Le PCA de la Brvm, Gabriel Fal, a dressé son bilan à la tête de cette institution financière de la sous-région Ouest Africaine, avant son départ. Lisez !
« Avant mon élection début 2013, le précédent président du conseil d’administration était resté en poste dix ans. J’ai toujours plaidé pour une rotation, notamment parce qu’il faut que les huit pays membres de l’UEMOA puissent obtenir cette fonction. Et la règle veut que le poste d’administrateur de la BRVM soit partagé de manière tournante entre plusieurs sociétés de gestion et d’intermédiation sénégalaises. Après le courtier CGF Bourse (que Gabriel Fal a fondé), c’était au tour d’Impaxis, de figurer au conseil d’administration et n’étant plus administrateur, je ne pouvais donc plus être président. Pas du tout de regret. Nous avons un directeur général, Edoh Kossi Amenounve, qui fait un excellent travail. Et j’ai d’autres projets, notamment celui pour lequel j’accompagne mon frère Malik, un ancien de Microsoft, qui crée un fonds de capital-investissement pour l’Afrique. »
Le bilan de votre action à la tête de la Brvm
« Avec le directeur général, nous avons trouvé une institution fatiguée que nous avons redynamisée. Aujourd’hui, la capitalisation de la BRVM qui est de 7 458 milliards de francs CFA fin 2014 a été multipliée par deux, et, les volumes des transactions de 227 milliards de F CFA à la même période par trois. Même si en 2014, un ralentissement a été observé. Nous sommes partis chercher des investisseurs à l’étranger, car une seule position de leur part est en volume 500 à 1000 fois plus importante que celle d’un petit porteur. Pour cette année, je vois six ou sept introductions : NSIA Banque Côte d’Ivoire, la Société ivoirienne de banque, peut-être les moulins NMA au Sénégal et une ou deux sociétés d’assurance. »
La faiblesse des introductions
« Les introductions répondent à des motivations spécifiques. En entrant en Bourse, Total Sénégal a attiré 5 000 nouveaux actionnaires et en un mois, les gens se sont mis à voir la filiale de cette multinationale comme une société sénégalaise. Bank of Africa Sénégal, en mettant 2 milliards de francs CFA de capital sur le marché, s’est donné 60 milliards de capacité de financement supplémentaire. Malheureusement, toutes les sociétés ne perçoivent pas encore ces avantages. En zone francophone, les chefs d’entreprise ne travaillent pas assez la question des fonds propres et ne regardent souvent que leur compte d’exploitation. Et ils ne pensent pas toujours à une stratégie de sortie, pensant transmettre à leurs enfants dans une logique patrimoniale et non avec un raisonnement d’investisseur. »
Les Bourses africaines ne profitent pas de la croissance économique
« La croissance n’est pas forcément le moteur des introductions boursières. Ce qui l’est en revanche, c’est la volonté de l’entreprise de passer à un nouveau stade de développement. En Afrique, les entreprises n’en sont pas forcément arrivées là. Et il ne faut pas oublier les conséquences de la crise financière de 2008. Depuis, partout dans le monde, il y a eu moins d’introductions. En 2007, l’Afrique en avait connu soixante. L’année suivante, pas plus d’une petite dizaine. Il faut être patient car il faut du temps pour préparer une introduction. Pour cette année, j’en vois six ou sept à la BRVM : NSIA Banque Côte d’Ivoire, la Société ivoirienne de banque, peut-être les moulins NMA du Sénégal et une ou deux sociétés d’assurance. A l’échelle du continent, les prévisions sont aussi à la hausse avec 30 introductions contre 24 en 2014 ».
Les banques réticentes à encourager le développement de la Bourse…
« C’est exact tant sur le plan psychologique que comptable. Lorsqu’une banque souscrit à une opération de bons du Trésor, elle perçoit un rendement de 3 %. Lorsqu’elle vend un fonds de placement (actions et obligations), sa marge est de moins de 1 %. Lorsque la Bourse décollera vraiment, les banques finiront par suivre la tendance mais il ne faut pas compter sur elles pour jouer le rôle de précurseurs ».
Junior Stéphane
« Avant mon élection début 2013, le précédent président du conseil d’administration était resté en poste dix ans. J’ai toujours plaidé pour une rotation, notamment parce qu’il faut que les huit pays membres de l’UEMOA puissent obtenir cette fonction. Et la règle veut que le poste d’administrateur de la BRVM soit partagé de manière tournante entre plusieurs sociétés de gestion et d’intermédiation sénégalaises. Après le courtier CGF Bourse (que Gabriel Fal a fondé), c’était au tour d’Impaxis, de figurer au conseil d’administration et n’étant plus administrateur, je ne pouvais donc plus être président. Pas du tout de regret. Nous avons un directeur général, Edoh Kossi Amenounve, qui fait un excellent travail. Et j’ai d’autres projets, notamment celui pour lequel j’accompagne mon frère Malik, un ancien de Microsoft, qui crée un fonds de capital-investissement pour l’Afrique. »
Le bilan de votre action à la tête de la Brvm
« Avec le directeur général, nous avons trouvé une institution fatiguée que nous avons redynamisée. Aujourd’hui, la capitalisation de la BRVM qui est de 7 458 milliards de francs CFA fin 2014 a été multipliée par deux, et, les volumes des transactions de 227 milliards de F CFA à la même période par trois. Même si en 2014, un ralentissement a été observé. Nous sommes partis chercher des investisseurs à l’étranger, car une seule position de leur part est en volume 500 à 1000 fois plus importante que celle d’un petit porteur. Pour cette année, je vois six ou sept introductions : NSIA Banque Côte d’Ivoire, la Société ivoirienne de banque, peut-être les moulins NMA au Sénégal et une ou deux sociétés d’assurance. »
La faiblesse des introductions
« Les introductions répondent à des motivations spécifiques. En entrant en Bourse, Total Sénégal a attiré 5 000 nouveaux actionnaires et en un mois, les gens se sont mis à voir la filiale de cette multinationale comme une société sénégalaise. Bank of Africa Sénégal, en mettant 2 milliards de francs CFA de capital sur le marché, s’est donné 60 milliards de capacité de financement supplémentaire. Malheureusement, toutes les sociétés ne perçoivent pas encore ces avantages. En zone francophone, les chefs d’entreprise ne travaillent pas assez la question des fonds propres et ne regardent souvent que leur compte d’exploitation. Et ils ne pensent pas toujours à une stratégie de sortie, pensant transmettre à leurs enfants dans une logique patrimoniale et non avec un raisonnement d’investisseur. »
Les Bourses africaines ne profitent pas de la croissance économique
« La croissance n’est pas forcément le moteur des introductions boursières. Ce qui l’est en revanche, c’est la volonté de l’entreprise de passer à un nouveau stade de développement. En Afrique, les entreprises n’en sont pas forcément arrivées là. Et il ne faut pas oublier les conséquences de la crise financière de 2008. Depuis, partout dans le monde, il y a eu moins d’introductions. En 2007, l’Afrique en avait connu soixante. L’année suivante, pas plus d’une petite dizaine. Il faut être patient car il faut du temps pour préparer une introduction. Pour cette année, j’en vois six ou sept à la BRVM : NSIA Banque Côte d’Ivoire, la Société ivoirienne de banque, peut-être les moulins NMA du Sénégal et une ou deux sociétés d’assurance. A l’échelle du continent, les prévisions sont aussi à la hausse avec 30 introductions contre 24 en 2014 ».
Les banques réticentes à encourager le développement de la Bourse…
« C’est exact tant sur le plan psychologique que comptable. Lorsqu’une banque souscrit à une opération de bons du Trésor, elle perçoit un rendement de 3 %. Lorsqu’elle vend un fonds de placement (actions et obligations), sa marge est de moins de 1 %. Lorsque la Bourse décollera vraiment, les banques finiront par suivre la tendance mais il ne faut pas compter sur elles pour jouer le rôle de précurseurs ».
Junior Stéphane