Le gouvernement ivoirien a procédé hier, lors d’un conseil des ministres, à la dissolution de l’Autorité de désarment, de démobilisation et de réinsertion (ADDR) et à la mise en place d’une cellule de coordination, de suivi et de réinsertion (CCSR). Mission accomplie? Oui estime le gouvernement qui entend passer désormais à une autre étape à ce stade du processus enclenché il y a plus de 4 ans. « Le bilan de l’ADDR est positif », a indiqué d’entrée Koné Bruno, porte-parole du Gouvernement. « Sur un effectif de 74 000 ex-combattants avancé, poursuit, M. Nabagné, 64 000 ont effectivement été enregistrés mais 55 000 d’entre eux ont déjà été pris en compte. » Ce qui fait un taux de 85%, selon le porte-parole. La nouvelle structure en charge du suivi de la réinsertion est placée sous l’autorité du Conseil national de sécurité, présidé par le chef de l’Etat qui va se charger ‘‘d’orienter les activités de réinsertion de ces ex-combattants’’, précise M. Nabagné. Le faisant Alassane Ouattara récupère ses ‘’hommes’’ afin de les constituer en force armée de réserve dans la dynamique de mieux contrôler le processus électoral en toute quiétude. Sinon le bilan de l’ADDR est jugé mitigé par l’opposition. « Le DDR est un échec », soutenait la veille de cette décision l’Union des socio-démocrates amplifiant ainsi la position de l’ensemble de l’opposition sur le sujet. « Plusieurs ex-combattants sont dans la nature. Plusieurs dizaines de milliers recensés attendent toujours un point de chute. Ils constituent une menace pour les élections à venir », dénonçait récemment Pascal Affi N’Guessan, président du front populaire ivoirien, candidat déclaré à la présidentielle 2015. Quelques «10.000 (ex-combattants) indisponibles» ont été retirés du fichier pour cause de «décès, installation durable à l’étranger, auto-réintégration ou non intéressés par l’ADDR«, selon une enquête. L’ADDR a été créée le 08 août 2012 par le président ivoirien Alassane Ouattara pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants, après la crise postélectorale qui a fait officiellement plus de 3.000 morts.
JEN
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