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Société Publié le lundi 29 juin 2015 | AFP

Attaque jihadiste au Mali: une "menace réelle" pour la Côte d’Ivoire (député ivoirien)

© AFP Par DR
Un groupe terroriste présumé
Abidjan - L’attaque perpétrée par des jihadistes dimanche au Mali, à 20 km de la frontière ivoirienne, constitue une menace "réelle" pour la Côte d’Ivoire du fait de la porosité de la frontière entre les deux pays, a averti lundi un responsable parlementaire ivoirien.

"Les jihadistes sont à nos portes. C’est préoccupant, cela fait peur. C’est une menace réelle sur la Côte d’Ivoire, un pays laïque", a affirmé à l’AFP le député Pierre Gaho Oulatta, président de la Commission de sécurité et de défense de l’Assemblée nationale.

Une telle nouvelle "met les populations dans la peur, la terreur", au vu de "l’énorme porosité" de la frontière terrestre ivoiro-malienne, a observé cet ancien colonel.

Des jihadistes ont brièvement pris le contrôle dimanche de la ville malienne de Fakola, située à 20 km de la frontière ivoirienne, brûlant de nombreux bâtiments administratifs avant d’en être chassés par l’armée malienne.

Un drapeau noir portant l’inscription "Ansardine-Sud" a été retrouvé à la mairie de la ville, a indiqué à l’AFP un habitant.

Ansar Dine fait partie des groupes islamistes qui ont contrôlé le nord du Mali en 2012, avant d’en être chassés en grande partie à partir de janvier 2013 par une intervention militaire internationale à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Les autorités doivent prendre "des mesures conservatoires et faire en sorte que cela ne vienne pas faire monter en épingle une tension, à quelques mois des élections" présidentielle et législatives d’octobre, a lancé le député Oulatta.

Le problème des ex-combattants ivoiriens de la crise politico-militaire de 2002-2011, dont la majorité est de confession musulmane, doit ainsi être "définitivement réglé" car ces hommes, qui constituent "une proie facile pour les recruteurs jihadistes", sont "susceptibles d’être instrumentalisés".

Mercredi, le gouvernement ivoirien s’est félicité d’avoir "réinséré 55.000 ex-combattants" sur 64.000, "soit un taux concluant de 85%" à la fin de l’opération du désarmement des ex-combattants de la crise post-électorale de 2010-2011.

La population ivoirienne compte environ 40% de chrétiens, 40% de musulmans et 20% d’animistes.

La ville de Misséni, près des frontières ivoirienne et burkinabè, avait également été attaquée le 10 juin par des islamistes qui avaient tué un militaire et en avaient blessé deux autres, selon le ministère malien de la Défense.

ck/jf/etb
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