• Honorable Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
• Honorable Mesdames et Messieurs les Parlementaires;
• Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale ;
• Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, avant tout propos, exprimer mes très vifs remerciements à l’honorable Soro Guillaume, Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’ivoire, qui m’a fait l’honneur et l’amitié de m’inviter à prendre la parole devant cette auguste assemblée, dans le cadre de la 23ème Session des Parlementaires Francophones de la Zone Afrique.
Je voudrais, également, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, et du Gouvernement, souhaiter la cordiale bienvenue à tous les Parlementaires d’Afrique Francophone qui nous font l’honneur et l’amitié de leur présence distinguée.
Cette rencontre se tient autour de deux principaux thèmes, notamment « la promotion de la croissance économique et la lutte contre la pauvreté » et « les causes et conséquences du terrorisme dans l’espace francophone ». Le Gouvernement ivoirien partage l’intérêt de ces sujets, qui figurent au cœur des priorités de nos Chefs d’Etat et en particulier ceux du Président Alassane Ouattara. Je souhaite vivement que vos délibérations aboutissent à des positions communes qui pourront nourrir les discussions de l’Assemblée des parlementaires à Berne, début Juillet de cette année.
Honorables parlementaires,
En votre qualité de responsables des lois des finances dans vos pays respectifs, vous vous interrogez à juste titre sur les enjeux et les défis du développement de l’Afrique, en général, et de vos pays en particulier. Ma présence parmi vous reflète cette préoccupation commune des pouvoirs législatifs et exécutifs de nos Etats. C’est donc pour moi, un honneur en tant que Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget de la Côte d’ivoire, d’échanger avec vous sur ces thématiques importantes, notamment celle préconisée de « la promotion de la croissance économique et la lutte contre la pauvreté ».
• Excellences
• Mesdames et Messieurs
La plupart des pays africains connaissent depuis près d’une décennie des taux de croissance fort élevés, faisant de notre continent une région de plus en plus attractive pour les investisseurs privés. Nous sommes aujourd’hui la deuxième région au monde du point de vue de la croissance économique, derrière l’Asie. Plus particulièrement, la plupart des 21 pays d'Afrique francophone se situe au-dessus de la moyenne africaine. Au cours des cinq dernières années, l’Afrique francophone a affiché un taux de croissance économique moyen plus élevé que l’Afrique non-francophone. En effet, en 2014 il était de 4,3% contre 3,4% ailleurs. Certains d’entre eux ont enregistré une croissance particulièrement élevée, en témoignent les 9,5% du Tchad, les 8,5% de la Côte d’Ivoire et de la RDC ou encore les 6,3% atteints par le Niger, selon les données du FMI.
Malgré ces performances économiques remarquables, la forte croissance des économies africaines ne s’est pas traduite pas par une réduction significative de la pauvreté. En effet, si une hausse de 1% du PIB entraine une réduction de la pauvreté de plus de 3% en Amérique latine et de 2,4% en Asie du Sud-Est, en Afrique subsaharienne, la pauvreté n’est réduite que de 1,36%.
Cette situation s’explique par plusieurs raisons, notamment :
• Une démographie galopante couplée à une urbanisation anarchique ;
• Un tissu industriel peu développé, incapable de générer des produits à forte valeur ajoutée ;
• une structure peu diversifiée des exportations, essentiellement composée de matières premières ;
• une faible intégration des activités africaines de production et d’échanges dans les chaînes de valeurs internationales ;
• la prépondérance d’une agriculture de subsistance à faible productivité ;
• un déficit prononcé en infrastructures lié à de faibles niveaux d’investissements publics.
Concernant ce dernier point, selon les données de la BAD, les investissements dans les infrastructures en Afrique sont de l’ordre de 40 à 50 milliards de dollars US par an alors que, pour un taux de croissance de 6 %, il devrait être d’environ 100 milliards de dollars US.
En outre, l’instabilité politique, les pandémies (i.e. Ebola), le réchauffement climatique, sont autant d’obstacles qui sapent les efforts en vue d’une croissance forte des pays africains et la lutte contre la pauvreté.
• Excellences
• Mesdames et Messieurs
Ces défis ne sont cependant pas insurmontables et les solutions nécessitent de la constance dans nos efforts.
Au nombre de celles-ci, je voudrais relever la nécessité de poursuivre et d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles et sectorielles visant à assainir l’environnement des affaires et à améliorer la compétitivité de nos économies. En effet, une politique économique volontariste de changement, encadrée par des règles et des procédures transparentes est indispensable pour engager la transformation structurelle de nos économies. C’est également la condition nécessaire à l’accroissement du rythme des investissements directs étrangers (IDE), dont le potentiel est de plus en plus élevé.
Il nous paraît, également, nécessaire de poursuivre les efforts d’amélioration du capital humain, à travers notamment, la restructuration du système de formation permettant d’assurer l’adéquation entre formation et emploi.
D’autres solutions importantes concernent, entre autres :
• L’accélération et le renforcement de l’intégration des pays africains, indispensable à la création de chaînes de valeur sous régionales et à l’intensification des échanges intra africains.
• la redynamisation du secteur financier et la recherche d’une inclusion financière plus forte ;
• La mise à niveau et le développent d’infrastructures économiques de qualité et accessibles à tous ;
• La diversification et la modernisation de la production nationale des différents secteurs et l’intensification de la transformation locale des produits de base.
L’objectif est de mettre en place les bases et les mécanismes structurels d’une économie à forte productivité, compétitive et génératrice d’une croissance durable et soutenue.
Excellences
Mesdames et Messieurs
Les problématiques présentées à l’entame de mon propos montrent, à l’évidence, la nécessité pour les pays africains d’œuvrer pour un meilleur impact de la croissance sur la réduction de la pauvreté. A cet effet, les solutions identifiées pour stimuler la croissance économique doivent être couplées à une politique de redistribution adéquate afin de rendre cette croissance plus inclusive. Cette redistribution passe, notamment, par :
• L’accélération de la construction d’infrastructures sociales et d’équipements de base en appui à une offre de services public de qualité notamment, dans les domaines de la santé et de la nutrition, de l’éducation et de la formation, de l’eau potable et de l’assainissement ;
• Le développement des secteurs à haute intensité de travail, notamment l’agriculture dans le milieu rural et les PME ;
• La mise en place de mécanisme de protection sociale et de filets sociaux pour les couches les plus vulnérables ;
Cependant, la constance requise dans la mise en œuvre de toutes ces solutions demande au préalable de garantir la paix, la stabilité politique et le renforcement de la démocratie dans nos économies.
Excellences
Mesdames et Messieurs,
En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, après la décennie de crises militaro-politiques qu’elle a traversées, et environ quatre ans après l’installation du Gouvernement du Président Alassane OUATTARA, l’on peut affirmer que sa grande ambition de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 » se dessine au fil des jours et devient chaque jour davantage une réalité concrète et tangible.
Ceci est le résultat, du travail acharné abattu par le Gouvernement sous la houlette du Président de la République autour de trois axes stratégiques que sont :
- la paix et la sécurité ;
- la réconciliation nationale et la cohésion sociale ;
- la relance économique et la reconstruction.
S’agissant de la paix et de la sécurité, le Gouvernement a entrepris la restructuration et la modernisation des forces de sécurité et de défense, avec en priorité la réinsertion de tous les ex-combattants. Cette action a permis, en trois ans, de ramener l’indice d’insécurité des Nations Unies de 4 à 2, correspondant au même niveau que celui de New-York ou de Genève.
En ce qui concerne la réconciliation nationale et la cohésion sociale, la constante politique de la main tendue du Chef de l’Etat a permis une décrispation progressive de la vie politique et l’organisation libre par tous les partis politiques de leurs activités sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, la mise en place de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation a favorisé des avancées significatives dans le processus de réconciliation nationale.
Concernant la relance économique et de la reconstruction, le Gouvernement s’est engagé dans un vaste et ambitieux chantier : celui de relever les défis d’une croissance soutenue, durable et inclusive. La réalisation de cet objectif s’est faite à travers la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND) 2012-2015 qui a pour but de « réduire le taux de pauvreté de moitié à l’horizon 2015 ».
La Côte d’Ivoire a réalisé à ce titre des progrès économiques rapides et soutenus avec un taux de croissance annuel moyen de 9% au cours des trois dernières années, taux parmi les plus élevés dans le monde.
Ces avancées sont imputables aux importantes réformes structurelles et sectorielles entreprises, visant à faire du secteur privé le principal moteur de la croissance économique.
La mise en œuvre de ces réformes a d’ailleurs valu à notre pays de gagner 30 places dans le classement du Doing Business de 2012 à 2015 et d’être classé pour la deuxième année consécutive parmi les dix meilleurs réformateurs au monde dans le cadre du rapport Doing Business 2015 de la Banque Mondiale.
Parallèlement, le niveau des investissements publics et privés est passé de 1.671 milliards de FCFA en 2012 à 2.258 milliards de FCFA en 2013 puis à 2.724 milliards de FCFA en 2014, soit une hausse annuelle moyenne de 28%. Cette hausse continue et soutenue des investissements a permis la mise à niveau et la construction de nombreuses infrastructures dans les domaines des transports (routes, autoroutes, ports, aéroports), de l’énergie (centrales thermiques, barrages), des TIC, de l’agriculture et l’agro-industrie, de la santé, de l’éducation et de l’eau potable.
Par ailleurs, pour accélérer la réduction de la pauvreté, les Budgets votés par l’Assemblé Nationale ivoirienne au cours de ces trois dernières années ont mis un accent particulier sur les dépenses pro pauvres. En effet, elles sont passées de 1.080,3 milliards FCFA en 2012, à 1.337 milliards FCFA en 2013 et à 1.521 milliards FCFA en 2014, et nous projetons, pour 2015, 1.7016,4 milliards FCFA.
En zone rurale, le gouvernement a augmenté le pouvoir d’achats des paysans à compter de 2013, notamment pour les producteurs de café, d’anacarde et de cacao qui perçoivent maintenant 60% du cours mondial de leur produit. Leur revenu a alors atteint plus de 3.500 milliards FCFA en 2013 contre 3.368 milliards FCFA en 2012, soit une augmentation annuelle d’environ 6%. De plus, cette hausse du prix aux producteurs a entraîné une augmentation substantielle de la production. Par exemple, notre production de cacao s’est établi à 1,7 million de tonnes en 2014 contre 1,2 million en 2012. Nous avons observé des développements similaires pour le café et l’anacarde.
Par ailleurs, le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) 2012-2016, d’un coût de 2.040 milliards de FCFA, a permis de mobiliser 50% des investissements attendus, soit plus de 1000 milliards de FCFA. La mise œuvre de ce programme a généré plus de 633.000 nouveaux emplois en 2014 pour un potentiel de 2.400.000 emplois à terme.
De même, les revenus des ménages et leur consommation, ont été stimulés par la hausse du SMIG, qui est passé de 36000 FCFA à 60000 FCFA en 2014, et le déblocage et l’augmentation des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat en 2015, avec une incidence budgétaire d’environ 120 milliards de FCFA.
En outre, le Gouvernement a lancé un large programme de 150.000 logements sociaux, comprenant des logements à équipements modérés pour les foyers les plus démunis. Dans le secteur de la santé et de la protection sociale, il a élaboré la stratégie de protection sociale, prenant en compte la Couverture Maladie Universelle (CMU) et la prise en charge médicale ciblée pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, qui coûte environ 20 milliards de FCFA par an.
Le Gouvernement a adopté une stratégie nationale de l’emploi mettant un accent particulier sur l’emploi des jeunes, avec pour objectif la création de 1.770.326 emplois à l’horizon 2015/2016. Sa mise en œuvre a déjà permis d’observer de 2012, à fin novembre 2014, plus d’un million d’emplois crées essentiellement dans l’agriculture et le secteur informel. Dans le secteur formel ce sont plus de 278.000 nouveaux emplois créés.
Excellences
Mesdames et Messieurs,
Si toutes nos politiques économiques visent à créer la richesse, notre Gouvernement est conscient du besoin de la redistribution de cette richesse, afin de créer une société équitable et inclusive. Ainsi, au cours des trois dernières années, toutes ces mesures ont amélioré de façon significative le niveau de vie de la population.
Honorables parlementaires ;
La situation des pays africains est encourageante. Nous avons accompli d’énormes progrès, à l’image de la Côte d’Ivoire qui s’est engagée résolument dans sa marche vers l’émergence.
Vous, Parlementaires, avez un rôle important à jouer dans ce processus de transformation structurelle, aussi bien économique que sociopolitique, de l’Afrique. Il vous revient, en effet, de veiller à ce que nos budgets nationaux qui constituent le principal instrument de politique économique de l’Etat, serve davantage à la réduction de la pauvreté. En outre, votre action devra contribuer à catalyser sur le plan législatif la mise en œuvre des réformes structurelles et sectorielles.
En définitive, c’est en conjuguant les efforts entre pouvoir législatif et exécutif que nous pourrons faire passer l’Afrique « du continent du désespoir, il y a trois décennies, au continent de l’espoir et de la prospérité partagée ».
• Honorables Parlementaires;
• Mesdames et Messieurs
Je voudrais, pour terminer, réitérer au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA et au nom du Gouvernement notre profonde gratitude pour votre présence à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire.
En nous souhaitant de fructueux échanges, je voudrais souligner que la Côte d’Ivoire a emprunté le virage important de son développement économique, social, culturel et environnemental ; voire le virage de l’émergence. Et cette émergence, nous la voulons aussi pour tous les pays africains.
Je vous remercie de votre aimable attention.
• Honorable Mesdames et Messieurs les Parlementaires;
• Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale ;
• Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, avant tout propos, exprimer mes très vifs remerciements à l’honorable Soro Guillaume, Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’ivoire, qui m’a fait l’honneur et l’amitié de m’inviter à prendre la parole devant cette auguste assemblée, dans le cadre de la 23ème Session des Parlementaires Francophones de la Zone Afrique.
Je voudrais, également, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, et du Gouvernement, souhaiter la cordiale bienvenue à tous les Parlementaires d’Afrique Francophone qui nous font l’honneur et l’amitié de leur présence distinguée.
Cette rencontre se tient autour de deux principaux thèmes, notamment « la promotion de la croissance économique et la lutte contre la pauvreté » et « les causes et conséquences du terrorisme dans l’espace francophone ». Le Gouvernement ivoirien partage l’intérêt de ces sujets, qui figurent au cœur des priorités de nos Chefs d’Etat et en particulier ceux du Président Alassane Ouattara. Je souhaite vivement que vos délibérations aboutissent à des positions communes qui pourront nourrir les discussions de l’Assemblée des parlementaires à Berne, début Juillet de cette année.
Honorables parlementaires,
En votre qualité de responsables des lois des finances dans vos pays respectifs, vous vous interrogez à juste titre sur les enjeux et les défis du développement de l’Afrique, en général, et de vos pays en particulier. Ma présence parmi vous reflète cette préoccupation commune des pouvoirs législatifs et exécutifs de nos Etats. C’est donc pour moi, un honneur en tant que Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget de la Côte d’ivoire, d’échanger avec vous sur ces thématiques importantes, notamment celle préconisée de « la promotion de la croissance économique et la lutte contre la pauvreté ».
• Excellences
• Mesdames et Messieurs
La plupart des pays africains connaissent depuis près d’une décennie des taux de croissance fort élevés, faisant de notre continent une région de plus en plus attractive pour les investisseurs privés. Nous sommes aujourd’hui la deuxième région au monde du point de vue de la croissance économique, derrière l’Asie. Plus particulièrement, la plupart des 21 pays d'Afrique francophone se situe au-dessus de la moyenne africaine. Au cours des cinq dernières années, l’Afrique francophone a affiché un taux de croissance économique moyen plus élevé que l’Afrique non-francophone. En effet, en 2014 il était de 4,3% contre 3,4% ailleurs. Certains d’entre eux ont enregistré une croissance particulièrement élevée, en témoignent les 9,5% du Tchad, les 8,5% de la Côte d’Ivoire et de la RDC ou encore les 6,3% atteints par le Niger, selon les données du FMI.
Malgré ces performances économiques remarquables, la forte croissance des économies africaines ne s’est pas traduite pas par une réduction significative de la pauvreté. En effet, si une hausse de 1% du PIB entraine une réduction de la pauvreté de plus de 3% en Amérique latine et de 2,4% en Asie du Sud-Est, en Afrique subsaharienne, la pauvreté n’est réduite que de 1,36%.
Cette situation s’explique par plusieurs raisons, notamment :
• Une démographie galopante couplée à une urbanisation anarchique ;
• Un tissu industriel peu développé, incapable de générer des produits à forte valeur ajoutée ;
• une structure peu diversifiée des exportations, essentiellement composée de matières premières ;
• une faible intégration des activités africaines de production et d’échanges dans les chaînes de valeurs internationales ;
• la prépondérance d’une agriculture de subsistance à faible productivité ;
• un déficit prononcé en infrastructures lié à de faibles niveaux d’investissements publics.
Concernant ce dernier point, selon les données de la BAD, les investissements dans les infrastructures en Afrique sont de l’ordre de 40 à 50 milliards de dollars US par an alors que, pour un taux de croissance de 6 %, il devrait être d’environ 100 milliards de dollars US.
En outre, l’instabilité politique, les pandémies (i.e. Ebola), le réchauffement climatique, sont autant d’obstacles qui sapent les efforts en vue d’une croissance forte des pays africains et la lutte contre la pauvreté.
• Excellences
• Mesdames et Messieurs
Ces défis ne sont cependant pas insurmontables et les solutions nécessitent de la constance dans nos efforts.
Au nombre de celles-ci, je voudrais relever la nécessité de poursuivre et d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles et sectorielles visant à assainir l’environnement des affaires et à améliorer la compétitivité de nos économies. En effet, une politique économique volontariste de changement, encadrée par des règles et des procédures transparentes est indispensable pour engager la transformation structurelle de nos économies. C’est également la condition nécessaire à l’accroissement du rythme des investissements directs étrangers (IDE), dont le potentiel est de plus en plus élevé.
Il nous paraît, également, nécessaire de poursuivre les efforts d’amélioration du capital humain, à travers notamment, la restructuration du système de formation permettant d’assurer l’adéquation entre formation et emploi.
D’autres solutions importantes concernent, entre autres :
• L’accélération et le renforcement de l’intégration des pays africains, indispensable à la création de chaînes de valeur sous régionales et à l’intensification des échanges intra africains.
• la redynamisation du secteur financier et la recherche d’une inclusion financière plus forte ;
• La mise à niveau et le développent d’infrastructures économiques de qualité et accessibles à tous ;
• La diversification et la modernisation de la production nationale des différents secteurs et l’intensification de la transformation locale des produits de base.
L’objectif est de mettre en place les bases et les mécanismes structurels d’une économie à forte productivité, compétitive et génératrice d’une croissance durable et soutenue.
Excellences
Mesdames et Messieurs
Les problématiques présentées à l’entame de mon propos montrent, à l’évidence, la nécessité pour les pays africains d’œuvrer pour un meilleur impact de la croissance sur la réduction de la pauvreté. A cet effet, les solutions identifiées pour stimuler la croissance économique doivent être couplées à une politique de redistribution adéquate afin de rendre cette croissance plus inclusive. Cette redistribution passe, notamment, par :
• L’accélération de la construction d’infrastructures sociales et d’équipements de base en appui à une offre de services public de qualité notamment, dans les domaines de la santé et de la nutrition, de l’éducation et de la formation, de l’eau potable et de l’assainissement ;
• Le développement des secteurs à haute intensité de travail, notamment l’agriculture dans le milieu rural et les PME ;
• La mise en place de mécanisme de protection sociale et de filets sociaux pour les couches les plus vulnérables ;
Cependant, la constance requise dans la mise en œuvre de toutes ces solutions demande au préalable de garantir la paix, la stabilité politique et le renforcement de la démocratie dans nos économies.
Excellences
Mesdames et Messieurs,
En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, après la décennie de crises militaro-politiques qu’elle a traversées, et environ quatre ans après l’installation du Gouvernement du Président Alassane OUATTARA, l’on peut affirmer que sa grande ambition de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 » se dessine au fil des jours et devient chaque jour davantage une réalité concrète et tangible.
Ceci est le résultat, du travail acharné abattu par le Gouvernement sous la houlette du Président de la République autour de trois axes stratégiques que sont :
- la paix et la sécurité ;
- la réconciliation nationale et la cohésion sociale ;
- la relance économique et la reconstruction.
S’agissant de la paix et de la sécurité, le Gouvernement a entrepris la restructuration et la modernisation des forces de sécurité et de défense, avec en priorité la réinsertion de tous les ex-combattants. Cette action a permis, en trois ans, de ramener l’indice d’insécurité des Nations Unies de 4 à 2, correspondant au même niveau que celui de New-York ou de Genève.
En ce qui concerne la réconciliation nationale et la cohésion sociale, la constante politique de la main tendue du Chef de l’Etat a permis une décrispation progressive de la vie politique et l’organisation libre par tous les partis politiques de leurs activités sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, la mise en place de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation a favorisé des avancées significatives dans le processus de réconciliation nationale.
Concernant la relance économique et de la reconstruction, le Gouvernement s’est engagé dans un vaste et ambitieux chantier : celui de relever les défis d’une croissance soutenue, durable et inclusive. La réalisation de cet objectif s’est faite à travers la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND) 2012-2015 qui a pour but de « réduire le taux de pauvreté de moitié à l’horizon 2015 ».
La Côte d’Ivoire a réalisé à ce titre des progrès économiques rapides et soutenus avec un taux de croissance annuel moyen de 9% au cours des trois dernières années, taux parmi les plus élevés dans le monde.
Ces avancées sont imputables aux importantes réformes structurelles et sectorielles entreprises, visant à faire du secteur privé le principal moteur de la croissance économique.
La mise en œuvre de ces réformes a d’ailleurs valu à notre pays de gagner 30 places dans le classement du Doing Business de 2012 à 2015 et d’être classé pour la deuxième année consécutive parmi les dix meilleurs réformateurs au monde dans le cadre du rapport Doing Business 2015 de la Banque Mondiale.
Parallèlement, le niveau des investissements publics et privés est passé de 1.671 milliards de FCFA en 2012 à 2.258 milliards de FCFA en 2013 puis à 2.724 milliards de FCFA en 2014, soit une hausse annuelle moyenne de 28%. Cette hausse continue et soutenue des investissements a permis la mise à niveau et la construction de nombreuses infrastructures dans les domaines des transports (routes, autoroutes, ports, aéroports), de l’énergie (centrales thermiques, barrages), des TIC, de l’agriculture et l’agro-industrie, de la santé, de l’éducation et de l’eau potable.
Par ailleurs, pour accélérer la réduction de la pauvreté, les Budgets votés par l’Assemblé Nationale ivoirienne au cours de ces trois dernières années ont mis un accent particulier sur les dépenses pro pauvres. En effet, elles sont passées de 1.080,3 milliards FCFA en 2012, à 1.337 milliards FCFA en 2013 et à 1.521 milliards FCFA en 2014, et nous projetons, pour 2015, 1.7016,4 milliards FCFA.
En zone rurale, le gouvernement a augmenté le pouvoir d’achats des paysans à compter de 2013, notamment pour les producteurs de café, d’anacarde et de cacao qui perçoivent maintenant 60% du cours mondial de leur produit. Leur revenu a alors atteint plus de 3.500 milliards FCFA en 2013 contre 3.368 milliards FCFA en 2012, soit une augmentation annuelle d’environ 6%. De plus, cette hausse du prix aux producteurs a entraîné une augmentation substantielle de la production. Par exemple, notre production de cacao s’est établi à 1,7 million de tonnes en 2014 contre 1,2 million en 2012. Nous avons observé des développements similaires pour le café et l’anacarde.
Par ailleurs, le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) 2012-2016, d’un coût de 2.040 milliards de FCFA, a permis de mobiliser 50% des investissements attendus, soit plus de 1000 milliards de FCFA. La mise œuvre de ce programme a généré plus de 633.000 nouveaux emplois en 2014 pour un potentiel de 2.400.000 emplois à terme.
De même, les revenus des ménages et leur consommation, ont été stimulés par la hausse du SMIG, qui est passé de 36000 FCFA à 60000 FCFA en 2014, et le déblocage et l’augmentation des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat en 2015, avec une incidence budgétaire d’environ 120 milliards de FCFA.
En outre, le Gouvernement a lancé un large programme de 150.000 logements sociaux, comprenant des logements à équipements modérés pour les foyers les plus démunis. Dans le secteur de la santé et de la protection sociale, il a élaboré la stratégie de protection sociale, prenant en compte la Couverture Maladie Universelle (CMU) et la prise en charge médicale ciblée pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, qui coûte environ 20 milliards de FCFA par an.
Le Gouvernement a adopté une stratégie nationale de l’emploi mettant un accent particulier sur l’emploi des jeunes, avec pour objectif la création de 1.770.326 emplois à l’horizon 2015/2016. Sa mise en œuvre a déjà permis d’observer de 2012, à fin novembre 2014, plus d’un million d’emplois crées essentiellement dans l’agriculture et le secteur informel. Dans le secteur formel ce sont plus de 278.000 nouveaux emplois créés.
Excellences
Mesdames et Messieurs,
Si toutes nos politiques économiques visent à créer la richesse, notre Gouvernement est conscient du besoin de la redistribution de cette richesse, afin de créer une société équitable et inclusive. Ainsi, au cours des trois dernières années, toutes ces mesures ont amélioré de façon significative le niveau de vie de la population.
Honorables parlementaires ;
La situation des pays africains est encourageante. Nous avons accompli d’énormes progrès, à l’image de la Côte d’Ivoire qui s’est engagée résolument dans sa marche vers l’émergence.
Vous, Parlementaires, avez un rôle important à jouer dans ce processus de transformation structurelle, aussi bien économique que sociopolitique, de l’Afrique. Il vous revient, en effet, de veiller à ce que nos budgets nationaux qui constituent le principal instrument de politique économique de l’Etat, serve davantage à la réduction de la pauvreté. En outre, votre action devra contribuer à catalyser sur le plan législatif la mise en œuvre des réformes structurelles et sectorielles.
En définitive, c’est en conjuguant les efforts entre pouvoir législatif et exécutif que nous pourrons faire passer l’Afrique « du continent du désespoir, il y a trois décennies, au continent de l’espoir et de la prospérité partagée ».
• Honorables Parlementaires;
• Mesdames et Messieurs
Je voudrais, pour terminer, réitérer au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA et au nom du Gouvernement notre profonde gratitude pour votre présence à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire.
En nous souhaitant de fructueux échanges, je voudrais souligner que la Côte d’Ivoire a emprunté le virage important de son développement économique, social, culturel et environnemental ; voire le virage de l’émergence. Et cette émergence, nous la voulons aussi pour tous les pays africains.
Je vous remercie de votre aimable attention.