeler, avait pour thème "La collecte et le traitement de l’information en période électorale", deux étapes majeures susceptibles de prévenir la Rumeur.
Comment détruire ce fléau ? La réponse à cette interrogation nous sera donnée tout à l’heure par le spécialiste de la Rumeur.
En attendant, je voudrais pour ma part indiquer ce qu’est une vraie information au contraire de la Rumeur. Selon les écoles de journalisme, et je cite : « Une vraie information, c’est un fait, une nouvelle, ayant une signification pour le temps présent, utile, exacte et vérifiable, que l’on porte à la connaissance d’une personne, d’un public par le biais d’un média. ;Elle a un caractère d’intérêt général quant à l’instruction, l’éducation, ou le divertissement Sa Caractéristique, c’est l’exactitude des faits annoncés » fin de citation.
Sur ce, je déclare ouverte, la conférence-débat sur le livre dont le titre est : « Anatomie de la rumeur », ouvrage écrit par le Juriste et Philosophe Américain, Monsieur Cass R. Sunstein.
Je vous remercie.
- Monsieur l’Ambassadeur des Etats Unis en Côte d’Ivoire ;
- Monsieur le Maire de la Commune de Cocody ;
- Monsieur le Directeur de la Librairie du Carrefour ;
- Mesdames et Messieurs étudiants en journalisme ;
- Honorables invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
Je suis très honorée, en ma qualité de Ministre de la Communication, de présider la présente conférence-débat sur le livre intitulé : « Anatomie de la rumeur », ouvrage écrit par Monsieur Cass R. Sunstein, juriste et philosophe Américain de renommée internationale.
Cet éminent universitaire qui a enseigné dans les Universités de Chicago et d’Harvard, se trouve de surcroît être un membre de l’Administration Obama. Et le fait qu’une personnalité de cette envergure s’intéresse au phénomène de la rumeur, constitue un sérieux indicateur sur l’amplitude de ce fléau social sous tous les cieux.
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Cette conférence-débat qui nous réunit ce jour, mérite toute notre attention, au regard de l’importance du thème soumis à notre réflexion.
En effet, la Rumeur est omniprésente, c’est-à-dire qu’elle existe dans tous les groupes sociaux, dans toutes les organisations, dans tous les pays. Aucune société humaine n’y échappe depuis les temps immémoriaux. Même pas la nôtre qui pourtant, dispose des moyens de communication les plus sophistiqués et les plus performants, qui au lieu de l’atténuer, l’amplifient, malheureusement.
La rumeur apparaît donc comme un phénomène social que le temps ne peut arrêter. Car chaque être humain colporte à sa façon la rumeur à la maison comme au travail. Sa propagation peut être exponentielle. Et parfois, elle se dégonfle toute seule.
Les exemples foisonnent en la matière. Ainsi, tout récemment, c’est-à-dire le jeudi 30 avril dernier, le site communautaire « Le Post.fr » du groupe de presse « Le Monde » a lancé une rumeur qui a enflammé les internautes.
Ce site annonçait, sans preuve aucune, la mort de l'acteur français Jean Dujardin. Le texte publié avait pour titre : «Jean Dujardin s'est éteint ». Cette fausse nouvelle a été balancée sans aucune retenue.
Le dimanche 3 mai, vers 14h 15, une autre rumeur avait annoncé la mort d’un autre grand acteur français, Jean Reno, 66 ans, célèbre pour ses rôles dans Léon, « Les Visiteurs » ou encore « Le Grand Bleu ». Cette rumeur s’affichait comme suit : «Jean Reno vient de nous quitter. RIP.». C’était sur le site de microblogging. Cette autre fausse nouvelle a enflammé aussitôt la toile.
Nouveau TWEET une heure plus tard : « Décès de Jean Reno, les proches de l'acteur confirment ». Et cette annonce est suivie d’une autre rumeur : La mort encore d’un autre acteur français : Richard Bohringer, alors qu’il n’en est rien
Au cours de la même semaine, on a enregistré d’autres plaisanteries de mauvais goût de ce genre sur l’internet. Les deux questions qui viennent tout de suite à l’esprit sont celles-ci : « pourquoi tant de méchanceté contre ces célébrités, et pourquoi maintenant ? ».Tenter de répondre à cette double interrogation pourrait nous écarter du sujet.
Bien qu’il s’agisse d’un phénomène quotidien, la rumeur, comme on peut le constater, est tellement complexe qu’elle reste difficile à cerner. En effet, la rumeur présente des spécificités qui la distinguent de l’information : sa source est inconnue, elle se propage trop rapidement et, surtout, elle est insaisissable.
En plus de ces premières spécificités, on peut déduire d’autres caractéristiques du phénomène de la Rumeur à partir de l’analyse des cas des acteurs précités mondialement connus. Il s’agit entre autres
• des canaux de communication qu’elle utilise (médias traditionnels, nouveaux médias, téléphone (fixe et portable), le bouche à oreille, etc.;
• de son objet qui porte sur des informations concrètes (dans ce cas de figure, la rumeur évoque la mort);
• de sa grande vitesse de circulation ;
• de son caractère incontrôlable ;
• de son origine inconnue;
• de ses dégâts à tous niveaux (social, économique, politique et culturel).
Qu’elle soit spontanée ou planifiée ; qu’elle touche la réputation d’un homme de Dieu, d’un homme politique, d’un syndicaliste, d’un chef traditionnel, d’un chef de famille, la crédibilité d’un produit ou l’image d’une entreprise, la Rumeur a des conséquences souvent désastreuses.
En effet, la Rumeur peut provoquer des dommages sociaux importants et mettre à mal à tout moment, la cohésion sociale au sein d’une collectivité locale ou d’une entreprise.
Elle peut également accentuer le sentiment de haine ou d’incompréhension dans un pays qui sort de crise, comme c’est le cas pour notre pays, la Côte d’Ivoire.
Et dans un contexte de sortie de crise, on l’a vu, la Rumeur devient incontrôlable.
Ce faisant, elle provoque des situations incontrôlables et des réactions émotionnelles aux conséquences imprévisibles et souvent incalculables.
De même, la Rumeur empêche le raisonnement basé sur des évidences et des preuves. Elle est par conséquent un fléau, assimilable à une arme biologique, comme la maladie Ébola.
Dans nos pays, la plupart des rumeurs sont le fait des réseaux sociaux et de certains journaux en mal de sensation.
C’est pourquoi, Monsieur le Président de la République Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, depuis son avènement au pouvoir d’Etat, privilégie la formation et la professionnalisation des journalistes et des professionnels des Médias.
Monsieur l’Ambassadeur,
Je voudrais vivement vous remercier pour m’avoir donné l’occasion d’attirer l’attention de mes compatriotes en particulier sur les conséquences négatives de la Rumeur.
Vous me donnez également l’opportunité d’exprimer à nouveau mon infinie gratitude et celle du Gouvernement ivoirien au Gouvernement Américain pour sa sollicitude constante à l’endroit du Ministère de la Communication et, plus singulièrement à notre agence de presse, AIP.
En effet, vous avez bien voulu aider une fois de plus cette agence à former ses Correspondants de Presse Pigistes dans la perspective des futures élections présidentielles, au cours d’un séminaire organisé du 02 au 04 avril 2015 à Abidjan. Ce séminaire, faut-il le rappeler, avait pour thème "La collecte et le traitement de l’information en période électorale", deux étapes majeures susceptibles de prévenir la Rumeur.
Comment détruire ce fléau ? La réponse à cette interrogation nous sera donnée tout à l’heure par le spécialiste de la Rumeur.
En attendant, je voudrais pour ma part indiquer ce qu’est une vraie information au contraire de la Rumeur. Selon les écoles de journalisme, et je cite : « Une vraie information, c’est un fait, une nouvelle, ayant une signification pour le temps présent, utile, exacte et vérifiable, que l’on porte à la connaissance d’une personne, d’un public par le biais d’un média. ;Elle a un caractère d’intérêt général quant à l’instruction, l’éducation, ou le divertissement Sa Caractéristique, c’est l’exactitude des faits annoncés » fin de citation.
Sur ce, je déclare ouverte, la conférence-débat sur le livre dont le titre est : « Anatomie de la rumeur », ouvrage écrit par le Juriste et Philosophe Américain, Monsieur Cass R. Sunstein.
Je vous remercie.