C’est dans un contexte marqué par la répression meurtrière au quotidien et un concert de désapprobation aussi bien au plan domestique qu’international, que Pierre Nkurunziza poursuit son passage en force vers la confiscation du pouvoir. En effet, en plus de la détermination de l’opposition burundaise qui se bat chaque jour que Dieu fait pour lui barrer la route, l’on peut ajouter la sorite de l’Union africaine (UA) qui, pour la première fois, a rompu avec le clair-obscur qui avait toujours caractérisé sa position sur le tripatouillage des Constitutions par les princes régnants, pour déclarer que la candidature de Pierre Nkurunziza à un 3e mandat est anticonstitutionnelle et contraire à l’esprit des accords d’Arusha, qui avaient été paraphés, on se rappelle, sous sa houlette en 2010. Cette position de l’UA, qu’il faut apprécier à sa juste valeur, constitue une lueur d’espoir pour le peuple burundais en particulier et de manière générale pour tous les peuples d’Afrique en lutte contre l’arbitraire et pour la démocratie.
Rien ne semble arrêter Nkurunziza
La question que l’on peut se poser aujourd’hui est de savoir si l’UA ira au-delà de cette déclaration de principe pour poser des actes forts à l’effet de sauver véritablement la démocratie au Burundi. Cette question est d’autant plus pertinente que l’on sait que dans ce genre de situations, la communauté internationale, généralement, par acquis de conscience, se contente de condamner du bout des lèvres. Tant que ses intérêts ne sont pas en jeu, comme ce fut le cas de la Libye, la communauté internationale ne descend jamais dans l’arène pour sauver les peuples des griffes des satrapes. Ce constat peut être fait surtout en Afrique où l’on peut avoir l’impression que la démocratie des « Nègres » et notamment celle des « Bantous » est le cadet des soucis de la communauté internationale. Cette façon de faire est attentatoire à la démocratie et fait de toute évidence l’affaire des dictateurs.
Malheureusement, c’est ce à quoi l’on pourrait assister de la part de la communauté internationale, au Burundi. Dans le même ordre d’idées, l’on peut faire le reproche à l’UA de n’avoir jamais rien envisagé de concret pour dissuader les antidémocrates d’Afrique de sévir contre leur peuple. Si la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pu sauver la démocratie au Mali sous la férule du Général Sanogo et en Guinée-Bissau en n’ayant pas exclu de recourir à la force et aux sanctions s’il en était besoin, l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’UA ne le ferait pas ici et maintenant au Burundi. Cela d’autant plus que rien ne semble pour le moment arrêter Nkurunziza dans sa volonté de massacrer les populations de son pays pour protéger son trône. Une autre raison que l’UA peut avancer pour intervenir concrètement au Burundi, est que si d’aventure Nkurunziza réussissait à exécuter son plan contre la démocratie, ce serait alors le requiem de la démocratie dans ce pays et plus généralement dans cette partie de l’Afrique où les peuples de bien des pays de cette zone vivent dans l’angoisse de connaître à leur tour la situation que vit aujourd’hui le pays de l’ancien professeur d’éducation physique et sportive. Pour toutes ces raisons, l’on peut dire que l’UA joue aujourd’hui sa crédibilité au Burundi.
L’UA et la communauté internationale doivent travailler à empêcher le triomphe de la force et de l’arbitraire au Burundi
Si Pierre Nkurunziza réussit son coup, à force de réprimer dans le sang les Burundais qui se sont insurgés contre son 3e mandat et ce malgré les mises en garde de l’UA, cela confirmerait l’idée déjà répandue chez certains Africains, selon laquelle l’UA serait un machin au service de la corporation des princes qui nous gouvernent. L’UA a donc l’opportunité de déconstruire cette image qui lui colle à la peau depuis toujours. Elle ne doit surtout pas la rater d’autant plus que dans le cas d’espèce, sa position est non seulement en phase avec les aspirations du peuple burundais, mais aussi avec les vues de certaines chancelleries occidentales sur la crise au pays de Pierre Nkurunziza. De ce point de vue, l’on peut nourrir l’espoir de voir l’UA monter en puissance dans sa position contre le 3e mandat du président burundais. L’on peut se risquer à dire que c’est cet espoir qui a dû motiver des personnalités majeures de l’opposition burundaise à déposer leur candidature pour la présidentielle à venir et ce, malgré le climat délétère qui prévaut dans le pays. Outre cela, les opposants burundais ont d’autres raisons de ne pas boycotter ce scrutin présidentiel. D’abord, ils ont dû tirer leçon de la présidentielle de 2010 où ils n’avaient pas daigné se présenter contre Nkurunziza. Cela avait permis à ce dernier de s’assurer une victoire tranquille et de travailler par la suite à empêcher toute possibilité d’alternance démocratique au Burundi, en instrumentalisant toutes les institutions du pays.
Ensuite, l’opposition a dû se rendre à l’évidence que les dictateurs ne se soucient guère de savoir si leur élection est légitime ou pas. Ce qui les préoccupe, c’est le pouvoir. Les considérations morales qui y sont liées importent peu à leurs yeux.
Enfin, la motivation des opposants burundais pourrait être liée à leur volonté de ne pas être en- porte-à-faux avec la légalité. En effet, s’ils n’avaient pas déposer leur candidature dans les délais prescrits par la loi, et dans l’hypothèse où Nkurunziza se verrait contraint par la pression des Burundais et celle de la communauté internationale, à renoncer à un 3e mandat, cela serait du pain bénit pour les candidats que Nkurunziza a lui-même suscités pour l’accompagner à l’occasion de la présidentielle à venir. Cela dit, tous les démocrates dignes de ce non, l’UA et la communauté internationale doivent travailler davantage à empêcher le triomphe de la force et de l’arbitraire au Burundi. Si le sommet du 13 mai prochain de Dar-es- Salam devrait s’écarter de cet objectif, il serait purement et simplement inutile. Malheureusement, l’on peut craindre qu’il en soit ainsi. Car, dans leur écrasante majorité, les dirigeants des pays qui doivent y prendre part sont de véritables prédateurs de la démocratie. De ce point de vue, et craignant tout effet domino, ils pourraient faire bloc autour d’un des leurs pour lui permettre de s’accrocher au pouvoir. Quand viendra leur tour de poignarder la démocratie dans leur pays, Nkrurunziza ne manquera pas de leur retourner l’ascenseur.
Rien ne semble arrêter Nkurunziza
La question que l’on peut se poser aujourd’hui est de savoir si l’UA ira au-delà de cette déclaration de principe pour poser des actes forts à l’effet de sauver véritablement la démocratie au Burundi. Cette question est d’autant plus pertinente que l’on sait que dans ce genre de situations, la communauté internationale, généralement, par acquis de conscience, se contente de condamner du bout des lèvres. Tant que ses intérêts ne sont pas en jeu, comme ce fut le cas de la Libye, la communauté internationale ne descend jamais dans l’arène pour sauver les peuples des griffes des satrapes. Ce constat peut être fait surtout en Afrique où l’on peut avoir l’impression que la démocratie des « Nègres » et notamment celle des « Bantous » est le cadet des soucis de la communauté internationale. Cette façon de faire est attentatoire à la démocratie et fait de toute évidence l’affaire des dictateurs.
Malheureusement, c’est ce à quoi l’on pourrait assister de la part de la communauté internationale, au Burundi. Dans le même ordre d’idées, l’on peut faire le reproche à l’UA de n’avoir jamais rien envisagé de concret pour dissuader les antidémocrates d’Afrique de sévir contre leur peuple. Si la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pu sauver la démocratie au Mali sous la férule du Général Sanogo et en Guinée-Bissau en n’ayant pas exclu de recourir à la force et aux sanctions s’il en était besoin, l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’UA ne le ferait pas ici et maintenant au Burundi. Cela d’autant plus que rien ne semble pour le moment arrêter Nkurunziza dans sa volonté de massacrer les populations de son pays pour protéger son trône. Une autre raison que l’UA peut avancer pour intervenir concrètement au Burundi, est que si d’aventure Nkurunziza réussissait à exécuter son plan contre la démocratie, ce serait alors le requiem de la démocratie dans ce pays et plus généralement dans cette partie de l’Afrique où les peuples de bien des pays de cette zone vivent dans l’angoisse de connaître à leur tour la situation que vit aujourd’hui le pays de l’ancien professeur d’éducation physique et sportive. Pour toutes ces raisons, l’on peut dire que l’UA joue aujourd’hui sa crédibilité au Burundi.
L’UA et la communauté internationale doivent travailler à empêcher le triomphe de la force et de l’arbitraire au Burundi
Si Pierre Nkurunziza réussit son coup, à force de réprimer dans le sang les Burundais qui se sont insurgés contre son 3e mandat et ce malgré les mises en garde de l’UA, cela confirmerait l’idée déjà répandue chez certains Africains, selon laquelle l’UA serait un machin au service de la corporation des princes qui nous gouvernent. L’UA a donc l’opportunité de déconstruire cette image qui lui colle à la peau depuis toujours. Elle ne doit surtout pas la rater d’autant plus que dans le cas d’espèce, sa position est non seulement en phase avec les aspirations du peuple burundais, mais aussi avec les vues de certaines chancelleries occidentales sur la crise au pays de Pierre Nkurunziza. De ce point de vue, l’on peut nourrir l’espoir de voir l’UA monter en puissance dans sa position contre le 3e mandat du président burundais. L’on peut se risquer à dire que c’est cet espoir qui a dû motiver des personnalités majeures de l’opposition burundaise à déposer leur candidature pour la présidentielle à venir et ce, malgré le climat délétère qui prévaut dans le pays. Outre cela, les opposants burundais ont d’autres raisons de ne pas boycotter ce scrutin présidentiel. D’abord, ils ont dû tirer leçon de la présidentielle de 2010 où ils n’avaient pas daigné se présenter contre Nkurunziza. Cela avait permis à ce dernier de s’assurer une victoire tranquille et de travailler par la suite à empêcher toute possibilité d’alternance démocratique au Burundi, en instrumentalisant toutes les institutions du pays.
Ensuite, l’opposition a dû se rendre à l’évidence que les dictateurs ne se soucient guère de savoir si leur élection est légitime ou pas. Ce qui les préoccupe, c’est le pouvoir. Les considérations morales qui y sont liées importent peu à leurs yeux.
Enfin, la motivation des opposants burundais pourrait être liée à leur volonté de ne pas être en- porte-à-faux avec la légalité. En effet, s’ils n’avaient pas déposer leur candidature dans les délais prescrits par la loi, et dans l’hypothèse où Nkurunziza se verrait contraint par la pression des Burundais et celle de la communauté internationale, à renoncer à un 3e mandat, cela serait du pain bénit pour les candidats que Nkurunziza a lui-même suscités pour l’accompagner à l’occasion de la présidentielle à venir. Cela dit, tous les démocrates dignes de ce non, l’UA et la communauté internationale doivent travailler davantage à empêcher le triomphe de la force et de l’arbitraire au Burundi. Si le sommet du 13 mai prochain de Dar-es- Salam devrait s’écarter de cet objectif, il serait purement et simplement inutile. Malheureusement, l’on peut craindre qu’il en soit ainsi. Car, dans leur écrasante majorité, les dirigeants des pays qui doivent y prendre part sont de véritables prédateurs de la démocratie. De ce point de vue, et craignant tout effet domino, ils pourraient faire bloc autour d’un des leurs pour lui permettre de s’accrocher au pouvoir. Quand viendra leur tour de poignarder la démocratie dans leur pays, Nkrurunziza ne manquera pas de leur retourner l’ascenseur.