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Société Publié le vendredi 3 juillet 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Rapport d’état du système éducatif national (RESEN 2015) : Kandia Camara, Gnamien Konan et Moussa Dosso conscients du défi à relever

© L’intelligent d’Abidjan Par Marc Innocent
Education: restitution du travail préliminaire pour le RESEN 2015
Mercredi 1 Juillet 2015. Abidjan. L`UNICEF a procédé à la restitution de l`étude préliminaire pour l`etablissement du Rapport d`Etat sur le Système Educatif National 2015 (RESEN) en présence des ministres en charge de l`éducation nationale, de l`enseignement supérieur et de l`emploi. Photo: Kandia Camara
Mme Kandia Camara, ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique- accompagnée de ses collègues de la Formation professionnelle, Moussa Dosso et Gnamien Konan, de l’Enseignement supérieur- a reçu à son cabinet, le Rapport d’état sur le système éducatif national pour l’édition 2015 (RESEN 2015) la troisième du genre après ceux de 2005 et 2010. Un rapport, dont la synthèse a permis de voir l’ensemble des forces, mais surtout des faiblesses de notre système éducatif.

La RESEN 2015 a montré les forces du système éducatif ivoirien. D’abord sa capacité de résilience qui fait qu’il a été capable de repartir immédiatement après la crise postélectorale qui a secoué le pays. Ses fondamentaux et les décisions politiques pour une scolarisation accrue des jeunes, la masse toujours importante des jeunes qui frappent aux portes de l’école, etc. Toutefois, il reste l’envers du décor. Et à ce niveau, le RESEN financé par la Banque mondiale, montre d’importantes faiblesses.


Etat des lieux
Au niveau démographique, on apprend que le taux de scolarisation va continuer de croître sans pour autant altérer le niveau de l’échec scolaire. De même, le rapport dénonce la qualité de l’éducation qui s’est fortement dégradée du primaire jusqu’au supérieur. Ainsi, les fondamentaux en mathématiques et en français ne sont pas installés depuis le primaire. Ce qui fait que les tares emmagasinées au primaire ne se résorbent pas pour 90% des élèves au secondaire. Le RESEN souligne que les familles contribuent de façon trop substantielle au financement de l’éducation, notamment au secondaire, alors que cela devrait être plutôt le cas pour le supérieur. On apprend aussi que la scolarisation primaire universelle reste un défi : 4 enfants sur 10 ne terminent pas le cycle primaire (2013/2014). Ainsi, même si on met plus d’enfants à l’école, l’abandon reste toujours trop important. Les disparités se cumulent pour conduire à des situations contrastées. L’ajout de la dimension régionale montre que l’accès au collège est inexistant pour les catégories cumulant des handicaps socioéconomiques. Le RESEN montre aussi que les grèves sont le risque systémique le plus important. Plus que les épidémies, les tensions communautaires ou les attaques transfrontalières.

Après avoir écouté ce rapport, Gnamien Konan a dit son accord avec le constat fait, mais pas avec les analyses. Il a dit espérer que dans sa mouture finale, ce rapport va insister sur « ce qui doit être fait ou ce qu’il faut faire pour inverser la tendance ». Quant à Kandia Camara, elle a indiqué que depuis le déclenchement des enquêtes en 2014, beaucoup de choses ont été faites, surtout en matière d’offres d’infrastructures scolaires. Toutefois, elle a indiqué que les jours à venir seront dédiés à l’étude approfondie du RESEN afin de trouver des pistes pour que le système scolaire participe à la politique d’émergence voulue par le Président de la République.
Olivier Guédé
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