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Économie Publié le jeudi 11 juin 2015 | Ministères

Ouverture de la 7ème édition de l’Africa Banking Forum: Allocution de la Ministre auprès du Premier Ministre chargé de l’Economie et des Finances, Kaba Nialé

© Ministères Par Marc Innocent
Économie: ouverture de la 7ème édition de Africa Banking Forum 2015
Jeudi 11 Juin 2015. Abidjan. Les ministres Bruno Koné des NTIC et Kaba Nialé de l’économie et des finances ont pris part à la cérémonie d’ouverture de la 7ème édition du forum Africain des banques (Africa Banking Forum 2015). Photo: le ministre Kaba Nialé
• Monsieur le Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication ;
• Monsieur le Directeur Général d’i-Conférence,
• Monsieur le Directeur Général de GIM-UEMOA,
• Monsieur le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique,
• Monsieur le Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers de Cote d’Ivoire, Président de la FAPBEF-UEMOA ;
• Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs Généraux des institutions financières,
• Mesdames et Messieurs,
• Honorables invités
C’est avec un réel plaisir que je me retrouve parmi vous aujourd’hui, encore une fois, et que je prends la parole solennellement pour présider la cérémonie d’ouverture de la 7ème édition de l’Africa Banking Forum organisée par i-Conférences en partenariat avec l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers de Côte d’Ivoire et le Groupement Interbancaire Monétique de l’UEMOA.
Je voudrais me féliciter de la forte mobilisation et de la qualité de représentation des invités qui témoignent de l’intérêt de cette cérémonie et de ses enjeux notamment les thématiques sur la convergence et le développement des métiers para bancaires, la promotion de la bancarisation et le financement de la PME et la structuration technologique.
Le choix renouvelé porté sur la Côte d’Ivoire pour cette 7ème édition est le témoignage de la confiance que les promoteurs de cet évènement, qui nous réunit aujourd’hui, placent en notre pays. Par ce choix, vous confirmez qu’Abidjan reste et demeure une place financière importante de notre région.
Soyez-en encore une fois, remerciés.

Mesdames et Messieurs,
Vous vous proposez pendant ces deux jours d’échanger sur un sujet qui est en rapport avec les différentes thématiques invoquées plus haut. Je veux parler bien entendu des nouveaux défis de la banque en Afrique.
Pour tenter d’y répondre, mon propos va s’articuler sur deux points, à savoir :
• une description brève de l’évolution du secteur bancaire africain ;
• et une ébauche des nouveaux défis auxquels le secteur bancaire en Afrique devra faire face.

Mesdames et Messieurs
Le secteur bancaire africain, largement dominé par les banques européennes jusqu’à la fin des années 1990, est en pleine mutation. Des études le montre très bien qu’aux côtés des acteurs traditionnels, des groupes régionaux émergent et se muent progressivement en véritables groupes bancaires panafricains.
Ces banques africaines, qu’elles soient locales, régionales ou continentales, affichent une stratégie de développement plus agressive. Elles cherchent à pénétrer de nouveaux segments de marché et à toucher des cibles jusque-là exclues du système bancaire. Elles multiplient les agences, déploient des services innovants et à bas coût, mieux adaptés aux populations peu bancarisées.

Mesdames et messieurs
Je peux vous rassurer que l’accès aux services bancaires progresse en Afrique, la banque de détail et le financement des petites et moyennes entreprises se développent, mais toujours encore en deça de nos objectifs de bancarisation et de financement de l’économie.
Pour vous faire la genèse, plusieurs mutations majeures ont progressivement transformé les systèmes financiers africains. Une évolution d’importance a été l’apparition des premières banques privées africaines, suivie par la mise en place de leurs réseaux régionaux. Le secteur a également été marqué par le repli partiel des grands groupes étrangers et par les grandes difficultés des banques étatiques.
Un autre facteur de changement a été ensuite la création de marchés régionaux, qui a favorisé l’émergence de groupes bancaires africains de dimension régionale ou même continentale. Ces différentes étapes, ces mutations à répétition ont dessiné les contours des systèmes financiers africains d’aujourd’hui avec leurs forces et leurs faiblesses.
Pour poursuivre sa croissance et sa mutation complète, le secteur bancaire africain aura besoin de compétences et de ressources financières extérieures. Le mouvement de consolidation, déjà engagé dans certains pays, devra se poursuivre sur l’ensemble du continent, grâce notamment à des normes réglementaires et une supervision bancaire renforcées.

Mesdames et Messieurs
Ceci m’emmène à aborder le second point de mon intervention, notamment les nouveaux défis du secteur bancaire africain.
Grâce à ces multiples transformations, les systèmes bancaires africains ont beaucoup gagné en performance au cours des deux dernières décennies. On observe que les clients de nos banques se voient désormais proposer des produits qui répondent mieux à leurs besoins : prêts scolaires, prêts « pèlerinage », épargne retraite, livrets « Jeunes », etc.
C’est aussi le cas pour les entreprises bien structurées et de grande taille, grâce aux pratiques devenues courantes de syndication entre filiales d’un même groupe, ou banques d’une même zone. C’est également valable pour les relations entre banque et microfinance - qui se multiplient et se diversifient face à des champs d’action qui convergent de plus en plus.
Malgré tout, des faiblesses demeurent. Le financement des petites et moyennes entreprises (PME) reste problématique. Les efforts à faire restent importants; ils doivent être soutenus, continus et menés conjointement.
Les banques doivent se professionnaliser et innover en matière d’analyse du risque, de garantie et de montage.
Le financement de l’habitat, longtemps défaillant, devrait bénéficier de l’intervention du nouveau mécanisme régional de refinancement hypothécaire et de la facilitation des conditions de refinancement des prêts accordés par les établissements. Ces avancées doivent encore déboucher sur une croissance de l’offre de logements de qualité adaptés aux pouvoirs d’achat des populations – ce qui aurait un effet d’entraînement sur l’ensemble du secteur.
À l’inverse, la bancassurance, qui balbutie depuis près d’une décennie, peine à prendre son envol alors que le secteur des assurances entre dans une période de mutation profonde, similaire à celle qu’ont connu les banques.
La plupart des mutations en cours devraient se poursuivre, conduisant à des systèmes bancaires toujours plus concentrés et performants. Mais pour continuer à jouer un rôle moteur dans la dynamique de développement en Afrique, le système financier africain a besoin d’autres atouts.
Certains dépendent des États : en soutenant les banques, ils peuvent aussi poursuivre leurs propres objectifs, par exemple en améliorant le fonctionnement de la justice et en utilisant les incitations fiscales pour obtenir la baisse du coût du crédit.
Mais la plupart des améliorations nécessaires dépendent de la capacité des acteurs bancaires eux-mêmes à relever de nouveaux défis. Il faut utiliser de façon optimale les nouvelles technologies et adopter des procédures plus efficaces pour accroître la productivité bancaire.
Le domaine des moyens de paiement est l’un des secteurs clés de ces évolutions : la monétique et le mobile banking ont déjà commencé à faire « bouger les lignes », puisque les banques et les sociétés de télécommunications, en pointe sur ces instruments, apparaissent désormais comme des acteurs de l’émergence de nouveaux services financiers et bancaires.

Mesdames et Messieurs
Il s’agit aussi de favoriser l’émergence des marchés de valeurs mobilières, de sociétés de capital-risque et de fonds de garantie, de façon à mettre à la disposition des entreprises toute la panoplie des instruments qui peuvent aider à leur développement. Par leur position centrale, les banques peuvent jouer un rôle essentiel dans cet enrichissement – si elles le font, elles seront encouragées par les États.
La convergence pourrait être le maître-mot de ces évolutions souhaitables : convergence des instruments avec ceux mis en place par d’autres secteurs, convergence des banques avec d’autres intervenants possibles du secteur financier ; convergence des acteurs de la banque et de ceux de l’assurance, qui pourraient étudier ensemble les activités susceptibles d’être menées conjointement.



Mesdames et Messieurs
C’est pourquoi, je voudrais vous rassurer que j’accorde un intérêt particulier à la qualité des échanges d’expériences qui auront lieu ici entre les banquiers, les fournisseurs de technologie et d’équipements, les PMEs et les conseillers en stratégie de systèmes d’information et les autres parties prenantes à cet évènement.
C’est sur ces mots que je voudrais clore mes propos tout en souhaitant un plein succès à ces travaux.
Sur ce, je déclare ouverte la 7ème édition de l’Africa Banking Forum.
Merci de votre aimable attention.

KABA Nialé

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