Gagnoa ne compte plus d’industries de bois. Les trois principales sociétés qui opéraient dans ce secteur ont toutes mis la clé sous le paillasson.
La Snaib, Nouvelle scierie serve (Nss) et la Compagnie ivoirienne de bois (Cib) n’existent désormais plus que non. Car, la plupart d’entre elles, ne tournent plus à plein temps. La dernière citée fonctionne désormais avec un personnel très réduit. Elle s’est débarrassée de ses 1.400 travailleurs pour des raisons économiques. Aujourd’hui, cette industrie du bois tourne au ralenti avec 50 personnes en activité. Si l’on s’en tient aux données statistiques qui nous ont été fournies par un responsable de cette société, la situation financière s’amenuise. «Nous avons des difficultés pour fonctionner normalement. Nos activités sont au ralenti à cause de la raréfaction des matières premières. Nos périmètres d’exploitation sont dépourvus de bois à cause des scieurs clandestins qui nous mènent une concurrence déloyale. Nous arrivons à peine à payer les salaires de nos employés. Pour vous dire la vérité, c’est très dur en ce moment», a dépeint un cadre de la Cib qui s’est confié à nous. Notre interlocuteur a ajouté que cette industrie est en ce moment détenue par un groupe d’opérateurs libanais et dirigée par M. Fadoul. «C’est ce monsieur qui a racheté l’entreprise, après le départ des Italiens à plusieurs milliards de Fcfa. La société est donc gérée actuellement par des Libanais», a précisé notre source qui donne les raison réelles de la fermeture de la Cib qui a été créée le 2 mai 1963 par des investisseurs italiens. Elles vont de la mauvaise gestion à l’abus de pouvoir de certains responsables politique de l’ex-pouvoir. «Les Italiens ont décidé de liquider l’industrie à cause de la mésentente qu’ils ont connues. Et l’acheteur qui était bien placé était Fadoul. Mais des années après le rachat de la boîte, il a décidé de fermer pour mauvaise gestion», a-t-il narré. Avant de faire des révélations sur certaines pratiques qui avaient cours dans cette structure, avant sa fermeture. «Les cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) y sont en réalité, pour quelque chose dans la fermeture de la Cib. Ces personnalités puisaient dans les caisses de la Cib tous les week-ends. Ces dignitaires de l’ancien régime transitaient par Gagnoa pour prendre du bois ou de l’argent, avant de continuer dans leurs villages. Les jeunes patriotes venaient prendre de l’argent dans nos caisses pour organiser des meetings. Un de nos responsables a même été lynché par ces jeunes parce qu’il refusait de leurs donner de l’argent», a révélé notre interlocuteur.
La police forestière et les clandestins accusés
Qui indiquera par la suite que la Cib avait en son temps, une masse salariale d’environ 100. 000.000 Fcfa le mois. Du côté de la Nss, ce sont les mêmes problèmes qui ont été soulevés par Arsène Kabé, le directeur chargé des exploitations dans ladite société. «L’Etat est aussi responsable de la fermeture de notre société. Nos autorités ne nous facilitent pas la tâche au niveau des impôts et autres taxes que nous devons payer chaque fois dans les caisses du Trésor. (…) Il y a aussi la question des périmètres qui sont exploités nuitamment par des clandestins. Nous ne pouvons plus travailler à cause de ces personnes qui agissent souvent avec la complicité des agents des Eaux et Forêts et de certains concessionnaires de périmètres», a accusé ce haut responsable de cette industrie de bois basée à Ouragahio, que nous avons interrogé, le 13 mai au quartier soleil de Gagnoa. Notre interlocuteur a soutenu que sa société a fermé principalement pour des problèmes financiers. «Nous n’avons pas de machines. Quand nous voulons abattre un arbre, nous sommes obligés de louer une tronçonneuse. A côté de cela, il y a le grumier que nous devons aussi louer, sans compter le carburant et toutes les autres taxes. Tout cela revenait cher à la société. Nous avons donc décidé de mettre un terme à nos activités pour mieux rebondir», s’est-il indigné. La nouvelle scierie serve employait plus de cent personnes. Avec une masse salariale qui avoisinait plus de trois millions de F, le mois. Quant à la troisième société de la région, la Snaib, elle a mis la clé sous le paillasson depuis plus de dix ans. «Le fondateur gérait mal sa société. Il puisait constamment dans les caisses de sa structure pour ses besoins personnels. Notre société est tombée en faillite par la faute de son premier responsable», a noté avec regret un ex-employé de cette industrie que nous avons rencontré dans la journée du 11 mai, au quartier Commerce de Gagnoa. Cet ex-agent qui répond aux initiales de S. Y, a ajouté que la police forestière est aussi responsable de la fermeture des industries de bois de Gagnoa. «La police forestière exerçait une pression énorme sur les usines de transformations de bois. Elle rackettait très souvent ses premiers responsables. Ces policiers immobilisaient nos activités quand on ne leur donnait pas de l’argent», a fulminé notre interlocuteur.
Le diagnostic des agents des Eaux et forêts
Le site qui abritait l’usine de la Snaib a été vendu par son fondateur à un opérateur économique libanais qui y a construit une entreprise de commercialisation de cacao. Cette société est située sur l’axe Gagnoa – Soubré, à quelques kilomètres du camp du contingent nigérien de l’Onuci. Ces trois sociétés qui détiennent encore leur agrément comptent sur la magnanimité du président de la République pour relancer leurs activités. «Nous demandons au Président Ouattara de nous venir en aide parce que nous souffrons énormément. On souhaite qu’il nous appuie financièrement pour reprendre notre boulot. Ce sont des entreprises pourvoyeuses d’emplois de la région. On veut qu’il vienne à notre secours pour le bonheur des populations de la région du Goh», ont plaidé des anciens travailleurs de ces sociétés. «La Cib, comme toutes les autres entreprises, a été frappée par la crise économique que notre pays a connue. C’est très regrettable. Car, ces sociétés qui étaient pourvoyeuses d’emplois sont aujourd’hui obligées de mettre les clés sous le paillasson », a expliqué un officier du cantonnement des Eaux et Forêts de Gagnoa. L’autorité forestière également fait savoir que les scieurs clandestins sont aussi comptables de la fermeture des trois sociétés de la capitale de la région du Goh. «Ces délinquants opèrent dans les périmètres des industries du bois, sans être inquiétés. Ce sont eux qui exploitent les essences qui appartiennent aux industries locales. (..) Nous menons à chaque fois des opérations pour les traquer, mais ils réussissent toujours à opérer souvent avec la complicité de certains d’opérateurs du secteur bois», a accusé cet officier qui fait savoir que les scieurs clandestins ne sont soumis à aucun régime fiscal. «Ils tuent dangereusement le couvert forestier, sans s’en rendre compte. Les scieurs clandestins doivent comprendre qu’ils participent à la déforestation et au déboisement de 400 000 ha de forêts par an », a-t-il indiqué. Avant de préciser que le sciage à façon fait perdre plus de 20 milliards de F à l’Etat de Côte d’Ivoire, à cause du non-paiement des taxes et redevances.
Kouamé Samuel à Gagnoa
La Snaib, Nouvelle scierie serve (Nss) et la Compagnie ivoirienne de bois (Cib) n’existent désormais plus que non. Car, la plupart d’entre elles, ne tournent plus à plein temps. La dernière citée fonctionne désormais avec un personnel très réduit. Elle s’est débarrassée de ses 1.400 travailleurs pour des raisons économiques. Aujourd’hui, cette industrie du bois tourne au ralenti avec 50 personnes en activité. Si l’on s’en tient aux données statistiques qui nous ont été fournies par un responsable de cette société, la situation financière s’amenuise. «Nous avons des difficultés pour fonctionner normalement. Nos activités sont au ralenti à cause de la raréfaction des matières premières. Nos périmètres d’exploitation sont dépourvus de bois à cause des scieurs clandestins qui nous mènent une concurrence déloyale. Nous arrivons à peine à payer les salaires de nos employés. Pour vous dire la vérité, c’est très dur en ce moment», a dépeint un cadre de la Cib qui s’est confié à nous. Notre interlocuteur a ajouté que cette industrie est en ce moment détenue par un groupe d’opérateurs libanais et dirigée par M. Fadoul. «C’est ce monsieur qui a racheté l’entreprise, après le départ des Italiens à plusieurs milliards de Fcfa. La société est donc gérée actuellement par des Libanais», a précisé notre source qui donne les raison réelles de la fermeture de la Cib qui a été créée le 2 mai 1963 par des investisseurs italiens. Elles vont de la mauvaise gestion à l’abus de pouvoir de certains responsables politique de l’ex-pouvoir. «Les Italiens ont décidé de liquider l’industrie à cause de la mésentente qu’ils ont connues. Et l’acheteur qui était bien placé était Fadoul. Mais des années après le rachat de la boîte, il a décidé de fermer pour mauvaise gestion», a-t-il narré. Avant de faire des révélations sur certaines pratiques qui avaient cours dans cette structure, avant sa fermeture. «Les cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) y sont en réalité, pour quelque chose dans la fermeture de la Cib. Ces personnalités puisaient dans les caisses de la Cib tous les week-ends. Ces dignitaires de l’ancien régime transitaient par Gagnoa pour prendre du bois ou de l’argent, avant de continuer dans leurs villages. Les jeunes patriotes venaient prendre de l’argent dans nos caisses pour organiser des meetings. Un de nos responsables a même été lynché par ces jeunes parce qu’il refusait de leurs donner de l’argent», a révélé notre interlocuteur.
La police forestière et les clandestins accusés
Qui indiquera par la suite que la Cib avait en son temps, une masse salariale d’environ 100. 000.000 Fcfa le mois. Du côté de la Nss, ce sont les mêmes problèmes qui ont été soulevés par Arsène Kabé, le directeur chargé des exploitations dans ladite société. «L’Etat est aussi responsable de la fermeture de notre société. Nos autorités ne nous facilitent pas la tâche au niveau des impôts et autres taxes que nous devons payer chaque fois dans les caisses du Trésor. (…) Il y a aussi la question des périmètres qui sont exploités nuitamment par des clandestins. Nous ne pouvons plus travailler à cause de ces personnes qui agissent souvent avec la complicité des agents des Eaux et Forêts et de certains concessionnaires de périmètres», a accusé ce haut responsable de cette industrie de bois basée à Ouragahio, que nous avons interrogé, le 13 mai au quartier soleil de Gagnoa. Notre interlocuteur a soutenu que sa société a fermé principalement pour des problèmes financiers. «Nous n’avons pas de machines. Quand nous voulons abattre un arbre, nous sommes obligés de louer une tronçonneuse. A côté de cela, il y a le grumier que nous devons aussi louer, sans compter le carburant et toutes les autres taxes. Tout cela revenait cher à la société. Nous avons donc décidé de mettre un terme à nos activités pour mieux rebondir», s’est-il indigné. La nouvelle scierie serve employait plus de cent personnes. Avec une masse salariale qui avoisinait plus de trois millions de F, le mois. Quant à la troisième société de la région, la Snaib, elle a mis la clé sous le paillasson depuis plus de dix ans. «Le fondateur gérait mal sa société. Il puisait constamment dans les caisses de sa structure pour ses besoins personnels. Notre société est tombée en faillite par la faute de son premier responsable», a noté avec regret un ex-employé de cette industrie que nous avons rencontré dans la journée du 11 mai, au quartier Commerce de Gagnoa. Cet ex-agent qui répond aux initiales de S. Y, a ajouté que la police forestière est aussi responsable de la fermeture des industries de bois de Gagnoa. «La police forestière exerçait une pression énorme sur les usines de transformations de bois. Elle rackettait très souvent ses premiers responsables. Ces policiers immobilisaient nos activités quand on ne leur donnait pas de l’argent», a fulminé notre interlocuteur.
Le diagnostic des agents des Eaux et forêts
Le site qui abritait l’usine de la Snaib a été vendu par son fondateur à un opérateur économique libanais qui y a construit une entreprise de commercialisation de cacao. Cette société est située sur l’axe Gagnoa – Soubré, à quelques kilomètres du camp du contingent nigérien de l’Onuci. Ces trois sociétés qui détiennent encore leur agrément comptent sur la magnanimité du président de la République pour relancer leurs activités. «Nous demandons au Président Ouattara de nous venir en aide parce que nous souffrons énormément. On souhaite qu’il nous appuie financièrement pour reprendre notre boulot. Ce sont des entreprises pourvoyeuses d’emplois de la région. On veut qu’il vienne à notre secours pour le bonheur des populations de la région du Goh», ont plaidé des anciens travailleurs de ces sociétés. «La Cib, comme toutes les autres entreprises, a été frappée par la crise économique que notre pays a connue. C’est très regrettable. Car, ces sociétés qui étaient pourvoyeuses d’emplois sont aujourd’hui obligées de mettre les clés sous le paillasson », a expliqué un officier du cantonnement des Eaux et Forêts de Gagnoa. L’autorité forestière également fait savoir que les scieurs clandestins sont aussi comptables de la fermeture des trois sociétés de la capitale de la région du Goh. «Ces délinquants opèrent dans les périmètres des industries du bois, sans être inquiétés. Ce sont eux qui exploitent les essences qui appartiennent aux industries locales. (..) Nous menons à chaque fois des opérations pour les traquer, mais ils réussissent toujours à opérer souvent avec la complicité de certains d’opérateurs du secteur bois», a accusé cet officier qui fait savoir que les scieurs clandestins ne sont soumis à aucun régime fiscal. «Ils tuent dangereusement le couvert forestier, sans s’en rendre compte. Les scieurs clandestins doivent comprendre qu’ils participent à la déforestation et au déboisement de 400 000 ha de forêts par an », a-t-il indiqué. Avant de préciser que le sciage à façon fait perdre plus de 20 milliards de F à l’Etat de Côte d’Ivoire, à cause du non-paiement des taxes et redevances.
Kouamé Samuel à Gagnoa